▪ Nous nous sommes réveillé dimanche matin à New York, avec un exemplaire du New York Times devant notre porte. Ce qui a attiré notre attention dans le journal était la triste saga d’Obamacare.
Le programme d’accès aux soins de santé mis en place par Obama semble déclencher des réactions épidermiques. Les conservateurs sont contre. Les progressistes sont pour. Et le New York Times, le journal de référence pour l’intelligentsia de gauche américaine est tellement vexé que les républicains et les conservateurs s’y opposent qu’il a du mal à réfléchir correctement.
Samedi soir, nous avons eu une conversation avec une fan des Yankees :
"Qu’est-ce qui ne va pas chez les républicains ?" a-t-elle demandé, comme si nous pouvions en avoir la moindre idée. "Ils ont l’air idiot… à essayer de bloquer tout le gouvernement à cause d’Obamacare. Le système de santé des Etats-Unis est épouvantable. Au moins Obama essaie-t-il de l’améliorer".
"Je ne sais pas ce qui ne va pas chez les républicains dans leur ensemble", avons-nous répondu. "Mais ils n’ont pas forcément tort d’essayer de s’opposer à Obamacare. Quant au shutdown du gouvernement, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose"…
Nous avons commencé à expliquer pourquoi… mais c’était sans espoir. Notre interlocutrice était convaincue que la santé publique pouvait être améliorée par des politiciens pleins de bonne volonté et des législateurs… et que quiconque essayait de les arrêter n’était qu’un fauteur de trouble arriéré.
▪ De combien de soins de santé avons-nous besoin ?
L’éditorial du Times adoptait la même position. Certes, certaines entreprises ont été forcées d’annuler leurs propres programmes d’assurances mutuelles, admettait le journal. Mais les arrangements volontaires entre les acheteurs d’assurance et les vendeurs d’assurance ne présentent visiblement que peu d’intérêt pour le NYT. Les polices d’assurance désormais interdites par Obamacare "ne valaient pas la peine d’être conservées", selon le journal.
Qu’en savait-il ?
"Certaines avaient des franchises allant jusqu’à 10 000 $", lisait-on.
Quel est le problème d’une franchise élevée ? C’est en fait le plan que la plupart des gens devraient avoir, selon nous. Parce qu’il protège contre les calamités mais laisse la majeure partie du pouvoir d’achat (et de la prise de décision) entre vos mains. Il vous décourage également d’aller trop souvent chez le médecin ou de prendre trop de médicaments. Les soins de santé, c’est comme tout : à petites doses, c’est probablement une bonne chose. Beaucoup, c’est désastreux. Cher… et parfois mortel.
Ensuite, le New York Times nous explique que les personnes âgées s’en sortiront mieux avec Obamacare, mais que "les primes d’assurance santé augmenteront probablement pour les patients plus jeunes et en meilleure santé". Parfait ! Dépouillons les jeunes !
Mais qui se soucie de ce que nous pensons ? Pas le New York Times ou l’administration Obama ! C’est eux qui savent tout, sur le genre de soins de santé dont nous avons besoin et tout le reste. Et puisqu’ils ont la NSA, le FBI, l’IRS, la CIA, la SEC, la TSA… et toute une panoplie de sbires armés jusqu’aux dents à leur disposition… NOUS obtenons ce qu’ILS veulent.
▪ Peut-on vraiment améliorer la santé des gens en leur donnant des ordres ?
C’est amusant comme une pensée en mène à une autre, qu’on le veuille ou non.
Nous nous posons des questions sur l’utilisation de la force et de la violence dans le monde moderne. Est-ce que ça marche, nous demandons-nous ? Même lorsqu’elles sont utilisées pour "lutter contre le terrorisme", la réponse est : peut-être que non.
Comme nous le savons tous, le terrorisme représente une telle menace pour la civilisation occidentale et notre style de vie que les Etats-Unis sont prêts à dépenser au moins 1 000 milliards de dollars par an (tout compris, y compris le budget du Pentagone) pour nous en protéger.
Les Etats-Unis envoient des appareils sans pilote tuer des gens que nous n’avons jamais rencontré et dont nous n’avons jamais entendu parler. Ils donnent aux espions de la NSA et d’ailleurs des milliards de dollars (les autorités ne disent pas précisément combien) et les laissent embaucher des milliers d’employés (elles ne disent pas combien) pour faire à peu près ce qui leur chante (elles ne disent pas quoi).
Et devinez un peu ? Ca ne fonctionne pas. Pourquoi ?
Restez à l’écoute…