La Chronique Agora

Nous sommes tous Argentins !

▪ Il n’y a plus que trois semaines d’ici aux élections présidentielles américaines. Et s’il y a bien une chose que la Fed de Bernanke ne veut pas voir durant ces trois semaines, c’est une baisse du marché boursier. C’est pour cette raison que le QE3 a été mis en place. Bernanke sait que si les républicains gagnent, son emploi est en danger.

Bien entendu, les actions finiront par chuter… et tout cet épisode finira de la pire manière possible. Les Etats-Unis feront faillite… tout comme les Argentins. Cela commence doucement. Puis ça s’accélère.

Pour l’instant, le pays fait lentement faillite… et personne ne semble s’en soucier.

Les Etats-Unis ne sont pas les seuls. Nous sommes tous argentins désormais… dépensant plus que nous ne pouvons nous permettre… profitant du système… imprimant de l’argent… et prétendant que nous avons le contrôle de la situation.

« Les choses ont beaucoup changé ici… même au cours des six derniers mois », nous a dit un ami lors d’un dîner. « Tout le monde savait qu’il y a un marché noir en France. Mais c’était vraiment obscur… en profondeur ».

« Maintenant, à la moindre transaction, on vous suggère que le prix sera plus bas si vous payez en liquide. Notre femme de ménage. Autrefois, on lui donnait un chèque. Maintenant, elle veut du liquide. Et si on fait intervenir un plombier ou un couvreur… on finit par payer au moins une partie de la facture en liquide. C’est la seule manière d’avoir un prix raisonnable ».

« L’autre chose, c’est que les petits commerçants en ont tellement assez du système qu’ils veulent vous aider à tricher. Ils mettront un faux prix sur la facture. Ou ils feront tout bonnement une fausse facture. Ils demandent du cash. Ils vous diront même comment éviter de payer la TVA ».

« Oui », a continué un autre invité, « j’ai l’impression que la France baisse, et vite. Je n’ai pas été surpris par le départ de Bernard Arnault… J’ai entendu dire que beaucoup de gens partent… mais ça a été un choc de lire dans Le Figaro tous les avantages qu’il y a à quitter le pays. On ne s’attend pas à ce qu’un grand journal national encourage les gens à émigrer ».

« Le problème, c’est que la classe dirigeante — Hollande et tous ses amis — n’a pas la moindre idée de ce qui fait vraiment marcher un pays », a expliqué un autre invité, maire d’une petite ville. « Ils n’ont jamais eu d’emploi dans le privé. Ils n’ont jamais dû équilibrer un budget ou payer un employé. Tout ça, c’est de la théorie et de l’idéologie, pour eux. Ils ont passé leur vie à l’abri du monde réel, obtenant leur argent du gouvernement ou d’un parti politique. Pas étonnant qu’ils n’aient pas la moindre idée de la manière dont une économie fonctionne »…

« Mais ils ruinent le pays. Ils créent une génération entière qui ne travaillera jamais. J’exagère, mais c’est l’idée. Ce n’est pas loin de la réalité, de toute façon. Les jeunes s’habituent à vivre dans ce monde irréel. Ils s’attendent à faire des études tous frais payés. Ils s’attendent ensuite à ce que le gouvernement leur fournisse un emploi. Et dans la mesure où on est en France, ils espèrent ne rien faire et prendre plein de vacances ».

« Il n’y a pas que les jeunes », a dit un autre homme. « Les cadres aussi. Ils ont assez d’argent pour profiter de leur temps libre. Ils attendent les vacances. Ils pensent qu’ils ont le droit de ne travailler que 35 heures par semaine. Et s’ils travaillent plus… ils accumulent plus de vacances. La semaine des 35 heures a fichu le pays en l’air ».

« Vous savez que les ‘pervenches’ qui distribuent les contraventions à Paris ont droit à 12 semaines de vacances par an ? Et elles prennent aussi une semaine ou deux, en moyenne, de congés maladie. Elles ne travaillent donc pas au moins trois mois par an. Incroyable. Comment peut-on se le permettre ? Evidemment, c’est impossible. Mais on ne peut pas réduire leurs salaires. Alors le système continue jusqu’à… jusqu’à… jusqu’à quoi ? »

« Jusqu’à la faillite », avons-nous proposé.

« Merci », a continué le maire. « Des millions de jeunes sont déjà sortis système. Ils font semblant de chercher un emploi. Ils touchent de l’argent parce qu’ils sont au chômage. Ou bien parce qu’ils se forment à un nouveau métier. Ou ils touchent de l’argent… je ne sais pas pourquoi ».

« Et ils viennent dans ma ville. Je ne sais pas pourquoi. Ils n’y trouveront jamais d’emploi. Ils viennent et ils traînent. Parfois, ils fondent une famille ».

« Vous savez, la loi nous oblige à fournir un endroit propre et convenable pour ceux qui n’ont pas d’endroit où vivre. Mais ces gens le transforment en décharge. Ils n’en ont rien à faire. Ils sont en dehors de tout le système légal. Ils restent là toute la journée. Ils se droguent. Ils vous mentent. Il y a de quoi rire, parce qu’on sait qu’ils mentent, et ils savent qu’on sait… mais que faire ? Il y en a de plus en plus, des gens comme ça. Combien de temps est-ce que ça peut durer ? »

« Jusqu’à la faillite », avons-nous répété.

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