Le nouveau Deus ex Machina s’appelle DCMA : Préparez-vous à l’avènement de l’Unicoin !
Le FMI vient de confirmer un pronostic que moi-même et bien d’autres formulions depuis 2011/2012 et la crise grecque, devenue au fil des mois la « crise de l’Euro » : le basculement vers une nouvelle unité monétaire composite (une « CBDC » ou Central Bank Digital Currency) inspirée des « DTS ».
On se souvient que Mario Draghi avait mis fin à la crise de l’Euro avec le « quoi qu’il en coûte ».
Il ne savait peut-être pas à l’époque (mi-juillet 2012) que cette formule deviendrait une sorte de « joker » à dégainer lorsque tout part en vrille, parce que la logique implacable d’un scénario mal fichu, c’est que cela s’achève par une farce grotesque, ou une tragédie… dont le dénouement reste suspendu à l’intervention plus ou moins bien inspirée d’un « Deus ex machina ».
En l’occurrence le recours au divin prend systématiquement la même forme depuis 10 ans, celle d’une planche à billet délivrant de l’argent magique à volonté… tout du moins tant qu’il subsiste des acheteurs de billets de Monopoly, convaincus de percevoir une rémunération bien concrète provenant d’un actif de facto imaginaire.
Et une cinquantaine de pays viennent en quelques semaines d’annoncer vouloir régler leurs échanges commerciaux et détenir en réserve d’autres actifs que des Dollars, dont l’encre à peine sèche tache les doigts et dont l’usage leur apparaît de plus en plus restreint, quand il ne s’agit pas de se voir infliger une confiscation pure et simple.
Il a même été question dans le cas des avoirs russes « gelés » (confisqués à la banque centrale russe, une première historique) il y a 1 an de les offrir en guise de réparation au gouvernement ukrainien.
La disparition présumée de 400 millions d’aide occidentale versés à Kiev, vers des paradis fiscaux, semble avoir un peu refroidi les tenants du transfert de propriété des Dollars russes.
Et presque simultanément, une équipe de juristes de haute volée conseillant les élites de Bruxelles vient de produire un « mémo » d’où il ressort que les avoirs confisqués à la Russie (d’un montant estimé à 600 Mds$) ne pouvaient être « retenus » que le temps du conflit et devraient lui être restitués en cas de retour de la paix.
Autrement dit, les financements promis par les occidentaux à l’Ukraine pour sa reconstruction devront intégralement sortir de leur poche… mais comme ce serait très douloureux pour les contribuables dans le contexte de récession qui se profile, le « quoi qu’il en coûte » sera de rigueur (et celui-là ne coûte rien : c’est de l’argent magique, n’est-ce pas ?).
Mais cette « douille » ne passe plus : fini d’accepter de la monnaie de singe sans contrepartie : le 1er Ministre indien Modi et le Président Lula da Silva du Brésil viennent de tenir à peu près le même langage à quelques jours d’intervalle en cette mi-avril.
Il faut comprendre qu’il n’est plus question de financer la dette américaine – accepter de détenir des stocks de monnaie dette – s’il existe le moindre risque d’en perdre la pleine jouissance.
Je vois mal Washington et la Fed accepter de dé-judiciariser le Dollar (d’en contrôler l’usage et de sanctionner unilatéralement tout écart par rapport aux lignes rouges tracées par la diplomatie américaine).
Alors que la question de l’extension du plafond de la dette US est loin d’être résolue et que le trou budgétaire à combler serait de 1 100 Mds$ en 2023 (la création monétaire franchirait pour la 1ère fois de l’histoire la barre des 1 000 MdsE ou de Franc suisses), certains créanciers pourraient se demander s’il n’est pas temps de filer en douce et de mettre un canot à la mer pour se tirer du Titanic de dette américain… sachant que le Titanic-II européen ne vaut guère mieux.
