La Chronique Agora

Le monde occidental ressemble à l’Argentine

▪ En Argentine, la plupart des boutiques étaient fermées ces derniers jours.

Pour qui se prennent-ils, ces Argentins… des Français ?

Nous nous sommes promené dans les rues. Dans le quartier Palermo Soho de Buenos Aires, des milliers de personnes font du lèche-vitrines, mangent au restaurant, prennent un verre en terrasse.

L’inflation est de 30% l’an environ. Le gouvernement argentin se propose d’utiliser les fonds de pension de ses citoyens pour rembourser ses créditeurs. Et les experts prédisent une nouvelle grosse dévaluation du peso après les élections d’octobre.

« L’économie argentine est soutenue par des prix forts dans le secteur agricole », rapporte le journal local. « Les prix agricoles élevés devraient aider à soutenir le peso et le gouvernement Kirchner ».

Les gens dans la rue semblent avoir de l’argent à dépenser — et envie de le dépenser.

« Vous voulez rire », nous a dit un ami argentin. « Personne ne veut épargner de pesos. On les reçoit, on les dépense ».

« J’ai déjà vu ça », nous a dit un autre ami. « J’étais déjà en Argentine dans les années 80 — quand l’inflation était de 1 000% par mois. Et j’étais à Moscou quand l’Union soviétique s’est délitée. L’inflation a atteint les 800% environ en 1993. Je vois les signes d’un nouveau décollage de l’inflation. Prudence ».

Pour l’instant, la qualité de vie ici doit être parmi les plus élevées au monde. On trouve des dizaines de restaurants rien qu’en marchant cinq minutes. On peut s’asseoir dehors. Le temps est agréable. Et les prix sont bon marché, tant que l’on convertit son argent sur le marché noir.

Mais la qualité de vie, c’est plus que simplement rester assis en terrasse à boire du café con leche. Il est aussi important de pouvoir travailler… ou de pouvoir conserver son argent. Il faut pouvoir épargner… de manière à avoir assez pour rester en terrasse à boire des cafés !

▪ Que fait Bernanke ?
Le monde est un endroit riche. Si riche qu’il peut nourrir de plus en plus de gens qui n’ont pas besoin de travailler, et de plus en plus de gens — comme Ben Bernanke — dont le travail réduit en fait le niveau de vie pour tout le monde ou presque.

Le serveur qui vous apporte votre café le matin fournit un service valable. Le plombier qui s’assure que votre eau coule vous donne lui aussi quelque chose d’utile. De même que l’ouvrier qui a soudé votre automobile.

Tous augmentent la richesse réelle de la planète.

Mais Bernanke ? Existe-t-il des preuves qu’un banquier central quel qu’il soit, depuis le début des temps jusqu’au 3 avril 2013, a ajouté un centime ou un penny à la richesse de la planète ?

Pas à notre connaissance !

Au lieu de ça, Bernanke bidouille la masse monétaire… truque les taux d’intérêt… et bricole l’économie en général. On pourrait dire que sans ses bidouillages, bricolages et autres, « la crise serait pire » ou même que « les Etats-Unis seraient en dépression ». On pourrait aussi dire que sans ses bidouillages et bricolages, on n’aurait pas eu de crise financière du tout.

Et tous les autres penseurs et décideurs économiques ? Fournissent-ils des services utiles ? Rendent-ils le monde plus riche… ou meilleur… d’une quelconque manière ? Sont-ils des membres productifs de la société ou des sangsues ?

La réponse semble évidente, ici : les politiciens argentins n’ajoutent pas de valeur. Ils la soustraient. Ils dépensent de l’argent qui n’est pas le leur, de la richesse qu’ils n’ont jamais créée. Ils drainent la véritable richesse en transférant l’argent de ceux qui le gagnent vers ceux qui le dépensent. Ensuite, il a disparu.

Est-ce vraiment différent dans le reste de l’Occident ?

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