La Chronique Agora

Avez-vous les moyens de faire partie de la classe moyenne ?

▪ Nous avons atteint l’âge où nous devons résister à l’envie de donner des conseils superflus à plus jeune que nous. Rien que ce matin, une jeune femme traversait la rue :

« Euh… ce ne sont pas mes affaires… mais c’est un endroit dangereux pour traverser… Les voitures viennent à toute vitesse, après le virage — et elles ne peuvent pas vous voir à cause de l’échafaudage »…

« Merci », nous a-t-elle répondu avec une politesse distante.

A présent, cher lecteur, nous sommes sur le point de vous donner un conseil. Pas une recommandation boursière. Ni une idée de trade. Non. Ce conseil a à voir avec le fait de traverser la route circa 2014.

Il pourrait valoir une fortune — si vous avez moins de 40 ans. Si vous avez dépassé cet âge… vous connaissez peut-être quelqu’un de plus jeune à qui il pourrait être utile.

Le marché boursier touche des sommets historiques. Le chômage américain est officiellement sous les 7%. Dans le parc, un homme étrange est assis, menant une conversation animée avec un interlocuteur invisible. Une grosse femme demande l’aumône :

« Une petite pièce, monsieur s’il vous plaît ? J’ai faim ».

Sept ans sont passés depuis les premiers signes de la crise financière… et les choses sont désormais de retour à la normale, n’est-ce pas ?

Les pauvres sont encore pauvres. Les riches deviennent plus riches. Et la classe moyenne ? Quelle classe moyenne ? Charles Hugh Smith rapporte que nombreux sont ceux qui voudraient avoir le style de vie de la classe moyenne… mais seuls les riches peuvent se le permettre.

Le style de vie « de classe moyenne » est devenu inaccessible à tous — sauf aux 20% d’Américains les plus aisés

▪ Les critères à remplir…
La « classe moyenne » américaine s’est atrophiée, et la vérité est douloureusement évidente : le style de vie « de classe moyenne » est devenu inaccessible à tous — sauf aux 20% d’Américains les plus aisés.

M. Smith est d’avis qu’il y a 10 critères clé pour faire partie de la « classe moyenne » aux Etats-Unis.

  1. Une mutuelle santé digne de ce nom (et non une « assurance » fantôme avec des franchises coûtant des milliers de dollars par an et n’offrant aucune couverture… sauf en cas de catastrophe complète).
  2. Une part significative (25%-50%) dans une propriété immobilière.
  3. Des revenus/dépenses permettant au ménage d’épargner au moins 6% de ses revenus.
  4. Une épargne retraite importante.
  5. La capacité d’assurer toutes ses mensualités et dépenses pendant plus d’un semestre si l’un des soutiens de famille perd son emploi.
  6. Un véhicule fiable pour chaque salarié dans le ménage.
  7. Le ménage ne dépend pas des allocations gouvernementales pour maintenir son style de vie.
  8. Des actifs autres que papier ou immobilier, comme des objets de famille, des métaux précieux, des outils, etc. qui peuvent être transférés à la génération suivante — c’est-à-dire de la richesse générationnelle.
  9. La capacité d’investir dans ses enfants (éducation, clubs, formations, etc.)
  10. Des loisirs dédiés au maintien d’une bonne forme physique/spirituelle/mentale.

Qui peut se permettre tout ça ? Smith a additionné les coûts de toutes ces choses. Il est tombé sur le chiffre de 106 000 $. Le problème, c’est que la « classe moyenne » américaine ne gagne pas autant. Seuls les 20% de ménages les plus aisés se qualifient.

Qu’est-il arrivé ? Nous en reparlerons demain.

▪ D’abord, notre conseil…
Vous voulez un style de vie de classe moyenne… avec des finances de classe moyenne… et des attitudes de classe moyenne ?

Tenter d’entrer dans la classe moyenne, cela revient à essayer de trouver un emploi d’esclave dans une galère.

Oubliez ça. Tenter d’entrer dans la classe moyenne, cela revient à essayer de trouver un emploi d’esclave dans une galère. On est enchaîné à une rame. On est assis. On souque… jusqu’à ce qu’on tombe mort.

La classe moyenne américaine, selon les termes de Smith, cherche désespérément à continuer « sa consommation financée par la dette, destinée à nourrir ses ambitions sociales ». C’est un piège… tendu par les oligarques et les « poligarques » [les gens dont les votes peuvent être achetés à bon compte] qui contrôlent le gouvernement américain et ses industries majeures. Si vous êtes jeune, vous êtes confronté à une vie entière de mal de dos… pour tenter de tenir le rythme. Vous devrez payer les soins de santé les plus chers au monde… l’armée la plus chère au monde… le système éducatif le plus cher au monde. Et tout ça alors que votre revenu réel chute.

Ces lourds fardeaux ne sont pas simplement « arrivés ». Ils sont le résultat d’accords douteux négociés par les crétins et les poltrons de l’Amérique… ses oligarques, « poligarques » et toute la clique de notre démocratie de copinage moderne.

Nous y reviendrons…

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