La France a donc élu comme nouveau Roi Républicain, Emmanuel Macron, au grand soulagement général.
Jean-Claude Juncker , le président de la Commission européenne, lui a prodigué un avis gratuit : « les Français dépensent trop d’argent ». The Wall Street Journal pense que les « modestes changements économiques qu’il propose provoque déjà la résistance » des puissants syndicats et le Financial Times prévoit une vague de manifestations.
Si tout ce petit monde représentatif de la très vilaine mondialisation a raison, préparez-vous à la chienlit.
Voici le calendrier politique :
14 mai : nomination d’un premier ministre d’intérim ;
15 au 19 mai : dépôts des candidatures pour les législatives ;
11 juin : premier tour des législatives ;
18 juin : second tour des législatives ;
22 juin : première réunion du conseil de l’Europe.
Mais, une fois que vous avez prévu d’avoir fait le plein de carburant (et un ou deux bidons de secours on ne sait jamais), concrètement, qu’est-ce que cela va changer pour vous ?
Les marchés vont bien et les entreprises cotées se payent plus de 25 fois leurs bénéfices, ce qui n’affole personne (sauf Bill Bonner). Macron aura une politique plutôt favorable à ce domaine. Tant que Mario Draghi déverse ses 60 Mds€ par mois, il ne devrait pas y avoir d’incendie de ce côté… du moment qu’il ne se passe rien aux Etats-Unis, au Japon ou en Chine.
Côté immobilier, c’est moins rose – il y a moins de crédit infini et gratuit qui arrose le secteur. Les taux du crédit immobilier poursuivent leur remontée – 1,55% en avril contre 1,51% en mars (hors assurance)-, quoique moins rapidement. Malgré ce frein théorique, les prix progressent toujours même si la demande commence à mollir selon les données publiées hier par l’Observatoire Crédit Logement. A priori, la politique Macron ne devrait pas favoriser l’immobilier, qui sera frappé fiscalement.
Côté impôts, c’est plutôt gris. L’exonération de 80% de contribuables de la taxe d’habitation va devoir être payée, ne nous faisons pas d’illusions. C’est la règle de la corruption démocratique actuelle : les plus nombreux – ceux qui reçoivent sans avoir donné – décident des dépenses tandis que ceux qui les payent subissent. Ce qui est valable pour la taxe d’habitation est valable pour presque tous les impôts directs et notamment l’impôt sur le revenu payé par moins de la moitié des contribuables.
[NDLR : Les taxes foncières sont truffées d’erreurs. Ne payez plus les yeux fermés, réduisez cet impôt en suivant notre procédure qui passe au crible les points litigieux et vous donne 4 leviers pour agir. C’est ici !]
Pour encore mieux enfumer le contribuable, le précédent gouvernement avait prévu le prélèvement à la source, transformant les entreprises en collecteurs de presque tous les impôts (cotisations et assurances sociales, CSG et impôts sur le revenu). Bonne nouvelle toutefois, ce pas supplémentaire vers la déresponsabilisation et « l’illusion de la gratuité » de nos nombreux services publics*, pourrait être remis en cause. Tout au moins, il ne serait pas appliqué avant 2018.
Ce n’est qu’à l’automne, saison où tombent les feuilles (d’impôt), que nous pourrons avoir une idée plus claire de la sauce fiscale à laquelle nous seront accommodés pour satisfaire l’ogre républicain.
* Expression du Professeur Pascal Salin, auteur de la Tyrannie fiscale, éditions Odile Jacob.