▪ L’été continue. Il ne se passe pas grand’chose à Wall Street. Tout est en suspens. L’avenir va devoir attendre.
Mais — c’est là une supposition — lorsque l’Histoire reprendra son cours, nous verrons que :
– Le marché obligataire a atteint un sommet en mai. Depuis les investisseurs obligataires ont perdu beaucoup d’argent. Quant aux personnes qui dépendent de taux obligataires bas — les débiteurs, le gouvernement US, les fonds de pension — elles doivent être en train de devenir muy nerviosas.
– Le marché de l’or a atteint un plus bas en juillet. Il stagne à ces niveaux ou à peu près.
– Enfin, en ce qui concerne le marché boursier, il est en train d’atteindre des plus hauts en ce moment même.
Peut-être que tout ça se révélera être vrai. Peut-être pas. Mais nous recommandons à nos chers lecteurs de le croire — jusqu’à preuve du contraire.
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Parce qu’il y a un risque que, cet automne, les actions et les obligations chutent — lourdement. Le marché boursier, par exemple, a entamé un déclin majeur en janvier 2000. Mais il n’est jamais allé à son rendez-vous avec le destin. Lors d’un véritable plancher boursier, on peut acheter les grandes valeurs pour cinq ou huit fois leurs bénéfices. Et on peut acheter tous les titres composant le Dow pour une ou deux onces d’or à peine.
Cette sombre situation a été repoussée deux fois — à chaque fois par une intervention massive de la part des autorités, d’abord suite à la mini-récession de 2001… puis après la crise de désendettement de 2008-2009. Mais on ne peut éternellement retarder la destinée. Le plancher final reste à venir.
Sur le marché obligataire, les tendances mettent encore plus de temps à se développer… et sont plus conséquentes. Le dernier plancher sur les rendements obligataires (sommet en termes de prix) s’est produit en 1946. Ensuite, les rendements ont grimpé durant 34 ans. A présent, il semblerait que nous ayons dépassé le plancher…et que nous soyons en route pour un nouveau sommet des rendements — qui pourrait ne pas se produire avant 2047.
▪ Le chemin sera infernal
Tout cela pourrait être encore loin… ou juste au coin de la rue. Dans un cas comme dans l’autre, le chemin sera infernal. Le désastre des retraites à Detroit n’est que le premier d’une longue série. Attendez que les taux d’intérêt de long terme atteignent les 5%… ou les 10%. Combien d’entreprises, de villes et de fonds de pension seront encore solvables à ce moment-là ? Nous verrons bien !
Mais une minute… Vous ne pensez tout de même pas que la Fed restera sans bouger et laissera les marchés faire ce qu’ils veulent, n’est-ce pas ? Lorsque les actions et les obligations chuteront, vous pouvez être sûr que Bernanke — ou quiconque aura pris sa place (toujours aucun appel de M. Obama !) — paniquera… tout comme en 2008-2009. Réduction du QE3 ? Oubliez ça.
Revoyons les bases :
En 1971, les Etats-Unis sont passés d’une devise moderne adossée au métal physique à un système primitif basé sur le crédit. Le métal physique maintenait la dette sous contrôle. Un système basé sur le crédit est plus flexible… plus accommodant. Depuis, le crédit a grimpé en flèche. L’économie américaine s’est développée… mais cette expansion n’était pas nourrie par des augmentations de la productivité réelle et des salaires plus élevés, mais par un gonflement de la dette.
Naturellement, on ne peut pas s’attendre à ce qu’une expansion alimentée par la dette dure éternellement. Le secteur privé a atteint ses limites en 2007. Il ne pouvait absorber plus de dette. Une correction a commencé, permettant au système d’expulser son excès de dette au moyen de défauts de paiement, de faillites et de décotes. Les autorités ont paniqué, offrant plus de crédit à des conditions encore plus souples — taux zéro, garanties, renflouages etc.
La majeure partie de ce nouveau crédit est allée… vous l’avez deviné… aux autorités et à leurs zombies préférés. Sauf que cette sorte d’allocation de ressources ne créée pas d’emplois productifs, pas plus qu’elle n’augmente les revenus réels. C’est pour cette raison que, après cinq ans de "reprise", les Etats-Unis ont encore trois millions d’emplois en moins qu’avant que la crise ne commence (en dépit d’une croissance démographique de huit millions de personnes).
Et c’est pour cette raison que l’Américain moyen — selon nos calculs simples — a moins de pouvoir d’achat aujourd’hui que durant les années 50.