La Chronique Agora

Le prochain marché haussier de l’or ? Attendez six mois !

Steve Todoruk

▪ Cela fait 35 ans que je suis dans l’industrie minière ; j’ai connu beaucoup de cycles de marchés baissiers où les prix des métaux et des actions minières se sont effondrés… Chacun de ces cycles baissiers douloureux a été suivi d’une hausse du prix des métaux, ce qui est généralement annonciateur d’une hausse sur le marché boursier.

Où en sommes-nous aujourd’hui et à quoi devons-nous nous attendre ?

Tout commence avec les grandes compagnies minières. Construire et gérer de grands ensembles miniers nécessite de grandes prouesses techniques et managériales.

Construire de grandes mines coûte aujourd’hui plusieurs milliards de dollars

Ces entreprises prennent d’énormes risques (leurs actionnaires aussi). Construire de grandes mines coûte aujourd’hui plusieurs milliards de dollars et cela prend beaucoup plus de temps qu’avant pour obtenir des autorisations et construire les mines.

Si une compagnie minière veut construire une nouvelle mine qui durera 20 à 50 ans, elle doit se préparer à subir des marchés baissiers et une baisse des prix des métaux au cours de la durée de vie de la mine.

Elle doit être prête à des années difficiles dans le futur. Elle doit également être prête à une hausse des coûts d’exploitation au cours de la durée de vie de la mine. Cela peut s’avérer extrêmement difficile à prévoir à l’avance, comme le prouvent toutes les coupes budgétaires et les retards de projets dans l’industrie minière.

Les compagnies minières doivent donc faire de solides bénéfices pour justifier les risques liés à leurs activités. Les bénéfices à la marge sont hors de question.

▪ Fermer coûte très cher
Une fois que les grandes compagnies minières ont construit d’énormes ensembles miniers, elles se montrent très réticentes à les fermer avant d’en avoir extrait le maximum de ressources : elles y ont tellement investi. Mais si les prix des métaux s’effondrent et que les opérations minières commencent à perdre de l’argent, la question de maintenir la mine en activité se pose inévitablement.

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Il n’est pas simple de fermer une mine. Il faut licencier tous les mineurs, certains pouvant être sous obligations contractuelles ou faire partie d’un syndicat. Beaucoup de mines louent de gros camions et pelleteuses. Cela coûte très cher à l’entreprise de renvoyer tout ces équipements à leurs propriétaires.

En outre, avec beaucoup de machines et d’infrastructures très coûteuses qui restent encore sur le site de la mine, l’entreprise doit garder beaucoup d’employés sur place pour "entretien et maintenance" dans l’espoir qu’un jour, pas trop lointain, les prix des métaux remonteront et qu’elle pourra rouvrir la mine.

Elle devra alors ré-embaucher tous les salariés et rapporter tous les camions et pelleteuses.

De ce fait, les compagnies minières sont prêtes à faire fonctionner une mine à perte pendant un certain temps mais certainement pas pour une longue période.

Les compagnies minières fermeront les exploitations qui perdent de l’argent dans moins d’un an

Selon moi, les compagnies minières fermeront les exploitations qui perdent de l’argent dans moins d’un an, voire six mois.

▪ Et aujourd’hui…
Nous savons qu’il y a très peu de mines à très haute teneur en minerai en production. Ces mines rares et très prisées continuent de faire de gros bénéfices aujourd’hui, même si les prix des métaux sont bas.

Nous savons également qu’un certain nombre de grandes mines sont de qualité globalement moyenne selon les normes industrielles, mais une partie de ces grands gisements sont des zones à forte teneur en or, argent-métal, cuivre ou uranium. Afin de montrer aux investisseurs que leur entreprise peut engranger des bénéfices et afin de maintenir les opérations, elles exploitent alternativement les zones du gisement de qualité moyenne et celles à forte teneur en minerai.

Les bénéfices court terme sont maintenus mais c’est généralement douloureux pour le bien-être long terme des opérations minières. Si les prix des métaux restent bas et que l’entreprise arrive au stade où elle a exploité toute la zone de haute qualité, son seul choix est de revenir à l’exploitation des minerais de moindre qualité (si elle n’a pas ruiné l’ensemble de la mine), ce qui est synonyme de perte d’argent.

Si une mine arrive à ce stade, il est probable que la compagnie la fermera. Si beaucoup de mines arrivent à ce stade, alors beaucoup de mines se mettent à fermer, du moins jusqu’à ce qu’une hausse du prix des métaux rende les minerais de moindre qualité rentables.

▪ Dans six mois, le prochain marché haussier de l’or ?
Avant de fermer les mines existantes, les plus grandes compagnies minières réduisent leurs dépenses sur les réserves de remplacement. Elles retardent la construction de ce qui, selon elles, seront des mines rentables lorsque les prix de l’or seront plus hauts.

Aujourd’hui, on voit bon nombre d’exemples de ce phénomène. Ainsi, New Gold a récemment annoncé que deux de ses nouvelles mines d’or prévues au Canada sont peu rentables au prix actuel de l’or ; il y a donc une très faible probabilité qu’elle les construise. Ces projets devront attendre de meilleurs auspices pour voir le jour.

La réalité est que si nous arrivons au stade où beaucoup de mines sont fermées, alors les simples fondamentaux de l’offre et de la demande entreront en action ; les acheteurs de métaux devront débourser suffisamment pour que les compagnies minières puissent faire des bénéfices en les produisant.

Cela signifie que dans plus ou moins les six mois à venir, quelque chose doit se passer

Si mon raisonnement est juste, nous sommes dans une conjoncture de bas prix de l’or d’environ six mois. Cela signifie que dans plus ou moins les six mois à venir, quelque chose doit se passer. Nous verrons soit beaucoup de mines fermer, soit le prix de l’or augmenter, permettant aux opérations minières d’engranger des bénéfices.

Une fois que les bénéfices élevés commenceront à se voir dans le résultat des bilans des grandes compagnies minières, le prochain marché haussier débutera.

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