** Au moment où nous écrivons ces lignes, toutes les principales places boursières de la planète enregistrent des pertes sur l’année. Le S&P 500 a chuté de près de 6% durant les 15 premiers jours de 2008, et perdu le double depuis son sommet historique en octobre dernier.
– Juste à côté du Vieux Continent, l’indice londonien FTSE est également en baisse de 6% sur l’année, et enregistre une perte à deux chiffres par rapport à son record. En Orient, l’indice japonais Nikkei 225 a déjà chuté de 11% au cours de cette toute jeune année, ponctuant une belle chute de 25% par rapport à son sommet de 2007. Le Nikkei est désormais à un plus bas de deux ans.
– Mais avant de céder au désespoir, cher investisseur, considérez la courte liste de bourses gagnantes en 2008 ; elle comprend des favoris comme l’Ukraine (+2,9%), la Lettonie (+2,6%) et le Costa Rica (+1,1%). Si vous aviez eu la prévoyance de construire un portefeuille "Emergents Baltique-Asie du Sud-Est-Amérique Centrale", vous seriez en bonne position (nous sommes assez convaincu d’avoir recommandé un tel portefeuille, mais une recherche poussée dans nos archives n’a rien donné). Tous les autres sont en mauvaise position.
** Jusqu’à quel point les marchés mondiaux peuvent-ils s’enlaidir avant de retrouver leur beauté originelle ? Sur ce point, vos idées sont aussi bonnes que les nôtres — probablement meilleures, en fait. Mais dans la mesure où les suppositions sont… eh bien, vous savez comment elles sont… nous vous offrons une supposition : avant de s’améliorer, les choses vont s’aggraver.
– Normalement, notre instinct affûté de contrarien nous pousserait à jouer à contre-courant de ces marchés — c’est-à-dire de nous positionner pour le long terme à mesure que les actions chutent. Mais pour des raisons que nous ne pouvons pas tout à fait expliquer, cette manœuvre ne nous tente pas… du moins pas pour l’instant. Nous ressentons plus de crainte que d’avidité.
– De nombreuses années ont passé depuis le dernier marché baissier à l’ancienne. Il est temps que la planète renoue avec ce genre d’événements. Il se pourrait peut-être qu’un de ces marchés baissiers soit justement en train de prendre de la vitesse. Peut-être aussi qu’il consumera des milliers de milliards de dollars de richesse papier, et durera des mois. Ou peut-être pas. Ce ne sont que des suppositions, rappelez-vous.
– Mais même dans les pires circonstances, les marchés baissiers ne durent pas éternellement. En fin de compte, les vendeurs paniqués finissent par s’épuiser, tandis que les acheteurs timorés deviennent des acheteurs intrépides. En fin de compte, les ventes cèdent aux achats, tout comme l’obscurité cède à la lumière, et l’hiver au printemps.
– Peut-être que les vendeurs sont déjà épuisés, et que les acheteurs reprendront bientôt les commandes. Nous n’en avons pas la moindre idée. Mais nous soupçonnons que les prochains achats effectués par un investisseur devraient être relativement conservateurs. Les héros prospèrent rarement sur les marchés financiers. Ils sont évacués sur un brancard. La discrétion est quasiment toujours la meilleure partie du courage. Nous vous conseillons de rester dans les lignes arrière et d’attendre que quelques vaillants investisseurs subissent de cuisants revers… et ENSUITE seulement de vous jeter dans la mêlée.