▪ Au moment où nous écrivons ces lignes, Wall Street est toujours en mode haussier. Pouvez-vous gagner en vous joignant au mouvement ? Peut-être. Est-ce que ça en vaut la peine ? Probablement pas.
Si vous décidez de jouer… faites en sorte de savoir à quel jeu vous jouez. Nous vivons une Grande Correction. Au cours du temps, les prix vont baisser jusqu’à ce que le Dow passe sous son plus bas de mars 2009.
Nous ne sommes pas les seuls à penser de la sorte. Albert Edwards, de la Société Générale :
"Mon opinion sur les perspectives ne pourrait pas être plus claire. Elle est peut-être fausse, mais au moins, elle est claire. Nous prévoyons toujours des rendements obligataires sous les 2% et des actions sous leurs planchers de mars 2009".
"Depuis longtemps, je compare les événements qui se déroulent actuellement à ce que nous avons vu au Japon il y a une décennie. Bien entendu, il y a des différences majeures, mais on peut toujours faire des parallèles clairs pour voir comment des surévaluations boursières extrêmes se dénouent dans un monde post-bulle du crédit".
Edwards dit ensuite une chose importante. Comme nous le répétons souvent, il n’y a pas de reprise. Nous allons plutôt assister à des périodes de récession par intermittence, de déflation, de croissance et de prospérité apparentes. Certains de ces mouvements seront durables et importants. Mais attention : n’oubliez pas, nous sommes dans une Grande Correction, pas dans une reprise. Edwards à nouveau :
"… on peut faire des bénéfices considérables sur les actions en participant à des rebonds cycliques courts comme celui auquel nous venons d’assister. Le Nikkei profitait régulièrement de rebonds de 40% à 50% lorsque les stimulants politiques nourrissaient des hausses cycliques prononcées pour le PIB comme pour les profits. Il fallait toutefois se rappeler que nous étions encore dans un marché baissier structuré, et qu’il fallait sortir lorsque le cycle commençait à atteindre son sommet. Un retournement des indicateurs avancés constituait un signal de vente très utile pour les investisseurs boursiers".
Voici un indicateur contrarien : les investisseurs n’ont jamais été aussi haussiers depuis deux ans. Bloomberg nous en dit plus :
"Les investisseurs sortent de leurs paris baissiers sur les actions mondiales, et poussent leurs positions haussières sur les actions à un sommet de deux ans par rapport aux ventes à découvert, selon Data Explorers".
Pendant que les investisseurs sont haussiers, les consommateurs sont baissiers — et ce n’est pas étonnant. Les profits des entreprises ont grimpé au chiffre record de 8% des revenus. Mais les entreprises parviennent à ces chiffres non en augmentant les ventes et leur personnel, mais en réduisant leurs coûts — généralement les coûts de main-d’oeuvre. Ce qui laisse au pauvre consommateur moins d’argent à dépenser :
"Selon le Conference Board, l’indice de confiance du consommateur américain est passé à 50,4 en juillet, par rapport à 54,3 (chiffre révisé) en juin".
"’En dépit de résultats meilleurs qu’anticipé, surtout la semaine dernière, malheureusement, les données économiques continuent d’être plus faibles que prévues’, a déclaré Conrad F. DeQuadros, économiste chez RDQ Economics. Les dépenses de consommation représentent environ 70% de l’économie dans son ensemble, si bien que les économistes suivent de près les changements d’humeur des Américains, qui servent de repère pour la reprise".
"Selon les analystes, de nombreux Américains s’inquiètent de la faiblesse du marché de l’emploi. Dans son étude sur 5 000 ménages, le Conference Board a découvert que le pourcentage de consommateurs affirmant que les emplois sont difficiles à trouver a augmenté à 45,8% en juillet, contre 43,5% en juin".