La Chronique Agora

Quelle année !

▪ Nous avons passé le jour de Noël à échapper à des attaques de drone.

Vraiment. Notre fils cadet Edouard a reçu un drone en cadeau. Quelques minutes plus tard, il volait dans toute la pièce, vrombissant aux oreilles de tout le monde.

On se serait cru de retour au Vietnam. Quand nous avons entendu le bruit des pales d’hélicoptère, nous nous sommes baissé.

C’est très ingénieux, nous sommes-nous dit. Une merveille de la miniaturisation. Un triomphe de la technologie. Une nouvelle galère.

Mais les drones sont l’avenir. Tout le monde le dit. On pourra bientôt les utiliser pour espionner ses voisins, exactement comme la NSA. Peut-être pourrait-on leur apprendre à ouvrir le réfrigérateur pour ramener une bière bien fraîche pendant qu’on regarde le match. Ou peut-être qu’ils finiront par livrer les colis d’Amazon.

▪ Levons notre verre !
Les fêtes sont terminées. Nous levons notre verre à 2013. Tant de choses insensées sont en train de se passer. Faire livrer les colis de Noël par des drones ? Bien sûr, pourquoi pas.

Oui, 2013 est digne de figurer dans le livre des records. Il s’est passé beaucoup de choses. Et il ne s’est rien passé du tout. C’était une année extraordinaire… et lamentable.

Une année de contradictions et de paradoxes.

Des choses qui auraient dû se passer en janvier ont oublié de se produire. Des choses qui n’auraient jamais dû arriver semblent se passer tous les jours.

Une reprise était censée avoir lieu — au moins aux Etats-Unis. Mais les indicateurs-clé — l’inflation et les salaires — n’étaient pas de cet avis. L’IPC a même baissé. Les autorités US ont réussi à obliger les chiffres du chômage à baisser, mais seulement en cachant les cadavres parmi les statistiques des "découragés" et autres âmes inemployables.

Dans le même temps, la Fed a continué sa fièvre d’assouplissement quantitatif et de taux zéro. L’or a chuté comme une pierre. On a créé de l’argent bizarre à un rythme encore jamais vu dans l’histoire. Pourtant, les investisseurs n’ont pas éclaté de rire, ni même ricané. Ils ont fait le contraire de ce qu’ils "auraient" dû faire : ils ont accepté le papier et vendu le métal.

La Fed a fini par entamer le tapering qu’elle avait promis… mais ensuite, elle a clairement fait comprendre qu’elle n’avait aucune intention d’y donner suite.

Les actions étaient surévaluées quand l’année a commencé… et encore plus surévaluées quand elle a pris fin. Sur la nouvelle du tapering, les prix auraient dû commencer à chuter, mais les investisseurs ont pris la nouvelle pour ce qu’elle valait — en d’autres termes, ils n’y ont pas cru. Par ailleurs, chaque fois qu’ils regardaient, la Fed rajoutait de l’alcool dans le bol à punch.

Et donc, lors du dernier jour de l’année, la fête a été irrationnelle et exubérante, tout comme lors des 12 mois précédents. Les actions sont gonflées à bloc. Les rendements ont été enflés par les taux zéro. Quant aux prix, ils ont été augmentés par les opérations de rachat… ainsi que par l’assouplissement quantitatif.

Pas étonnant que le champagne coule à flot !

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