La Chronique Agora

« Nous achetons 5 millions de dollars de bitcoins ! »

bitcoin

Que faut-il penser quand même des gens raisonnables et sains d’esprit se ruent sur la dernière mode boursière du moment ? Bill Bonner examine le cas Motley Fool/Bitcoin.

Nous continuons de sauter des chapitres dans un ouvrage qui n’a pas encore été écritLe Grand Livre noir des désastres financiers. En parcourant quelques pages, nous trouvons ce passage décrivant 2021 :

« Alors que l’économie devenait de plus en plus dépendante de la fausse monnaie… elle devenait aussi de plus en plus bizarre. Les investisseurs, par exemple, étaient prêts à mettre leur argent dans des projets n’ayant aucun produit… aucun profit… et aucun espoir que les revenus justifieraient un jour leur prix.

On aurait dit qu’ils en étaient venus à privilégier des plans qui – comme leur monnaie elle-même – n’avaient aucune substance mesurable. »

Oui, cher lecteur, nous n’échapperons pas au jugement de l’Histoire. Il s’abattra sur nous comme un marteau sur un œuf.

Pourquoi le bitcoin ?

Notre collègue Dan Denning a d’ailleurs attiré notre attention sur une fascinante forme ovoïde. Mercredi dernier, le site Motley Fool tweetait ceci :

« GRANDE NOUVELLE ! Nous achetons 5 millions de dollars de bitcoins, que nous mettons dans notre bilan financier. »

Oh là ! On doit être proche du sommet de la folie. Quand des gens d’ordinaire sains et sensés commencent à parier sur un projet n’ayant « aucune substance mesurable », le marteau n’est sans doute pas loin.

Motley Fool est une société de conseils financiers et d’investissement. Nos analystes diraient qu’ils « occupent le même secteur » que nous. L’entreprise existe depuis presque aussi longtemps que nous, fournissant ce que nous supposons être des conseils raisonnables.

Mais si nous sommes le côté pile… Motley Fool est le côté face. C’est une entreprise d’optimistes… des progressistes en quête d’alpha, avec une attitude guillerette, et accueillis dans les cercles respectables de la société.

Perte de temps ?

Votre correspondant, en revanche, ne correspond ni à Washington ni à Wall Street. Il se sent comme un imposteur dans son costume-cravate… soupçonne la majeure partie des nouvelles technologies de n’être qu’une perte de temps… et voit des Grecs armés tapis dans chaque cheval de bois.

Enfin, tandis que votre correspondant et son petit groupe de collègues – Dan Denning, Tom Dyson et Joel Bowman – examinent le paysage macroéconomique, reliant les points pour comprendre ce qu’il se passe vraiment, l’équipe Motley se concentre sur l’analyse micro (tentant de trouver les meilleures actions), à la Warren Buffett.

C’est pour cela que l’annonce de Motley Fool était particulièrement alarmante.

« Est-ce qu’ils ont perdu la tête ? » nous sommes-nous d’abord demandé – à quoi nous avons répondu par la négative : « probablement pas ».

« Est-ce un choix d’investissement… ou un coup publicitaire ? » nous sommes-nous demandé ensuite.

Nous n’en savons rien… mais nous allons tenter d’en savoir plus dès demain.

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