La Chronique Agora

L'uranium fin prêt pour la hausse ? (1)

Par Emmanuel Gentilhomme (*)

L’uranium est une matière première bien singulière. D’abord car d’un point de vue scientifique, c’est un métal. Ensuite car son prix a connu l’année passée une hausse vertigineuse, avant de s’effondrer littéralement pour ne coter plus que 57 $/livre (lb) aujourd’hui.

Voilà qui appelle quelques explications et un peu de prospective…
 
Juillet 2007 : la terre tremble au pays des samouraïs
Un séisme d’une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter frappe le Japon et endommage la centrale géante de Kashiwazaki-Kariwa. "Il est clair que ce réacteur n’avait pas été conçu pour un tremblement de terre d’une telle force", commente le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). Du coup, le volet sismique des projets de centrales nippones est revu. Les retards se multiplient.

Pas de nucléaire sans sécurité
Bis repetita placent, cher lecteur : la sécurité des installations conditionne le développement du nucléaire. Par le passé, les accidents de Three Miles Island (Etats-Unis, 1979) et de Tchernobyl (Ukraine-URSS, 1986) ont presque gelé l’expansion du nucléaire civil.

Des années plus tard, le marché renaît. Jusqu’à l’été dernier, le cours de l’uranium profitait sur la hausse du pétrole — et des difficultés techniques des mines. Mais une fois de plus, le spectre de l’accident (Japon) a resurgi, renforcé par la "sortie" allemande du nucléaire et la fin de vie de centrales britanniques.

L’uranium n’échappe pas à la bulle
Nombreux sont ceux qui accusent la spéculation d’avoir poussé à la hausse les cours. Les négociations d’uranium au comptant — le fameux spot — ne représentent que 10-15% du marché, le reste relevant de contrats de long terme.

Il était simple, pour un hedge fund financé par endettement, de rafler l’uranium disponible sur le spot et d’en faire grimper le prix. Mais la crise du crédit est passée par là : privés d’argent facile, les fonds ont revendu leur uranium. La bulle s’est dégonflée.

Le nucléaire, énergie émergente
Voilà pour le passé. Et maintenant, vous demandez-vous ? C’est ce que nous verrons dès demain…

Meilleures salutations,

Emmanuel Gentilhomme
Pour la Chronique Agora

(*) Emmanuel Gentilhomme est journaliste et rédacteur financier. Il a collaboré à plusieurs reprises avec le Journal des Finances et la Société Générale. Il suit de près les marchés boursiers européens et étrangers, mais s’intéresse également à la macroéconomie et à tous les domaines de l’investissement.

Il participe régulièrement à L’Edito Matières Premières.

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