Une nouvelle notion, les microdevises… une piètre comparaison avec l’or-métal… et une idée choquante – qui remet en question tout l’avenir de Bitcoin et des cryptomonnaies.
Nous travaillons à une nouvelle idée choquante, cher lecteur.
Elle nous est venue alors que nous réfléchissions au Bitcoin, aux cryptos et (un terme tout nouveau pour nous) aux « microdevises ».
Le secteur crypto a perdu quelque 1 300 Mds$ depuis le début mai. Bitcoin a été divisé par deux.
Pourtant, aussi bien nos collègues que nos lecteurs insistent sur le fait que cette classe d’actifs a encore de la valeur.
« Ce ne sont pas des substituts de monnaie », nous a dit un collègue. « De nombreuses microdevises rendent l’activité plus facile et moins coûteuse. »
Mais lorsque nous avons essayé de lui faire expliquer leur fonctionnement, nous avons eu du mal.
« Eh bien, elles sont basées sur des smart contracts enregistrés sur la blockchain, et on court-circuite les intermédiaires. »
Où est la bière ?
Il y avait bien de la mousse – mais où était la bière ?
Peut-être sommes-nous un peu lent… mais plus il expliquait, moins nous comprenions.
Nous avons découvert qu’un smart contract, ou contrat intelligent, n’est pas différent d’un contrat idiot. Cela peut être un document de 200 pages… ou une poignée de main… avec autant de clauses « si X, alors Y, puis Z » qu’on veut y glisser.
S’il y a conflit, il doit être résolu. En quoi la partie « intelligente » est utile, nous l’ignorons.
« Tu ne comprends pas », nous a dit un vieil ami. « C’est une toute nouvelle classe d’actifs. C’est comme les débuts de l’industrie automobile. La plupart des premiers constructeurs ont fait faillite – mais ceux qui ont duré ont été des succès retentissants. »
Nous étions quand même dans l’impasse.
Le secteur automobile a produit des millions de voitures et de camions. Il a enregistré des gains énormes. Son « QG » américain – Detroit – était autrefois la ville la plus riche d’Amérique.
Mais les cryptos ? Quel est l’« actif » ? Pourquoi est-ce un actif ?
Pour autant que nous puissions en juger, c’est comme l’intelligence artificielle – une part nouvelles technologies, neuf parts bonnes vieilles sottises.
De sérieux doutes
Ce qui nous amène à notre idée. Nous n’avons pas d’opinion à offrir sur les cryptos qui affirment être utiles à autre chose que de la monnaie – sinon que nous n’avons jamais vu d’exemples représentatifs.
En ce qui concerne leur fonction en tant que monnaie, nous avons de sérieux doutes.
Nous avons donc été ravi, en parcourant les nouvelles financières, de voir que notre vieil ami Nassim Taleb est de notre avis. Selon Business Insider :
« Le bitcoin ne vaut rien et il n’y a aucune preuve que la blockchain soit une technologie utile, déclare Nassim Taleb, auteur du Cygne Noir.
Dans une récente ébauche d’article de six pages, intitulé ‘Bitcoin, devises et bulles’, Taleb a détaillé quatre arguments clé contre la cryptomonnaie, qu’il a transmis à ses 743 000 abonnés Twitter.
Premièrement, l’auteur affirme qu’en dépit du battage médiatique, le bitcoin ne remplit pas les critères d’une ‘devise indépendante des gouvernements’. En fait, dit-il, le bitcoin s’est révélé ne pas être une devise du tout.
‘L’échec total du bitcoin à devenir une devise a été masqué par l’inflation de la valeur de la monnaie, générant des profits (sur le papier) chez un nombre suffisamment important de gens pour entrer dans le discours bien avant son utilité’, a-t-il dit.
La deuxième critique de Taleb porte sur le fait que le bitcoin ne peut être une réserve de valeur, ni à court ni à long terme. Il a utilisé la célèbre juxtaposition or/Bitcoin – dont il affirme que c’est une piètre comparaison – pour illustrer son argument.
‘L’or et autres métaux précieux n’ont généralement pas besoin d’entretien, ne se dégradent pas à un horizon historique et il n’est pas nécessaire de s’y intéresser pour rafraîchir leurs propriétés physiques au fil du temps’, a-t-il dit. ‘Les cryptomonnaies exigent qu’on leur porte de l’intérêt de manière soutenue’. »
Ses deux derniers arguments affirment que le bitcoin n’est pas une couverture fiable contre l’inflation, contrairement à l’opinion de certains analystes, et n’est pas un refuge pour les investissements – qu’il s’agisse de se protéger contre la tyrannie gouvernementale ou d’autres catastrophes.
M. Taleb a-t-il raison ?