La Chronique Agora

Les oies du Capitole seraient-elles écoutées en 2017 ?

oies du Capitole

Une note d’un analyste – Albert Edwards de la Société Générale – a pour une fois retenu l’attention des medias.

Je dis « pour une fois », car Edwards est un analyste « bear« , donc baissier. C’est un ours polaire qui contraste avec l’optimisme que tout bon professionnel des marchés financiers se doit d’afficher.

Nous, à La Chronique, nous sommes comme le dit gentiment Bill Bonner, les oies du Capitole. Nous cacardons et criaillons au moindre danger pendant que les prêtres de la finance se livrent à leurs libations, leurs rituels, etc. A ce titre, nous lisons les notes d’analyse les plus sombres, les critiques les plus vives et notamment celles d’Edwards.

Edwards dit comme nous que les banques centrales gonflent de façon forcée les actifs, que la purge n’a pas été suffisante en 2008 et que ce qui gonfle n’est qu’un abcès.

Pourquoi ‘cette note d’Edwards publiée le 8 décembre – et non les autres – a-t-elle subitement retenu l’attention ?

Le graphe qui l’accompagne est plutôt obscur.

Le sujet est le marché obligataire qui n’est pas la tasse de thé des journalistes.

L’indice de risque de politique économique (EPU) a été construit par des universitaires et prend en compte trois facteurs :

Cet indice atteint des records.

FENETRE DE TIR SUR L’OR !!

L’or autour des 1 310 $ : est-ce votre dernière chance d’entrer à bon prix ?

Si nous avons raison et que l’or atteint bien les 10 000 $…

… Alors 10 000 $ investis dans ce que vous êtes sur le point de voir pourraient se transformer en 1 680 384 $.

Lisez mon analyse pour savoir comment en profiter.

Pour Edwards et son équipe, cette incertitude devrait être reflétée par la « prime de risque », l’écart entre les taux d’intérêt servis par les obligations des entreprises et les emprunts d’Etat réputés sans risques.

En effet, les entreprises assument les risques de politique économique, contrairement aux Etats qui sont pourtant à l’origine de ces mêmes risques !

Mais il n’en est rien, les écarts de taux sont en baisse malgré la hausse du risque de politique économique.

« Les marchés ont mis trois jours pour digérer le Brexit, trois heures pour digérer l’élection de Trump et trois minutes pour digérer le non au référendum italien. Avec cet état d’esprit, ils ne réagiraient même pas à une invasion de la Terre par des Martiens. Le risque politique mondial atteint des sommets si élevés que les investisseurs doivent être sur une autre planète« .

Effectivement, les investisseurs sont partis dans un trip très lointain vers une planète où, lorsque les actifs financiers chutent, les banquiers centraux les rachètent. Pour cela, ils n’ont pas besoin d’argent : ils le créent, sous forme de crédit. C’est justement ce que l’on appelle « politique économique ».

Que se produira-t-il lorsque les banquiers centraux auront TOUT racheté ? Atteindrons-nous alors le solstice, comme le prévoit Bill Bonner ici, et les investisseurs retourneront-ils à la gravité terrestre ?

Ah, j’oubliais, en France, les malheureux investisseurs – ceux qui ont choisi de thésauriser avec de la dette française, ceux qui ont un contrat d’assurance-vie en euro -n’auront pas le bonheur de voir leurs actifs racheté par la BCE. La BCE et les banques centrales ne rachètent que les actifs des riches. Non, ces épargnants-là ne reverront probablement jamais leur capital, comme vous l’explique Nicolas Perrin ici.

Voilà, le cacardage du jour est terminé en ce qui me concerne. Nous ne sommes pas des Cassandre, des pessimistes ; nous sommes simplement les oies du Capitole et nous essayons de ne pas nous laisser enfumer par l’encens des prêtres du keynésianisme, de l’économie administrée et des politiques économiques.

L’année 2017 débute sous de bons auspices puisque certaines oies commencent à être entendues.

Comme le veut l’usage, nous vous adressons tous nos meilleurs voeux pour 2017 !

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