La Chronique Agora

Mignonne, allons voir si la rose

** Vous aurez remarqué, cher lecteur, que les marchés émergents ont été mis à mal. Shanghai traversait une bulle — comme nous l’avions signalé il y a un an de ça ; le marché a baissé de 50%. Le Vietnam a perdu 53%. De nombreux autres ont souffert — même si le marché latino-américain a bien tenu.

* Les marchés émergents font partie des nombreux domaines au sujet desquels nous ne savons pas grand’chose. Mais cela ne nous empêche pas d’avoir une opinion. Ladite opinion, c’est que le monde tourne. Cela ne vous surprendra pas, cher lecteur. Le matin, vous voyez le soleil se lever ; le soir vous le voyez se coucher. Vous avez suivi quelques cours de sciences naturelles. Vous savez comment ça fonctionne. La Terre tourne sur son axe.

* Vous avez également lu les poètes : "Mignonne, allons voir si la rose"… préviennent-ils — parce que : "Cueillez, cueillez votre jeunesse / Comme à ceste fleur la vieillesse fera ternir vostre beauté".

* Vous savez où nous voulons en venir, en d’autres termes : les choses changent. "Vous êtes en pleine forme en avril… mais KO en juin".

* Eh bien, c’est exactement ce que nous voulons dire. On est en avril. Juin n’est plus très loin. Et la vive lumière qui illuminait de manière si magnifique, chaleureuse et merveilleuse l’Occident… se dirige désormais vers l’Orient — vers les marchés émergents. Ces marchés connaissent une correction… qui pourrait se révéler être une opportunité d’achat.

* En parlant de corrections — le prix de l’or a chuté sous les 900 $ la semaine dernière. La dernière fois qu’il s’est passé la même chose, il y a quelques semaines, nous étions d’avis que c’était une opportunité d’achat, et que c’était peut-être la dernière fois que nous pourrions acheter de l’or sous les 900 $. Eh bien… en voici une nouvelle. Est-ce que ce sera la dernière ? Nous n’en savons rien. Mais ça ne fait pas de mal de tirer parti d’une telle occasion.

* Ceux qui subissent La Chronique Agora de longue date savent que nous ne savons rien… que notre analyse de "l’ensemble du tableau" n’est faite que de suppositions. Nous respirons. Nous mangeons. Nous sommes mortel. Et comme tous les mortels, nous vivons dans le noir… avec un éclair occasionnel pour éclairer notre chemin.

* Ce que nous pensons voir — au travers de l’épais brouillard des médias et des opinions — est un monde de ‘flation. Tel est l’état fondamental de l’économie mondiale depuis 1971, année où les menottes dorées ont été enlevées et où la masse monétaire fut laissée libre. La masse monétaire US augmenterait (le gouvernement ne donne plus les chiffres) de 20% par an. Les taux d’intérêt sont forcés à la baisse par la Fed. Le gouvernement fédéral américain accumule un déficit record… et finance la guerre la plus chère de l’histoire avec de l’argent emprunté.

** Rome s’était mise dans le même pétrin. Elle ne pouvait pas soutenir l’empire avec ses propres ressources. Elle avait la devise de réserve de l’époque… mais c’était une monnaie basée sur le métal. Tout ce que pouvaient faire les empereurs, c’était envoyer plus d’esclaves dans les mines pour essayer d’extraire plus d’or et d’argent-métal… prélever plus d’impôts… et arracher plus d’argent et de ressources aux lointains peuples tributaires de Rome.

* La population de Rome elle-même dépassa le million de personnes — bien plus que l’économie locale ne pouvait nourrir. Il en résulta l’équivalent d’un immense déficit commercial — des navires de blé, de marbre, de bois, de vin et d’autres marchandises arrivaient dans le port d’Ostie, près de la capitale, avant d’être expédiés vers Rome elle-même.

* A l’époque de Domitien, ce déficit commercial — associée à des guerres quasi-constantes — avait déjà causé une inflation substantielle dans l’empire. Le père de Domitien, Vespasien, avait dévalué la devise. Mais Domitien était le Paul Volcker des empereurs. Il restaura la valeur du denarius, le ramenant aux niveaux qu’il tenait sous Auguste, augmenta les impôts et réussit à quitter le gouvernement avec un surplus.

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