▪ Désormais c’est devenu une habitude, il faut suivre ce qui se passe à Athènes pour comprendre les matières premières. Or récemment, la Grèce n’a pas été avare en actualités. Référendum, défection de parlementaires, annulation du référendum et nouveau gouvernement… les infos se succèdent aussi vite qu’elles s’entrechoquent. Mais il semble que la Grèce dispose aujourd’hui de quelques jours pour souffler.
▪ Venons-en à nos matières…
Etonnamment, les matières premières n’ont pas dégringolé. Mis à part l’or et plus généralement les métaux précieux, qui ont décidé de faire une échappée depuis une semaine, les métaux et les céréales évoluent toujours dans un canal plat. C’est encore une fois le pétrole qui s’en sort le mieux, en confirmant ses niveaux actuels.
L’absence de point hebdomadaire la semaine dernière va nous donner l’opportunité de regarder l’évolution des prix des matières sur deux semaines. Un peu de recul ne nous fera pas de mal devant des marchés où panique et court-termisme dominent.
▪ Les métaux de base stagnent, le cuivre cherche sa voie
La persistance des inquiétudes quant à l’économie a pesé sur les métaux. Ils ont perdu leurs gains enregistrés fin octobre. Ainsi, sur deux semaines, les métaux industriels n’affichent pas de grande évolution.
Les métaux sont une nouvelle fois dans l’expectative. Les signaux contradictoires ne permettent toujours pas de donner une direction claire au marché. Seul le plomb a décollé. La production de batteries en Chine étant repartie à la hausse, alors que l’offre de plomb sur les marchés s’est considérablement réduite. Ainsi, le métal gagne 7,17% sur deux semaines.
Il faut faire un cas à part du cuivre. Les voix du métal rouge sont décidément impénétrables. Loin de stagner, le métal a atteint des niveaux élevés, effleurant les 8 000 dollars la tonne sur le LME en fin de semaine dernière. Je vous rappelle qu’il avait chuté courant octobre dans la zone des 6 000 $. Le métal a résisté au référendum grec puis au bilan mitigé du G20 grâce à deux phénomènes :
– les grèves au Pérou et en Indonésie qui pèsent sur l’offre ;
– la consommation de Pékin qui reste stable. Les importations de cuivre raffiné ont touché un plus haut en 16 mois.
Pourtant, cette évolution paraît condamnée à court terme. Comme le signale Jan du Plessis, président du minier Rio Tinto, le ralentissement de l’économie chinoise est « manifeste ». Seul un mouvement de la Banque centrale chinoise justifiera une nouvelle hausse. Selon un article du journal officiel China Securities Journal, la Chine serait prête à injecter 158 milliards de dollars dans son économie pour amortir les conséquences du ralentissement actuel.
Si l’annonce était réelle, le cuivre et les autres métaux repartiraient immédiatement à la hausse. Je vais bien sûr creuser ce point.
▪ Les métaux précieux brillent
Lundi dernier, alors que George Papandréou annonçait son intention d’organiser un référendum, l’or explosait. Après son rally d’octobre, le métal jaune prenait 4% sur le mois de novembre. L’or bénéficie de la trop forte incertitude et de la volatilité des marchés.
D’ailleurs, la recherche d’une protection contre cette volatilité a profité à l’ensemble des métaux précieux. Ils connaissent tous une hausse supérieure à 6% sur ces deux semaines.
▪ Le pétrole reste toujours orienté à la hausse
Plus que jamais, le pétrole apparaît comme la valeur du moment. L’or noir semble insubmersible, ayant résisté à l’annonce du référendum grec et aux signes de ralentissement qui se multiplient aux Etats-Unis, en Chine et en Allemagne.
Ainsi sur ces deux semaines, le WTI gagne plus de 6%. Mieux, le Brent évoluait au-dessus des 110 $ avant que la BCE n’annonce son intention d’abaisser son taux directeur. Le marché est donc soutenu par des fondamentaux solides.
[NDLR : Retrouvez tous les conseils et recommandations de Florent Detroy pour mieux investir dans les matières premières — il suffit de suivre le guide…]
Première parution dans l’Edito Matières Premières & Devises du 07/11/2011.