La Chronique Agora

La nouvelle fraude

Soit vous décidez de ce que vous voulez faire de votre temps et de votre argent, soit quelqu’un d’autre décide pour vous. Et lorsque d’autres décident, l’argent a tendance à se diriger vers eux.

C’est triste à dire, mais un « nouvel esprit de coopération » s’est abattu sur Washington… comme un brouillard toxique.

Coopèrent-ils pour réduire le déficit, équilibrer le budget, ramener les troupes à la maison et maîtriser la dette ? S’unissent-ils pour mettre fin au soutien des Etats-Unis au bain de sang en Ukraine et à Gaza ? Se rallient-ils à une cause commune, celle de la paix et de la prospérité ?

Bien sûr que non. Ils se sont rassemblés, comme deux individus désespérés qui planifient le cambriolage d’une banque… la banque où vous gardez votre argent.

Oui, les républicains et les démocrates, les bleus et les rouges, unissent leurs forces pour aggraver la situation de chacun d’entre nous.

David Leonhardt écrit pour le New York Times :

« Un nouveau centrisme se développe à Washington

Appelons-le néopopulisme : une attitude bipartisane qui se méfie du marché libre, au lieu de l’embrasser.

Dans un pays qui est censé avoir un gouvernement fédéral sous contrôle, les quatre dernières années sont difficiles à expliquer. Elles ont été les plus productives en termes de lois bipartisanes. 

Pendant la pandémie, les démocrates et les républicains du Congrès se sont unis pour adopter des mesures d’urgence. Sous la présidence de M. Biden, les majorités bipartisanes ont adopté des lois importantes sur les infrastructures et les puces semi-conductrices, ainsi que des lois sur la santé des anciens combattants, les armes à feu, le service postal, le système aérien, le mariage homosexuel, les crimes de haine contre les asiatiques, et le processus électoral. En matière de commerce, l’administration Biden a conservé certaines des politiques emblématiques de l’administration Trump et les a même étendues.

Cette tendance s’est poursuivie au cours du mois dernier, tout d’abord avec l’adoption d’un projet de loi bipartisan visant à aider l’Ukraine et d’autres alliés, ainsi qu’à forcer la vente de TikTok par son propriétaire chinois. »

Ce « nouveau centrisme » est une escroquerie. Les républicains et les démocrates conspirent depuis des décennies pour escroquer le public. Ces derniers temps, ils sont devenus plus audacieux.

Le pauvre Leonhardt pense que les deux partis collaborent pour créer une société meilleure, une société dans laquelle le mariage homosexuel est de rigueur et les crimes de haine anti-asiatiques sont tabous. Mais ces normes sociales n’ont rien à voir avec le capitalisme. Vous pouvez porter vos sous-vêtements sur la tête, le capitalisme s’en moque.

Le capitalisme décrit simplement la manière infiniment complexe et toujours en évolution dont les gens travaillent ensemble pour obtenir ce qu’ils veulent. C’est ce qui reste après l’intervention des autorités fédérales.

Il se fiche de savoir qui vous épousez ou qui vous détestez. C’est à vous de décider.

Leonhardt se réjouit que nous ayons désormais un Congrès qui « fait avancer les choses ». Mais plus il le fait, moins il reste de place au capitalisme pour faire ce qu’il fait – produire les biens et les services que les gens veulent vraiment.

Et c’est là que se situe le véritable problème.

En 1930, le gouvernement ne dépensait que 4% du PIB. Aujourd’hui, les autorités fédérales s’arrogent 24% du PIB. Les Etats prennent 12% de plus. Si l’on ajoute la part du PIB contrôlée, dirigée ou subvertie par les réglementations fédérales et étatiques, le total dépasse facilement les 50%. Le capitalisme continue de faire ce qu’il a toujours fait. Mais il a beaucoup moins de marge de manœuvre qu’auparavant.

A qui à la faute ? A une trop grande coopération entre les républicains et les démocrates : trop de lois, trop de dépenses, trop de réglementations, trop de sanctions, trop de guerres et trop de dettes.

L’un des deux partis aurait dû résister discrètement, inciter à la prudence, prêcher l’humilité et voter « non ». Au lieu de cela, les deux partis votent pour obtenir toujours plus de pouvoir et de richesse pour eux-mêmes et leurs amis. Appelez cela comme vous voulez, mais cela n’a rien à voir avec une nouvelle forme améliorée de capitalisme.

En fin de compte, tout se résume à une question simple : qui décide ? Soit vous décidez de ce que vous faites de votre temps et de votre argent, soit quelqu’un d’autre décide pour vous. Et lorsque d’autres décident, l’argent a tendance à aller dans leurs poches, pas les vôtres.

Les faits sont bien connus. Depuis le début de l’année, le gouvernement fédéral a perçu 3 000 milliards de dollars de recettes fiscales. En théorie, les électeurs américains ont leur mot à dire. Mais dans la pratique, ce qu’ils veulent n’a guère d’importance.

Mais attendez, c’est pire. Au cours de cette année fiscale, le gouvernement fédéral a déjà dépensé près de 4 000 milliards de dollars. Que se passe-t-il, en réalité ? Les politiciens achètent des votes ; les Américains les payent.

Au rythme actuel, la nation se dirige vers une crise de la dette, une dépression et une période d’inflation soutenue – des choses que personne ne veut, mais qui seront imposées par un consensus bipartisan. Nos chers lecteurs le savent déjà. Ils y sont préparés – ils ont de l’or enterré dans leur jardin… et des passeports à jour dans leur poche arrière.

Inutile d’épiloguer.

Mais plus les partis travaillent ensemble, pire est la situation.

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