La Chronique Agora

Sans les manipulations de la Fed, le PIB US passerait de « décevant » à « désastreux »

▪ Un trimestre de plus. Trois mois supplémentaires de statistiques embrouillées et de chiffres insensés.

Est-ce que c’est cher ou bon marché ? Combien gagnez-vous ? L’économie se développe-t-elle ? Devenons-nous plus riches… ou plus pauvres ?
 
Tout dépend de la manière dont on mesure l’inflation. Aux Etats-Unis, si le PIB nominal chute au taux de 0,8% — comme il le faisait au premier trimestre… et que les prix grimpent au taux de 2,1% — selon ce qu’affirmaient les autorités sur la même période… on obtient un taux de "croissance" de moins 2,9%.

Les revenus aussi dépendent de l’inflation qu’on leur soustrait. Le ménage médian américain gagne moins cette année qu’en 2000. Le niveau d’aujourd’hui est d’environ 50 000 $ — il serait environ 7% inférieur à ce qu’il était il y a 13 ans.

"Décevant", "inquiétant", "maussade". Ce sont-là les mots que la presse américaine a choisis d’utiliser pour décrire cette situation… Si les chiffres avaient été plus véridiques, nous aurions entendu des termes comme "désastreux", "catastrophique" et "oh m****" !

Nous ne faisons pas confiance aux chiffres… surtout quand nous les inventons nous-mêmes

▪ De nouvelles preuves du mensonge
Mais nous ne faisons pas confiance aux chiffres… surtout quand nous les inventons nous-mêmes. Voici donc Barron’s avec de nouvelles preuves du mensonge des statistiques de l’inflation :

"Il y a le taux d’inflation officiel — et il y a le vrai taux d’inflation.

Un nouvel article de l’Institut américain de recherche économique montre que la hausse des prix de certains produits de base rend le taux d’inflation personnel de nombreux Américains bien plus élevé.

Alors que l’IPC a grimpé de 47% depuis 2000, l’Indice des prix quotidien (IPQ) élaboré par l’Institut a grimpé de 69%. Contrairement à l’IPC, qui suit plus de 200 catégories allant des céréales du petit-déjeuner aux frais funéraires, l’IPQ comprend uniquement les prix de biens et services fréquemment achetés".

L’article continue en expliquant que les Américains peuvent éviter ces taux plus élevés en ne possédant ni maison ni voiture… en ne mangeant pas grand’chose et en restant jeune éternellement. "Pour les Américains qui vieillissent", continue l’article, "c’est la hausse des coûts de santé qui fait vraiment mal".

Eh bien, pas besoin d’en dire plus, en ce qui nous concerne. Nous n’étions de toute façon pas très chaud pour vieillir.

Soyons juste : calculer l’augmentation des prix à la consommation n’est pas aussi simple que ça en a l’air. Le coût de la vie des consommateurs est sujet à interprétation… bidouillages… trucages… et fraude pure et simple.

Notre problème avec les autorités n’est pas qu’elles font semblant de calculer correctement des choses comme l’inflation, le chômage et la croissance du PIB. C’est qu’elles pensent avoir le pouvoir — qui n’a jamais été prouvé — de faire en sorte que ces choses finissent mieux qu’elles le devraient.

Les autorités pensent pouvoir transformer l’eau en vin… et multiplier les pains et les poissons

Les autorités pensent pouvoir transformer l’eau en vin… et multiplier les pains et les poissons. Elles affirment aussi pouvoir accomplir ces miracles en manipulant le prix du crédit. Cela, comme nous l’avons dit hier ou à peu près, est soit remarquablement naïf soit vertigineusement stupide.

Ou ce sont de simples sottises intéressées.

▪ Qui est le plus gros emprunteur de tous ?
Ecoutez, les autorités ne sont pas idiotes. Elles savent ce qu’elles font. Elles transfèrent l’argent et le pouvoir vers eux-mêmes et leurs amis.

Sous-estimer la hausse des prix à la consommation n’aide pas l’individu lambda. Le ménage moyen sait ce que coûtent les choses. Sous-estimer le coût de la vie n’y change rien.

Il en va de même lorsqu’on surévalue (en ne tenant pas correctement compte de l’inflation) la croissance du PIB et des revenus.

Les taux d’intérêt ultra-bas n’aident pas non plus le ménage moyen. Les ménages sont des épargnants nets. Les taux bas les privent de revenus tout en fournissant un bonus aux gros emprunteurs.

Qui est le plus grand emprunteur de tous ? Vous avez déjà une longueur d’avance sur nous, n’est-ce pas, cher lecteur ? Vous savez que les autorités empruntent plus que quiconque. Et vous savez aussi que — contrairement aux ménages — les autorités n’ont pas la moindre intention de rembourser un jour. Elles prolongent simplement leur dette… l’alourdissent… et comptent sur la banque centrale pour fournir l’argent.

Tel est le système qui a évolué sur ces 100 dernières années, depuis la fondation de la Fed en 1913. Des chiffres frauduleux. Des théories idiotes.

Des prix truqués. Des manipulations boursières.

Des bulles. Des krachs. Et des fins tragiques.

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