Le réchauffement climatique fait les gros titres en ce moment – mais signe-t-il réellement la fin de l’or noir et de tout ce qui tourne aux énergies fossiles ?
Nous examinons en ce moment l’évolution du secteur pétrolier… et les difficultés auxquelles il est confronté aujourd’hui. Il est intéressant de faire un parallèle avec ce qui est arrivé aux secteur du tabac.
Il y a moins d’un an, un groupe d’activistes a décidé de mesurer la transformation de ces entreprises :
« Le premier Indice de transformation du tabac, […] rendu possible grâce au financement de la Fondation pour un monde sans tabac [Foundation for a Smoke-Free World], révèle que la plupart des 15 plus grandes sociétés du secteur n’enregistrent pas de progrès substantiels dans l’élimination progressive des cigarettes et autres produits du tabac à haut risque, ni dans la transition des fumeurs vers des alternatives à risque réduit. »
La transformation du secteur du tabac dure depuis longtemps, cela dit. On accuse le tabac de causer le cancer du poumon et autres maladies – même chez ceux qui ne fument pas.
Le « tabagisme passif » était censé être si dangereux qu’on a interdit la cigarette dans tous les lieux publics – y compris les restaurants et les bars, où les gens allaient traditionnellement pour fumer.
D’ordinaire, ce n’est pas parce qu’une chose vous fait du mal que les autorités ont pour autant le droit de l’interdire. Nous n’avons pas encore vu de statut gouvernemental exigeant des restaurants qu’ils refusent les personnes obèses, par exemple.
Les bonnes âmes ont cependant avancé que le tabagisme n’était pas seulement une menace privée ; c’était aussi une menace publique, car il augmentait les coûts médicaux pour l’Etat.
Un raisonnement qui manque de logique : si fumer raccourcit l’espérance de vie, cela réduit aussi la facture pour la Sécurité sociale et les caisses de retraites !
Mais quand on est en mode « transformationnel », on n’a pas le temps de réfléchir.
Leçons d’arithmétique
A présent, c’est le changement climatique qui fait les gros titres. On voit une nouvelle allégation apparaître tous les jours ou presque.
Les glaciers reculent. Le niveau des océans grimpe. Même les Lapons, en Laponie, commencent à transpirer. Et les cadavres s’accumulent :
« Le réchauffement climatique déjà responsable d’un décès sur trois lié à la chaleur. Entre 1991 et 2018, plus d’un tiers des décès dans lesquels la chaleur a joué un rôle peuvent être attribués au réchauffement climatique d’origine humaine, selon une nouvelle étude parue dans Nature Climate Change.
L’étude, la plus importante en son genre, a été menée par la London School of Hygiene & Tropical Medicine (LSHTM) et l’université de Berne au sein d’un réseau de recherche collaboratif multi-pays et multi-villes (MCC). A l’aide de données provenant de 732 sites dans 43 pays du monde entier, l’étude montre pour la première fois la véritable contribution du changement climatique d’origine humaine à l’augmentation des risques de mortalité dus à la chaleur.
Globalement, les estimations montrent que 37% de tous les décès liés à la chaleur au cours des dernières périodes estivales étaient attribuables au réchauffement de la planète dû aux activités anthropiques. Ce pourcentage de décès liés à la chaleur attribués au changement climatique d’origine humaine était le plus élevé en Amérique centrale et du Sud (jusqu’à 76% en Equateur ou en Colombie, par exemple) et en Asie du Sud-Est (entre 48% et 61%). »
Les lecteurs qui attendent des preuves que le pétrole a empiré le sort de l’humanité peuvent attendre encore longtemps. La London School of Hygiene & Tropical Medicine nous donne abondance de chiffres… mais où est l’arithmétique ?
Il meurt plus de gens en hiver qu’en été… mais alors, combien de gens ne meurent pas parce que les hivers sont plus doux qu’auparavant ? Combien ne meurent pas parce que leurs maisons sont chauffées au fioul ? Combien ne meurent pas parce qu’ils sont conduits à l’hôpital dans une ambulance roulant à l’essence ?
Selon les estimations de l’étude, entre 1991 et 2018, 141 personnes de plus sont mortes chaque année à New York à cause de la chaleur causée par les humains.
C’est bien entendu un « moins »… mais où sont les plus ?
Combien de personnes sont en vie aujourd’hui grâce aux gigantesques augmentations de productivité – pour l’agriculture, l’hygiène, les transports, le logement et la médecine – rendues possibles par les énergies fossiles ?
Elles doivent se compter en millions.