La Chronique Agora

OPRA : opération réjouissante pour actionnaires ?

▪ Environnement SA, LVL Medical, IEC Professional Media, Radiall ou encore Etam… Toutes ces entreprises cotées ont la particularité d’avoir réalisé des offres publiques de rachat sur leurs titres ces derniers mois. Fertile…

Le but ? Comme je vais vous le montrer, c’est un moyen de créer de la valeur dans une économie qui n’a pas de croissance et de satisfaire ainsi les actionnaires… Je vous explique la manoeuvre.

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Armez-vous contre le Casse du Siècle !
Le temps presse : alors même que vous lisez ces lignes, l’argent que vous croyez bien à l’abri sur votre compte épargne ou votre assurance-vie est sans doute en train de disparaître purement et simplement

Et si vous ne faites rien pour vous protéger, vous pourriez perdre encore plus… tandis que cette gigantesque arnaque plonge le monde dans le chaos économique et financier : continuez votre lecture pour tout savoir sur les moyens de sauvegarder votre patrimoine…

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▪ Usage 1 : réduire le capital tout en augmentant le bénéfice net par action
Baptisées OPRA, les offres publiques de rachat d’actions permettent aux entreprises de racheter une partie de leurs titres à un prix en général supérieur au cours coté. Pour cela, elles puisent dans leur trésorerie, qui en général est abondante. Puis, l’entreprise, une fois les actions rachetées, les annule.

Malin : cela réduit bien évidemment le capital et augmente mécaniquement le bénéfice net par action. D’où un intérêt évident pour les actionnaires existants car l’action remonte fortement dès l’annonce d’une telle opération.

Mais l’objectif de relution n’est pas le seul but identifié quand on lance une OPRA. Les actionnaires principaux peuvent vouloir envoyer un signal fort aux investisseurs en leur indiquant qu’ils considèrent la valorisation de l’entreprise trop basse.

C’est ainsi, par exemple, qu’Environnement SA a décidé de racheter 14% de ses actions au prix de rachat de 27 euros — soit une prime de 26,46% par rapport au dernier cours coté. Une aubaine pour les actionnaires qui souhaitaient céder leurs titres…

▪ Usage 2 : préparer une sortie de Bourse
Une OPRA peut également être le prélude à une sortie de Bourse. En début d’année, Radiall a tenté de sortir de la Bourse en lançant une OPRA sur 26% des actions qu’il ne possédait pas. Une décision motivée par les trop importantes contraintes juridiques liées à la cotation.

Mais l’opération n’a pas vraiment marché. En effet, le prix proposé a été jugé décevant pour les investisseurs. Le groupe, détenu par la famille Gattaz, n’a finalement recueilli que 15,29% des actions et détient donc 88,72% du capital.

Les actionnaires qui n’ont pas apporté leurs titres doivent se frotter les mains car l’action a grimpé jusqu’à 67 euros. Et tout indique que la société, si elle désire recommencer une telle opération, payera une prime supplémentaire. Bref, la voilà coincée par manque de générosité.

Les opérations de ce genre peuvent donc être à double tranchant : il faut arriver à concilier l’intérêt de la boîte et celui des actionnaires — ménager le chou et la chèvre en quelque sorte.

▪ Usage 3 : se délester d’un trop plein de cash
Au delà de toute considération boursière, lancer de telles opérations indique également que les sociétés cotées ne savent pas quoi faire de leur cash. Etrange, mais imaginez-vous à la tête d’une entreprise prospère, ayant de la trésorerie. Que faites-vous généralement de votre cash ? Vous le placez, en espérant qu’il vous rapporte une rentabilité…

Or aujourd’hui, les placements monétaires ne rapportent plus rien. Vous pourriez alors décider d’acheter d’autres entreprises, espérant ainsi créer des économies d’échelle pour votre entreprise, vous diversifier, créer des synergies.

Mais aujourd’hui encore, les stratégies de croissance externe ne sont guère encouragées par un contexte géopolitique très difficile. Racheter ses propres actions apparaît donc, pour une entreprise cotée, comme la seule solution pour créer de la valeur.

Environnement SA n’a d’ailleurs pas hésité — dans son communiqué présentant l’OPRA — à justifier son projet par la sensible diminution des taux de rendement sur les placements de trésor et un excès de ressources financières par rapport aux besoins de financement anticipés.

▪ Les candidats aux OPRA ne manquent pas
Ces opérations pourraient se démultiplier dans les prochains mois, car de nombreuses sociétés sont gorgées de cash et ne semblent pas avoir de pistes de croissance externe identifiées. En général ce sont surtout des small et mid caps qui proposent des OPRA à leurs actionnaires.

Chez les grosses capitalisations, l’argent est plus souvent rendu aux actionnaires sous forme de dividendes classiques. J’ai identifié, au fur et à mesure de mon travail, quelques sociétés qui sont gorgées de cash, et qui sont donc en situation de trésorerie nettement positive — c’est à dire en gearing négatif, pour employer un langage un peu plus savant.

Figurent par exemple des sociétés comme Tessi (traitement des données), Maximiles (fidélisation), Modelabs (distribution et conception de téléphones portables), Thermador Group (grossiste en équipements de chauffage et robinetterie), CIS (catering en milieu hostile), Gerard Perrier Industries (biens d’équipement) ou encore Synergie (travail temporaire).

En ce moment, les candidats ne manquent pas… Alors faites vos jeux. Il y aura sans doute de belles surprises.

Première parution dans Le Billet du Trader le 08/12/2010

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