La Chronique Agora

Métaux précieux et nouvelles technologies, l’antidote à la crise

▪ Malgré les infos pessimistes, la plupart des indices boursiers sont toujours sur une tendance à la hausse. Oui, des marchés à la hausse donnent des croissances de bilans solides en apparence ; mais ne vous y méprenez pas. En termes de recettes aux Etats-Unis (ou cash flow), les fondamentaux sont faibles. Ainsi, au premier trimestre, le commerce extérieur était un frein à l’économie ; les exportations ont chuté de 8,9%. Aïe !

Entre temps, les revenus des ménages américains stagnent, sauf pour les 1% les plus riches.

C’est l’effet long terme de la désindustrialisation de ces 25 dernières années. Des chaînes d’approvisionnement entières ont été délocalisées. La mention Made in America signifie souvent qu’il existe une usine quelque part qui se contente d’assembler de jolis composants issus des importations. Le Made in Etats-Unis peut sembler beau sur le papier mais il ne s’agit certainement plus guère de l’"arsenal de la démocratie".

Nous voyons une "génération perdue" prendre forme ; sans emploi, endettée et avec un faible niveau de compétences

Globalement, pour diverses raisons, la création d’emplois aux Etats-Unis est à l’origine de toutes les tendances. Selon plusieurs sondages et enquêtes, les embauches ont ralenti au premier trimestre 2014. Les victimes de l’emploi sont entre autres ceux qui rentrent sur le marché du travail, ce qui se traduit par un taux de chômage des jeunes terriblement élevé (20% des jeunes âgés de 16 à 24 ans, selon un récent rapport du Sénat américain) — et effroyablement élevé parmi les minorités (près de 55% au niveau national selon la même source). Nous voyons une "génération perdue" prendre forme ; sans emploi, endettée et avec un faible niveau de compétences. Ces pauvres âmes ne pourront sans doute jamais rattraper les opportunités manquées.

Pendant ce temps, dans tous les Etats-Unis, les créations d’entreprises sont à la traîne, selon la Chambre de Commerce ; et la croissance de la productivité est des plus plates selon le Conference Board. C’est triste à dire — mais c’est la Réserve fédérale qui le dit — la croissance du crédit la plus rapide est celle des prêts étudiants, ce qui montre la nature "trop grosse pour faire faillite" du monde universitaire subventionné.

Turbulences boursières, volatilité, retournements inattendus, krachs…
PERTES INCONTROLABLES : PLUS JAMAIS CA !

Vous pouvez maîtriser les marchés — et votre portefeuille… et cela en seulement 20 minutes par semaine. Voici comment…

 

Absence de revenus et croissance du crédit, l’économie américaine se morfond. Seule lumière dans cette morosité, le secteur de l’énergie, en particulier les champs gaziers et pétroliers répartis dans plusieurs Etats à travers l’Amérique. Là, les emplois sont abondants et les dépenses en capitaux solides. En outre, il y a tout le pétrole et tout le gaz qui sortent de terre.

Naturellement, la réglementation gouvernementale se fait de plus en plus pesante dans le secteur de l’énergie, en particulier du point de vue environnemental. Je ne peux m’empêcher de remarquer que c’est comme si toutes ces poules aux oeufs d’or semblaient être des ennemis d’Etat.

Je ne peux également m’empêcher de me demander si ceci n’est pas le résultat des 8000 milliards de dollars de déficit public sur les cinq dernières années, après le krach de 2008 ; et de cinq années d’assouplissement quantitatif de la Fed ; et de la croissance massive des emplois dans l’administration fédérale. Comme l’a un jour demandé Peggy Lee dans une des ses chansons : "est-ce tout ce qu’il y a ?"

▪ Que faire ? Comment gérer son portefeuille ? Peut-on investir dans cette pagaille ?
En général, mon focus d’investissement est construit sur deux points clés.

Le premier est de posséder deux actifs durables comme l’or, l’argent-métal, les métaux du groupe platine, le cuivre, etc.

Le second est l’énergie, en particulier les principales entreprises internationales et les compagnies nord-américaines, ainsi que la technologie dans le secteur des services pétroliers. Du réel, en d’autres termes.

Si vous ne possédez pas d’or et d’argent-métal physique, achetez-en

D’abord, étudions les métaux précieux. Si vous ne possédez pas d’or et d’argent-métal physique, achetez-en. A l’heure où j’écris ces lignes, l’or se vend à un peu plus de 1 300 $ l’once ; l’argent-métal se situe autour des 21 $ l’once.

Sont-ce là les "justes" prix pour l’or et l’argent ? Si vous achetez, payerez-vous trop cher ?

N’oubliez pas qu’il y a un risque de baisse pour tout. Donc, si vous achetez, ne dépensez pas tout votre argent en un seul coup.

Ceci dit, ne faites pas dans la précipitation parce que le prix de l’or et de l’argent pourraient baisser, c’est vrai. Les marchés des métaux précieux sont très manipulés. La raison entre autres est que les responsables politiques et les banquiers centraux détestent l’idée d’une chose qu’ils ne peuvent pas contrôler. Regardez quel bon boulot ils ont fait avec ce qu’ils ont essayé de contrôler, comme l’économie américaine déclinante et le Moyen-Orient en ébullition.

Toutefois, pour que les métaux précieux enregistrent une forte baisse, il faudra que le dollar se renforce — ce qui pourrait arriver dans ce qui peut faire office de "havre de paix", tandis que le Moyen-Orient s’écroule littéralement. A nouveau, avec l’économie américaine qui se contracte, la probabilité est que nous aurons plus de déficit public sur plus de programmes encore — de l’Etat Providence aux bureaucrates en passant par plus d’armement.

Essentiellement, cela signifie plus d’inflation au fil du temps, même si les statistiques gouvernementales ne la mesurent pas convenablement. Par conséquent, sur le long terme, les métaux précieux sont un moyen de préserver sa richesse. Dans cinq ou 10 ans, vous ne serez pas mécontent de votre achat.

Concernant les métaux du groupe platine, une des meilleures façons d’y investir est d’acheter le Sprott Platinum & Palladium Trust, où chaque titre est adossé à du métal réel entreposé au Canada ou en Grande-Bretagne. Toutefois, soyez prudent en ce moment. Les grèves dans les mines d’Afrique du Sud ont l’air de durer. Mon conseil est donc de laisser passer un peu de temps avant de s’engager.

Concernant le cuivre, je conseille d’acheter Freeport McMoRan Copper & Gold. Il faut acheter maintenant, au cours d’une accalmie du marché pour les minières ; le cours des actions des minières de cuivre sont en baisse. Achetez maintenant, vendez haut, un jour. Entre temps, récoltez un rendement de 3,6%.

Concernant le pétrole, les services et la technologie, cela fait pas mal d’années que je couvre le domaine. J’ai beaucoup écrit sur les développements très intéressants d’entreprises de pointe comme Halliburton, Schlumberger, Baker Hughes et d’autres. Toutes sont excellentes.

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