La Chronique Agora

Minières, or physique ou certificats : achetez de l'or selon votre profil d'investisseur

Par Simone Wapler (*)

Tout est bon pour spéculer
Si vous achetez de l’or pour spéculer, tout est bon : certificat à effet de levier, minières… En revanche, si vous achetez de l’or pour abriter une partie de votre patrimoine, le meilleur support est l’or physique ou celui qui en est le plus proche.

La spéculation recherche l’effet de levier, mais augmente le risque. Il existe un certificat "turbo infini" qui se propose de répliquer deux fois la performance de l’or. Comme tout certificat, celui-ci vaut autant que la signature de son émetteur.

En revanche, les certificats sans effet de levier n’ont aucun intérêt, autant prendre de l’or physique ou un instrument qui lui est adossé.

Une autre façon d’obtenir un effet de levier est de s’orienter vers les mines d’or. Les plus grosses ne présentent que peu d’intérêt, même si elles se trouvent actuellement sous-valorisées par le marché.

L’effet de levier est peu important eu égard au risque. En effet, une inondation, un glissement de terrain dans une mine, la production se trouve entravée et l’action plonge. En outre, la production des grosses minières peine à croître. Pour survivre, avec une once à moins de 300 $, elles ont sabré dans leurs budgets de prospection. Aujourd’hui, pour renouveler leurs réserves, elles sont souvent contraintes de racheter d’audacieuses exploratrices.

Les minières de taille moyenne offrent le meilleur compromis gain/risque
Préférez donc les valeurs moyennes, moins bien valorisées par le marché. L’effet de levier risque d’être de l’ordre de trois à quatre pour celles-ci.

Lorsque la ruée vers l’or commencera, le marché devrait réaliser que les minières de taille moyenne sont adossées à un actif physique, qu’extraire chaque once en terre leur coûte moins de 550 $ et que leurs marges deviennent donc excellentes.

Les bonnes minières sont bien sûr celles qui ont les meilleures réserves, les coûts d’extraction les plus faibles, exploitent dans des régions politiquement stables et ont un management dont la réputation est bien établie tant sur le plan de la gestion que sur celui de la compétence géologique.

Encore plus de risque, encore plus d’effet de levier chez les juniors et les exploratrices. Les juniors débutent seulement leur production qui va arriver au bon moment. Cependant, ce type d’investissement doit se surveiller comme le lait sur le feu et vous devez y consacrer beaucoup de temps ou être bien conseillé.

Pour vous abriter, préférez l’or physique
Le marché de l’or physique est un marché de proximité. Impossible de vous recommander dans un magazine une échoppe plutôt qu’une autre. Si vous passez par un boutiquier, posez-vous les bonnes questions : où serai-je physiquement lorsque je vais revendre ? Cette boutique existera-t-elle encore ?

Vous pouvez aussi passer par votre banque. Renseignez-vous sur les frais que votre établissement vous facturera. En France, il passera par CPR Or, qui détient le quasi-monopole de l’or physique.

Une autre solution consiste à acheter sur Internet à un organisme qui s’engage à vous livrer ou bien à conserver pour vous l’or physique. Ces initiatives se sont récemment développées en Europe. Encore un peu plus loin de l’or physique, les certificats émis à partir d’une réserve existante (Gold Bullion Securities) ou dont l’émetteur s’engage à livraison dans un délai donné.

Meilleures salutations,

Simone Wapler
Pour la Chronique Agora

(*) Simone Wapler est analyste, journaliste et ingénieur de formation. Elle a déjà contribué à des publications telles que Le Point, Enjeux, Les Echos, Chart’s… Spécialisée dans les valeurs industrielles, les matières premières, les énergies, l’or, les minières Simone Wapler est passionnée par et les investissements "tangibles".
Elle analyse chaque mois le secteur aurifère dans la lettre d’investissement Vos Finances – La Lettre du Patrimoine et elle intervient régulièrement dans l’Edito Matières Premières & Devises ou dans différents rapports d’investissements.
Elle est aussi la rédactrice en chef du magazine MoneyWeek.

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