Le problème du plafond de la dette américaine aurait-il pu être résolu par un simple investissement ?
En ce 24 mai 2023, une épaisse grisaille boursière couvrait les marchés : l’Euro Stoxx 50 comme le CAC 40 se repliaient de 1,8%, tandis que les indices américains perdaient 0,7%.
Puis, soudain, à la tombée du jour sur New York, apparut un puissant rai de lumière, comme un rayon de soleil resplendissant perçant les nuages au ras de l’horizon. C’est ainsi que surgit l’astre Nvidia, qui illumina Wall Street de ses chiffres trimestriels.
Des chiffres certes en forte hausse, mais globalement en ligne avec les attentes des analystes (hausse de 50% du résultat, c’était attendu).
Un arbre qui monte au-delà du ciel !
Vous trouvez que j’en fais trop avec Nvidia ? Attendez de disposer de 10 éléments cruciaux pour vous faire votre propre opinion.
1 – Nvidia a bondi de 26% en quelques secondes.
2 – Nvidia pulvérise de 20% son record annuel (qui passe de 320 à 385 $).
3 – Nvidia affiche 130% de hausse depuis le 1er janvier.
4 – Nvidia améliore d’un coup de 10% son précédent record absolu (346 $).
5 – Nvidia se paye désormais 200 fois ses résultats.
6 – Nvidia représente à lui seul 10% des gains annuels du Nasdaq 100.
7 – Nvidia offre un rendement titanesque de… 0,05%.
8 – Nvidia se paye 30 fois son chiffre d’affaires.
9 – Nvidia est le groupe le plus cher du Nasdaq 100, et plus que jamais sans rival.
10 – Nvidia pourrait faire, dès ce jeudi 25 mai ou ce vendredi 26, une entrée fracassante dans le club très fermé des entreprises valorisée plus de 1 000 Mds$, étant donné qu’elle atteint les 950 Mds$ de capitalisation au moment où j’écris ces lignes.
Le CEO de Nvidia, Jen-Hsun Huang (en passe de devenir un des hommes les plus riches du monde, étant donné qu’il détient personnellement 3,5% des actions du groupe) a déclaré en complément de ces résultats que l’avènement de l’intelligence artificielle « générative » était arrivée. De ce fait, la demande pour les semi-conducteurs (et les accélérateurs de traitement des données) liée à l’IA devrait tout simplement exploser dans les mois à venir.
La croissance du phénomène devrait être telle que lui-même n’est pas capable de mettre un chiffre dessus.
Quel plafond de la dette ?
On croirait entendre l’un des pionniers d’Internet, il y a 23 ans : cliquez ici pour lire la suite.
On croirait entendre un des pionniers d’Internet, il y a 23 ans, quelques semaines avant que la bulle des « dot-com » n’atteigne son point culminant (au mois de mars).
Les commentaires Jen-Hsun Huang sur le potentiel infini de l’AI ont fait exploser après la clôture de la séance boursière toutes les entreprises concurrentes, dont AMD (en hausse de près de 10% en préouverture).
En quelques secondes, Wall Street a tiré un trait sur son stress au sujet du plafond de la dette. Celui-ci est ravalé au rang de 36ème édition du psychodrame annuel sur l’impéritie des gouvernements successifs (il n’y a que le nom des acteurs qui change, cette année, c’est le tandem McCarthy/Biden) et, d’ailleurs, n’importe quelle IA vous convaincra que le problème sera réglé à 23h58 ce 31 mai, avant que retentisse la fin du compte à rebours le 1er juin à minuit.
Les investisseurs n’ont que faire des querelles de dinosaures politiques au cerveau passablement délabré : l’avenir de la finance se joue sur des dossiers comme Bard (Alphabet), ChatGPT (Microsoft) ou Midjourney… et le suffixe « .IA » pourrait devenir le nouveau « .com ».
Si le gouvernement américain avait seulement acheté, au début de l’année, quelques milliers d’options calls sur Nvidia (qui cotait 140 $ le 6 janvier), le problème des déficits et du relèvement immédiat de 700 Mds$ du plafond de la dette serait réglé dès l’ouverture de Wall Street ce 25 mai !
Mais bien sûr, il faudrait faire beaucoup plus d’opérations de ce genre pour que l’Oncle Sam puisse verser les 1 000 Mds$ d’intérêt qu’il va devoir à ses créanciers en 2023, voire le double prochainement…