Nous savions que nous allions inévitablement atteindre le « moment Minsky » où à l’image de SVB Financial ou du Credit Suisse, l’emprunteur est sommé de restituer son dû aux créanciers et doit pour se faire liquider en masse des actifs : dans le cas d’un État failli comme la Grèce, il s’agit de la vente des « bijoux de famille » (ports, stades, loterie nationale, autoroutes…).
Dans le cas d’une puissance dominante, c’est « plus d’argent magique » ou… la guerre.
Pour éviter une telle issue tragique (il y a déjà assez du conflit ukrainien), l’un des moyens de restaurer la confiance dans l’emprunteur serait d’émettre une nouvelle monnaie mondiale numérique, ou « unité monétaire universelle ».
Le FMI vient d’officialiser le concept et même de lui donner un nom de baptême : il s’agira de l’Unicoin.
Cette monnaie numérique du FMI n’existe pas encore pour les usagers mais la matrice conçue par la « DCMA » (Digital Currency Monetary Authority) est prête : la CBDC « Unicoin » devra fonctionner « en conjonction » avec toutes les monnaies nationales existantes, conformément aux étapes prévues dans l’agenda mondialiste.
Son adoption renforcerait la souveraineté monétaire des banques centrales participantes et s’avère – très opportunément – conforme à la récente recommandation de politique sur les actifs cryptographiques proposée par le FMI.
Elle est définie comme « unité monétaire universelle » (UMU) numérique complémentaire, utilisable comme moyen de paiement au moment du règlement de transactions internationales de type SWIFT. Elle jouerait également le rôle de réserve de valeur fiable, car s’appuyant sur un protocole de consensus de confiance « SPOT » (Staked Proof of Trust) et aurait vocation à atténuer d’éventuelles dépréciations saisonnières et systémiques des monnaies locales.
Mais attendez… l’UMU (ou Unicoin) émane de la « DCMA » : mais qu’est ce que c’est au juste ?
Qui l’administre, qui la contrôle, quelle est sa légitimité pour appliquer voire imposer une nouvelle CBDC compatible avec SWIFT et modifier pour ce faire la réglementation financière du système bancaire international ?
Selon les notes du FMI, et nos propres investigations, la Digital Currency Monetary Authority est une organisation qui se compose « d’États souverains, de banques centrales, de banques commerciales et de détail et d’autres institutions financières ».
Le DCMA est présenté comme « un leader mondial dans la défense des innovations en matière de monnaie numérique et de politique monétaire pour les gouvernements et les banques centrales ».
Aviez-vous jamais entendu parler de ce Deus ex Machina du 21ème siècle ? Nous l’avions conceptualisé depuis 10 ans mais n’avions pas capté les signaux faibles de sa création, et encore moins vu travailler en coulisses son architecte.
Nous allons creuser la question, n’hésitez pas à le faire de votre côté : il devient impératif de découvrir au plus tôt qui tire les ficelles… et qui du peuple ou de la DCMA contrôlera l’autre (nous savons par expérience en faveur de qui penche la balance, ce n’est pas une raison pour subir sans réagir).
Le secret quasi absolu qui a entouré son émergence en tant qu’entité supra-nationale et supra-monétaire ressemble à une cabale secrète de banques internationales et de gouvernements conspirant pour imposer « l’UMU » (unité monétaire universelle) qui serait une « super-crypto 2.0 » de banque centrale destinée à évincer toutes celles -même embryonnaires par leur taille- qui échappent à leur contrôle.
Mais ce futur Unicoin -l’autre nom plus sexy de « l’UMU » n’est-il pas un proche cousin du projet de monnaie numérique de la BoC (Bank of China) qui vise à lancer une unité monétaire commune aux membres de BRICS, de l’ASEAN, du Club de Shanghai ?
Notre planète finance va-t-elle se diviser entre Unicoin (symbolisé par une licorne) et Panda… et que le meilleur gagne ?
Une piste : les « licornes », ça n’existe pas.