La Chronique Agora

L’or, une alternative de plus en plus crédible

Lorsque nous assistons à un rebond de 15% du CAC 40 en trois semaines… ou de 12% du S&P 500 — à contrecourant des fondamentaux et sur la seule inspiration fournie par une remontée artificielle des cours du pétrole –, les sherpas de la finance sont naturellement à la manoeuvre.

Il s’agit en l’occurrence des banques systémiques ayant le statut de SVT : spécialistes des valeurs du Trésor. Elles ont un accès direct et prioritaire aux liquidités des banques centrales et — privilège qui n’a pas de prix — sont consultées dans le cadre de la mise au point et du suivi de la stratégie monétaire globale des différents instituts d’émission.

Elles sont d’une certaine façon dans le secret des dieux puisque rien ne peut se décider sans elles. Elles seront par exemple les premières à actionner le signal d’alarme lorsque des taux devenus trop négatifs menaceront pour de bon leur rentabilité.

Les récriminations d’Alan Greenspan, les mises en garde des stratèges de JP Morgan, les commentaires acerbes de la Bundesbank n’empêcheront rien. Dans l’immédiat, il y a encore des fortunes à gagner sur les marchés obligataires en participant à l’inexorable appréciation des dettes souveraines garanties par la BCE, la Banque du Japon, la Riksbank, la banque centrale du Danemark… et toutes celles qui brûlent de l’envie de les imiter.

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La répression financière a encore de beaux jours devant elle. Et en ce qui concerne les grandes banques d’affaires, l’ère du choix unique en faveur des actions semble jouer les prolongations, après une méchante période de questionnement en début d’année, suite à la montée des périls déflationnistes induits par la chute de 75% du pétrole en 18 mois.

Les cris d’effroi des marchés semblent avoir été entendus ; les banques centrales se sont senties obligées de reprendre la main

Les cris d’effroi des marchés semblent avoir été entendus ; les banques centrales se sont senties obligées de reprendre la main.

Chine et effets indésirables

La plus active a été sans conteste la Banque Populaire de Chine (PBOC). Elle a injecté plus de centaines de milliards d’équivalent dollar depuis le 1er janvier qu’aucune autre banque ne l’a jamais fait sur la planète depuis l’automne 2008.

D’une manière ou d’une autre, Pékin tente de compenser l’hémorragie de yuans qui se propage depuis le début du krach boursier ayant dévasté Shanghai et Shenzhen l’été dernier. Cependant, l’un des effets paradoxaux a été l’envolée du yen début février : même s’il offre un rendement négatif, il vaut mieux — du point de vue de l’investisseur chinois — perdre 0,1% sur la devise japonaise en un an que 6% ou 7% à Shanghai en quelques heures.

Après l’explosion de la bulle des dérivés pétroliers, que faire des flots de liquidités supplémentaires déversés par la PBOC ?

N’importe quoi semble préférable aux actions chinoises libellées en yuan… et le yen n’est probablement qu’une solution d’attente, loin d’être optimale.

Sauf que pour l’instant, la Banque du Japon ne semble pas disposée à imprimer davantage de papier monnaie, stratégie qu’elle partage avec la Fed.

L’or, alors ?

De son côté, la BCE se préparerait à amplifier son QE de 10 milliards d’euros par mois, et envisagerait même sa prolongation jusqu’en septembre 2017 — soit 180 milliards d’euros de plus que ce qui était déjà « dans les tuyaux » depuis octobre 2015 et qui est tenu pour acquis depuis le no limit de janvier 2016.

Dans ces conditions, une alternative qui semble présenter bien des avantages, c’est investir dans l’or. Il ne subit plus la concurrence des placements monétaires qui ne rapportent rien, pas plus d’ailleurs que le 10 ans nippon, suédois ou helvétique.

Les actions apparaissent désormais risquées. Leurs embardées qui échappent à toute corrélation avec les fondamentaux n’amusent plus que les traders décérébrés pour lesquels la seule information qui compte, c’est le cours et la figure chartiste.

Contrairement à la monnaie Monopoly, les banques centrales ne peuvent pas fabriquer d’or à volonté. L’extraire de la croûte terrestre est de plus en plus coûteux et il n’existe d’or bon marché nulle part sur la planète… contrairement au pétrole qui sort du sol à 5 $ en Arabie Saoudite et à 60 $ en moyenne des schistes du Dakota du nord. Tout cela discrédite le raisonnement de Goldman Sachs évoquant une once à 800 $ (c’est-à-dire 200 $ à 250 $ en-deçà de son coût de production médian).

Beaucoup d’économistes pensent que l’or fera partie d’une vaste refondation monétaire lorsque la monnaie-dette fiduciaire explosera

Beaucoup d’économistes pensent que l’or fera partie d’une vaste refondation monétaire lorsque la monnaie-dette fiduciaire explosera avec le constat de l’insolvabilité de trop d’Etats : ce sera le big reset, dont Simone Wapler vous parlait il y a quelques jours.

Les rentiers et principalement les retraités se retrouveraient « rincés » et réduits au statut d’assistés, les épargnants verraient leurs liquidités brutalement dévaluées. La « richesse » ne serait conservée que par le métal précieux et l’immobilier.

Marchés actions : méfiance

En ce qui concerne les actions, c’est beaucoup plus douteux. En effet, de nombreuses entreprises cotées feraient faillite — surtout celles qui s’endettent depuis des années, non pas pour investir mais pour racheter leurs propres titres et faire grimper artificiellement les cours.

Elles empruntent même pour distribuer des dividendes… Mais d’où pourraient-elles extraire des bénéfices distribuables, dans un monde où les détenteurs de dettes, les allocataires d’aides publiques, les épargnants au sens large ont été laminés comme en Grèce ?

Sans aller jusque-là, voyez déjà comme les analystes se sont embarqués depuis deux ans dans une spirale de révisions à la baisse des profits anticipés à Wall Street. Cela aboutit à une situation grotesque avec des résultats 75% supérieurs aux attentes… mais, dans 90% des cas, inférieurs à l’édition précédente. L’exemple d’IBM est édifiant, sans parler de la totalité des entreprises des secteurs minier, pétrolier, parapétrolier, messagerie, transports ferroviaire et routier, etc.

Coluche trouverait dans la chute globale de 5% des dividendes en 2015 une parfaite illustration de son aphorisme : « c’est pas plus mal que si c’était pire ».

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