La Chronique Agora

Quand les autorités font main basse sur l’argent de leurs citoyens

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Nous avons parlé du "bon" hier. Aujourd’hui, nous nous intéressons aux truands. Ce n’est pas le choix qui manque ; les candidats sont trop nombreux. N’ayant pas de meilleur critère de sélection, nous nous inspirons de l’actualité.

En l’occurrence, il nous semble que les agents de la DEA et la police locale méritent une bonne volée de bois vert. Ils puisent dans l’argent des autres en prétendant que ledit argent a été mal acquis. Le plus souvent, il n’est absolument pas mal acquis — sinon par les agents eux-mêmes.

Dans tous les Etats-Unis (mais aussi au Canada et dans de nombreux autres pays occidentaux), la police s’en donne à coeur joie, prenant l’argent des citoyens honnêtes (et parfois malhonnêtes, certes).

Les agents lui ont tout pris. Le jeune homme n’a jamais été accusé de quoi que ce soit

Un jeune homme de Detroit, par exemple, a pris le train pour aller en Californie, où il espérait lancer une société de production de clips musicaux. Il emportait avec lui l’épargne de toute une vie — 16 000 $ en espèces. La DEA (l’agence de répression des drogues aux Etats-Unis) n’a pas pu résister à l’appât du gain. Les agents lui ont tout pris. Le jeune homme n’a jamais été accusé de quoi que ce soit. Pas de drogues. Pas d’armes. Rien de rien.

Le Washington Post décrivait l’incident :

"Joseph Rivers avait de grandes ambitions. Selon le Albuquerque Journal, l’aspirant homme d’affaires, venant de la banlieue de Detroit, avait réussi à rassembler 16 000 $ de capital de départ pour réaliser son rêve : lancer une société de production de clips musicaux. Le mois dernier, Rivers a entamé ce voyage, faisant ses adieux aux amis et à la famille qui l’avaient soutenu chez lui et montant dans un train AmTrak en direction de Los Angeles.

Il n’est jamais arrivé. Selon le Albuquerque Journal :

‘Un agent de la DEA est monté à bord du train à la gare AmTrak d’Albuquerque et a demandé à plusieurs passager, dont Rivers, où ils allaient et pourquoi. Lorsque Rivers répondit qu’il se rendait à L.A. pour faire un clip, l’agent demanda à fouiller ses bagages. Rivers s’exécuta’.

L’agent trouva l’argent de Rivers, encore dans une enveloppe fournie par sa banque…

Les agents n’ont rien trouvé dans les biens de Rivers indiquant qu’il était impliqué dans un trafic : pas de drogue, pas d’arme. Ils ne l’ont pas arrêté et ne l’ont accusé de rien. Mais ils ont malgré tout pris tout son argent, jusqu’au dernier cent, en vertu du programme de confiscation des biens civils du département de la Justice US.

La DEA a refusé tout commentaire détaillé aux questions de Joline Guierrez Krueger, du Albuquerque Journal, précisant toutefois que Rivers n’avait pas été ciblé pour des raisons raciales. Le bureau de la DEA d’Albuquerque n’a pas immédiatement répondu à une demande d’information de la part du Washington Post sur l’affaire.

"Nous n’avons pas à prouver que la personne est coupable", a déclaré un agent de la DEA

Une fois que la propriété a été saisie, c’est au défendant de prouver sa bonne foi pour récupérer son bien — même si la police, finalement, ne les accuse d’aucun crime. "Nous n’avons pas à prouver que la personne est coupable", a déclaré un agent de la DEA d’Albuquerque au Journal.

Dans un autre cas, un couple a vu 118 000 $ saisis sur leur compte en banque. Leur crime ? Aucun. Ils étaient simplement la cible d’agents des services secrets américains affamés d’argent. Les agents ont pris la somme, à nouveau, selon les règles de la "confiscation civile", qui permet aux employés du gouvernement de prendre d’abord et de poser les questions ensuite. Le couple a passé des années à se battre pour récupérer son argent. Lorsque les tribunaux ont enfin ordonné aux autorités de rendre le cash, le couple avait dépensé 25 000 $ en frais de justice… de l’argent que les autorités ont refusé de rembourser.

Et ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres. Restez à l’écoute.

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