La Chronique Agora

Le monde sans monnaie, idéal des technocrates et des politiciens

richesse

▪ En principe, on ne peut donner que ce qu’on possède déjà. Certes, le Nouveau testament mentionne bien la multiplication de petits pains et de poissons par le Christ… mais même les chrétiens ne se font pas prier pour admettre qu’il s’agissait d’un miracle.

Notre nouveau ministre de l’économie Emmanuel Macron n’a pas eu peur de le confesser :

"Il n’est pas interdit d’être de gauche et de bon sens : si on ne produit pas, ma grand-mère m’a toujours dit qu’on n’avait pas grand chose à distribuer".

Il va pourtant falloir que M. Macron remette bien vite son bon sens ancestral dans sa poche car en France, redistribuer ce qu’on n’a pas est vital pour le maintien de la paix sociale.

Beaucoup d’Etats-Providence ont distribué ce qu’ils n’avaient pas. Comme il n’y a pas de miracle laïque, ils ont dû emprunter cet argent. Nous voilà donc avec un stock de dettes insurmontables et en danger de ne pouvoir en payer les intérêts. Toute l’astuce de ces dernières années, depuis 2008, a consisté à baisser les taux d’intérêt en augmentant la dette, ce qui permettait :

– De continuer à distribuer ce que nous n’avions pas
– De tenir nos débiteurs tranquilles puisque leur rente était maintenue.

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Que vous deviez 100 à 4% d’intérêt ou que vous deviez 200 à 2% d’intérêt, vous contentez votre débiteur en lui donnant toujours 4 et tout va bien. Sauf évidemment si, un jour, cet animal de débiteur a l’idée saugrenue de se demander s’il reverra bien ses 200 de principal. Là, les ennuis commencent…

Ce jour approche car la croissance mondiale cafouille — et l’argent des intérêts, il faudra bien le trouver quelque part, c’est-à-dire dans votre poche. Reste maintenant pour les Etats à organiser ce transfert discrètement.

▪ Il n’est plus possible de ronger la dette par l’inflation
La méthode habituellement utilisée — et qui donnait toute satisfaction — était l’inflation. Les Etats ont le privilège d’emprunter in fine sur des durées longues, c’est-à-dire que le capital se rembourse totalement à l’échéance du prêt. Si vous empruntez 100 et que vous avez 3% d’inflation par an, 23 ans plus tard, l’effort pour rembourser le capital se trouve divisé par deux par la magie de l’érosion monétaire.

On a donc fait avaler au bon peuple que l’inflation était bonne si elle était suffisamment petite (2% par an) ce qui en faisait en réalité un impôt indolore payé par tous. Normalement, la création monétaire nécessaire à cette bonne petite inflation provient essentiellement de la création de crédit par les banques commerciales. Mais, catastrophe imprévue, particuliers et entreprises se désendettant, il n’y a plus de création monétaire suffisante dans l’économie réelle et pas assez d’inflation. Il faut donc trouver autre chose que cet impôt sournois…

▪ Organiser un autre type de confiscation devient urgent
D’où l’idée de sociétés sans monnaie dans lesquelles paiement et épargne ne sont plus que des signes inscrits dans des ordinateurs sur lesquels les gouvernements ont droit de regard et de contrôle puisqu’il leur faut lutter contre la criminalité et l’évasion fiscale, évidemment. Pierre Leconte, monétariste suisse du Forum monétaire de Genève, l’explique très bien :

"Les principales monnaies étatiques actuelles deviendront alors obsolètes au profit d’instruments électroniques dématérialisés que les Etats et les banques centrales confisqueront parce qu’ils en deviendront les seuls émetteurs monopolistiques (ne serait-ce que pour leur permettre d’exercer leur répression fiscale et de traquer l’argent noir). Raison pour laquelle le Bitcoin, ou autres créations du marché libre, ne pourront pas subsister. C’est donc vers un totalitarisme monétaire radical, le Big Brother généralisé, de nature à accroître encore la répression financière et à supprimer tout marché libre, que l’on va vraisemblablement".

La boucle sera ainsi bouclée : un fonctionnaire armé d’un clavier aura enfin toute latitude pour vous confisquer votre argent si la survie de l’Etat — qui en démocratie ne représente que le bien commun et la solidarité — l’exige.

▪ La Suisse : nouveau trublion de l’ordre monétaire mondial ?
Le 30 novembre prochain, la Suisse se prononcera par référendum pour limiter la liberté de la Banque nationale suisse : adoption d’un seuil minimal de réserve en or qui l’obligerait à en acheter dès qu’elle voudrait créer de la monnaie. Un "oui" de la Suisse serait un cygne noir, une remise en cause de l’ordre monétaire existant, la reprise en main par un peuple de sa monnaie. Le 27 octobre, un sondage en ligne sur 12 491 votants donne 38% pour le oui et 47% contre, tandis qu’un sondage d’un institut bernois publié les 31 octobre donnait 44% de oui. Les partisans du oui se trouvent plutôt parmi les personnes à faibles revenus qui ont bien compris qu’une monnaie forte faisait baisser le prix des biens importés.

Une telle décision serait évidemment une entrave au projet d’euthanasie financière des épargnants préalablement anesthésiés par une foi inébranlable dans les capacités des banques centrales à piloter l’économie. Elle minerait la confiance dans des poncifs tels que "la bonne petite inflation", la "méchante déflation" ou le "pilotage de l’économie" par des fonctionnaires omniscients uniquement soucieux de notre plus grand bonheur. Ce serait plus qu’une révolte, une révolution ! Le risque est encore faible, mais réel.
[NDLR : Comment protéger votre épargne et votre argent contre ce risque ? Commencez par suivre ces quatre conseils en cliquant ici.]

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