La Chronique Agora

Or, argent-métal, matières premières : après le krach, où vont les actifs physiques ?

[RAPPEL : Vous avez reçu ce matin dans votre boîte e-mail une invitation très limitée pour notre conférence — avec une réduction de 67 euros valable jusqu’à demain minuit. Si vous n’en avez pas encore profité, n’attendez plus !]

▪ Ces derniers jours ont été difficiles pour les actifs physiques. Le prix de l’or, de l’argent-métal, du platine, du cuivre, du pétrole et j’en passe ont plongé. Il s’agit d’un recul de grande ampleur, qui s’étend à l’ensemble du marché — aidé en cela par les "suspects habituels" que sont les faiseurs de marché et qui vraisemblablement voulaient mettre à terre les matières premières pour servir leurs propres intérêts.

A certains moments, le côté vendeur a été en panique. Apparemment, les gens débouclaient de larges positions — même si je pense que comme les choses ont rapidement évolué (trop rapidement en fait), beaucoup de spéculateurs ont été obligés de sortir du fait des appels de marge.

Aujourd’hui, alors que j’écris ces lignes, les marchés des métaux précieux et de l’énergie semblent stables, même s’ils ont globalement baissé. Toutefois, des prix plus bas pour des investissements conservateurs pour la richesse à "long terme" comme l’or, l’argent-métal, etc. ont fait dégringoler les cours des titres de plusieurs sociétés productrices.

En somme, beaucoup de portefeuilles constitués d’actifs physiques ont passé de mauvais moments, en particulier les portefeuilles des investisseurs qui avaient acheté au cours de l’année dernière et surtout ces derniers mois. Que s’est-il passé ? Où allons-nous ? Le train des actifs physiques a-t-il déraillé ?

Je dois admettre qu’il y a quelques semaines je n’avais pas prévu le plongeon des actifs physiques auquel nous venons d’assister. Je suis plus que conscient que les prix de l’or et de l’argent-métal peuvent fluctuer. Mais je n’avais pas vu venir une si forte capitulation.

Par exemple, l’action Freeport-McMoRan Copper & Gold est passée de 33 $ environ à près de 29 $. Le titre Barrick est passé de plus de 25 $ à un peu moins que 19 $. Ces niveaux sont les plus bas enregistrés depuis cinq ans — aussi bas que ces deux entreprises ont été, respectivement depuis fin 2008 et début 2009, aux pires jours du dernier krach.

Aux niveaux actuels des prix, les rendements des titres Freeport et Barrick sont tous deux proche de 4,2% — pas si mal. Si Freeport et Barrick constituaient auparavant de bons investissements, ils le sont encore plus aujourd’hui. Ces points d’entrée sont attractifs, même si je vous conseille la prudence et vous suggère de laisser passer encore un peu de temps. Oui, il existe ENCORE un risque de baisse des cours des grandes minières.

________________________

INEDIT : Découvrez les résultats de notre enquête exclusive sur les coulisses du système bancaire !

– Ce que votre banquier ne vous dira jamais
– Les 3 "bombes à retardement" qui menacent votre compte bancaire en ce moment même
– … et une stratégie en 4 étapes pour vous protéger

Tout est là…

________________________

Toutefois, à ces niveaux, j’incline à penser que les investisseurs long terme y gagneront. Assurez-vous de garder du cash en réserve pour d’autres opportunités.

Les marchés fluctuent. C’est une mauvaise période, n’est-ce pas ? Il y a ça, et il faut se garder de se confronter à la Réserve fédérale. Mais je ne comprends toujours pas pourquoi le dollar est si "fort", toutes proportions gardées, et l’or "faible". J’ai été surpris par la force et l’étendue de la chute des actifs physiques la semaine dernière.

Pourquoi cette chute ?
Etudions deux des principales explications données à cette liquidation de l’or. L’une est liée à l’affaiblissement intentionnel du yen par le Japon pour provoquer une "stimulation" intérieure. En réaction, le dollar se renforce. Un dollar fort conduit à une baisse du prix de l’or, n’est-ce pas ? Mais alors pourquoi un dollar plus fort déclenche-t-il une importante liquidation d’or ? Au mieux, le rapport dollar-yen est un problème de taux de change, pas une restructuration fondamentale des problèmes monétaires des Etats-Unis.

Qu’en est-il de la rumeur selon laquelle Chypre va vendre ses réserves nationales d’or pour payer l’Union européenne en contrepartie d’un sauvetage bancaire ? Cela en plus du fait que Chypre a taxé jusqu’à 60% tous les gros comptes des banques de l’île. Mais combien d’or possède Chypre ? Et où irait-il ?

Si Chypre "vend" l’or national, la transaction sera vraisemblablement un mouvement d’écriture des comptes d’une banque centrale à l’autre. A moins que la Chine n’achète l’or et n’exige une livraison. Faites attention si c’est le cas, parce que cela conduira à une véritable ruée pour satisfaire la livraison — auquel cas le prix de l’or grimpera, pas le contraire.

Et pourquoi un grand détenteur d’or — public ou privé — en "vendrait" de telle façon que le prix dégringole ? Pourquoi vendre massivement une position importante en urgence ? En particulier si vous savez que cela fera baisser les prix et qu’au final vous aurez moins gagné. C’est idiot n’est-ce pas ?

C’est idiot à moins que vous ne vous soyez déjà positionné pour gagner de la chute des prix. Vous avez déjà en place vos contrats de vente à découvert. En gros, est-ce que quelqu’un ne serait pas en train de manipuler le marché de l’or ? Mais qui ferait une chose pareille ?

Mince alors ! Fait intéressant : il y a 10 jours environ, Goldman Sachs a annoncé qu’il recommandait aux gens de vendre leur or et d’attendre une baisse des prix. Puis, jeudi, au bon moment, le New York Times a publié en gros titre : "L’or, depuis longtemps un investissement sûr, perd de son lustre".

Lorsque j’ai lu l’article du Times, je n’étais pas certain qu’il devait être à la une des informations ou dans les pages économiques — sinon dans la rubrique nécrologique. Voici l’une des phrases clés du Times, qui résonne d’une certitude empirique : "l’or, fierté de Crésus et réserve de valeur depuis des temps immémoriaux, est devenu ces derniers temps un très mauvais investissement".

Vous avez compris ? L’or, c’est pour les perdants. Puis le lendemain, le chroniqueur au Times Paul Krugman a enfoncé le clou en pondant un long réquisitoire contre les "passionnés de l’or"… mais cela, j’en reparlerai dès vendredi.

 

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile