▪ Les commentaires toujours aussi acerbes de Moody’s arrivent, comme d’habitude, à un moment opportun ; l’agence parle de revoir à nouveau à la baisse son évaluation de la France. Les négociations visant à réduire la dette américaine de 1 200 milliards de dollars ont échoué. Et pour couronner le tout, les Chinois évoquent une possible récession mondiale.
▪ Je ne partage pas le pessimisme ambiant
Tout semble se liguer contre les Bourses mondiales qui rechutent fortement. L’indice CAC Small & Mid a perdu 6,1% en cinq séances, et a même touché un plus bas depuis un an à 5 311,70 points. L’indice CAC Small a reculé de son côté de 5,8%, marquant aussi un plus bas à 5 131,76 points.
Les petites et moyennes capitalisations évoluent maintenant quasiment à l’unisson du CAC 40, en recul de 5,5% sur la semaine.
Autant dire que je ne partage pas le pessimisme ambiant. Je l’ai dit à certains d’entre vous au Salon Actionaria, je pense qu’il faut commencer à revenir sur certaines actions tant les valorisations apparaissent délirantes.
Evidemment, mon optimisme détonne du point de vue d’autres analystes. Lorsque vous lisez leurs dernières prévisions, on ne peut que parler de pessimisme. En moyenne, les analystes financiers ont abaissé de l’ordre de 5% les prévisions des résultats 2011 et de 10% celles de 2012 sur les small caps.
▪ Les IPO sont difficiles en ce moment
Le transfert de TRSB sur Alternext, dont je parlais le 10 novembre dernier n’aura finalement pas lieu. La société n’a pas réussi à récolter les 75% nécessaires pour que l’augmentation de capital ait lieu. Elle restera cotée sur le Marché Libre. Par contre, COGRA, spécialiste de la production des granulés de bois, a réussi à lever 2,5 millions d’euros, contre 3,3 millions d’euros attendus. C’est 75% de l’opération… C’est une opération au rabais mais saluons cette arrivée sur Alternext.
L’activité de la société semble plaire aux investisseurs car COGRA produit des granulés qui produisent de la chaleur à moindre coût pour l’environnement.
Il faut du courage pour venir en Bourse en ce moment. Les gérants que je rencontre sont lessivés et engrangent des moins-values latentes très importantes. Du coup, cela entraîne un vrai problème sur les small caps actuellement : un manque flagrant de liquidité. Lorsque vous gérez des fonds small caps, vous avez la possibilité de vendre les actions soit sur le marché, soit de façon indirecte en trouvant une contrepartie via l’échange de blocs.
Vendre actuellement sur le marché est illusoire, étant donné qu’il n’y a pas d’acheteurs en face.
▪ La pression vendeuse est forte
Prenons un exemple… Supposons que je ne crois plus en High Co, le spécialiste du couponing et de l’échantillonnage pour la grande distribution (ce n’est pas mon cas, j’aime bien ce dossier, que je trouve sous-valorisé). J’ai en portefeuille 30 000 titres que je dois vendre. Pensez-vous que ce soit facile ? Pas du tout… En cinq séances, l’action a perdu 10,8% à 5 euros avec seulement 8 000 titres échangés. Oui, 8 000 titres en cinq séances, soit 1 600 titres en moyenne par jour. Je ne peux donc pas vendre d’un coup mes titres sur le marché sauf à les vendre ATP (ordre à tout prix), provoquant ainsi une purge dévastatrice.
Il me reste donc à trouver un investisseur institutionnel qui me rachètera les 30 000 titres que j’ai sur les bras. Je vais appeler les différents courtiers de la place en leur demandant de me trouver un acheteur pour ce bloc…
Voici comment les gérants arrivent à vendre leurs small caps en ce moment. C’est ce que je faisais tous les jours chez Euroland Finance ; mais à l’époque, le marché des blocs était encore très actif. Il y avait de l’animation ! Pas comme en ce moment : le marché est gelé. Les gérants ne font plus rien si ce n’est vendre. Voilà pourquoi tout est gelé et l’on arrive à des délires boursiers.
Je pense par exemple que Bull à 2,65 euros, Groupe Flo à 3,76 euros, Groupe Crit à 10,61 euros ou encore Steria à 11,10 euros sont des merveilleuses opportunités d’achat à condition que la pression vendeuse cesse… Remarquez, je suis en train de travailler sur un service pour « jouer » les small caps justement. Avec ces niveaux de valorisation, autant dire que nous allons nous régaler tant il y aura d’opportunités une fois la purge passée ! Mais c’est une autre histoire. En attendant, conservez précieusement ces titres.
Première parution dans Small Caps Confidentiel le 22/11/2011.