La Chronique Agora

Marchés actions : la Fed victime de ses propres manoeuvres

▪ Plus le monde fonctionne avec son argent bizarre, plus les choses deviennent étranges.

Voici un titre du Financial Times cette semaine :

"Les banques centrales versent des flots d’argent dans les actions".

Nous avons fait une pause. Nous avons repris nos esprits. Et nous nous sommes demandé :

Mais que diable ?…

"Un groupe d’investisseurs de banques centrales sont devenus de grands acteurs sur les marchés boursiers mondiaux", dit l’article.

Telle est la conclusion d’un groupe appelé Forum des institutions monétaires et financières officielles (FIMFO), qui continue en avertissant que cette tendance "pourrait contribuer à la surchauffe des prix des actifs".

"Les banques centrales du monde entier, dont celle de la Chine, ont pris un virage décisif vers l’investissement en actions, les taux d’intérêt bas ayant entamé leurs revenus"

Selon le FIMFO, ces investisseurs du secteur public ont déjà placé plus de 1 000 milliards de dollars sur les marchés boursiers. Ce chiffre pourrait aller beaucoup, beaucoup plus haut dans la mesure où "les banques centrales du monde entier, dont celle de la Chine, ont pris un virage décisif vers l’investissement en actions, les taux d’intérêt bas ayant entamé leurs revenus".

Nous avons passé une bonne partie de ces Chroniques à décrire la toile financière enchevêtrée tissée par les planificateurs centraux. Nous voyons abondance de curiosités — de celles que les gens commettent quand ils ont accès à de l’argent gratuit.

▪ Quand l’argent factice attaque l’économie réelle
Il est illégal de manipuler les actions. Mais la Fed le fait sans aucun scrupule, baissant les taux d’intérêt de manière à augmenter la valeur des flux de revenus… et peu importe combien ils sont difficiles et peu fiables. Les entreprises gagnent de l’argent. Aujourd’hui, l’argent qu’elles gagnent est plus précieux que jamais. Le marché boursier a atteint des sommets historiques alors même que la source de ses profits — l’économie sous-jacente — lutte pour reprendre pied.

L’intention — ostensiblement — est de stimuler l’économie en encourageant les gens à mettre leur argent dans des investissements présentant plus de risques et donc, on suppose, plus de rendement. Pourquoi les autorités pensent-elles savoir ce que les autres gens devraient faire avec leur argent ? Cela n’a jamais été entièrement révélé. Il n’est pas non plus évident que le monde irait mieux si les gens faisaient des investissements plus risqués.

Quoi qu’il en soit, dans le monde actuel, rien ne réussit comme l’échec. Le Pentagone n’a pas gagné une guerre depuis 60 ans… mais on continue de lui donner le feu vert pour en déclarer de nouvelles. Pour autant que nous puissions en juger, l’historique des ratages des banques centrales est tout aussi impressionnant. Elles n’anticipent jamais les problèmes qu’elles causent… puis réagissent de manière inappropriée et inefficace quand les problèmes arrivent.

Dans le cas présent, le Financial Times semble penser que les banques centrales ont été victimes de leurs propres manoeuvres. Plutôt que de manipuler les prix des actions par la "porte de derrière" grâce à l’assouplissement quantitatif, les banques centrales sont forcées de le faire directement.

A présent, avec de l’argent qu’elles créent de nulle part, elles achètent de vraies entreprises. Sans ça, ces entreprises auraient pu être la propriété de vrais gens… qui gagnent du vrai argent en fournissant de vrais biens et services.

Ainsi, cher lecteur, une part croissante de la richesse réelle du monde passe des gens qui gagnent de l’argent… à ceux qui le prennent.

Recevez la Chronique Agora directement dans votre boîte mail

Quitter la version mobile