Une nouvelle réglementation bancaire considère que l’or est aussi peu risqué que les meilleures obligations souveraines.
Le 29 mars est rentrée en vigueur la réglementation internationale dite de Bâle 3 qui concerne les banques.
Pour mémoire, lorsque les banques achètent des actifs financiers, elles sont réglementairement obligées de consigner une quantité de fonds propres. Les fonds propres sont l’argent que les actionnaires de la banque possèdent réellement.
Un actif financier peut-être un prêt à un particulier (une créance), une obligation d’entreprise, une obligation d’État, des actions d’entreprises cotées ou non, etc.
La règlementation fixe la proportion de fonds propres à immobiliser en fonction du risque de l’actif financier.
Ainsi, les obligations de grands État sont considérées comme zéro risque et dispensent la banque qui les achète d’immobiliser de l’argent en contrepartie. L’or en revanche était considéré comme risqué et nécessitait de mettre de côté 50% de sa valeur.
Avec l’application de Bâle 3, l’or est traité comme une obligation souveraine bien notée, présentant zéro risque. Une banque qui en détient n’est donc plus tenue d’immobiliser de fonds propres.
Voici sur ce graphique le volume quotidien de transaction de divers actifs financiers en Mds$ par jour.
Vous pouvez constater qu’il se négocie tous les jours pour 100 Mds$ d’or. L’or est plus « liquide » que des actions du Dow Jones ou un bund allemand. En cas de crise grave, l’or est facilement vendable et son existence ne dépend pas d’une contrepartie, d’un partenaire quelconque de la banque qui a besoin de vendre.
Voici un commentaire de Philippe Herlin sur Goldbroker :
« Comme les banques doivent augmenter leurs fonds propres et leurs ‘coussins de liquidités’, on peut imaginer qu’elles vont devenir acheteuses d’or physique dans les mois et années à venir »…
Ceci va aussi donner deux informations précieuses à ceux qui auront le courage de se plonger dans les bilans bancaires.
En premier lieu, vous pourrez considérer qu’une banque se constituant un stock d’or est prudente et plus fiable qu’une autre qui n’en aurait pas. En second lieu, si globalement les stocks aux bilans augmentent, c’est que les banques craignent une crise de liquidité.
Même si, par leurs manipulations monétaires, les banques centrales ont supprimé la notion de mesure du risque par le taux d’intérêt, un autre thermomètre apparaît.