La Chronique Agora

L'or a-t-il atteint son sommet ?

▪ Ça y est ! Enfin, le grand événement a eu lieu. Il y a eu liesse et champagne dans les bureaux de la Chronique, et peut-être même quelques larmes d’émotion discrètement essuyées ici et là.

Comment ? Quel mariage ?

Non, cher lecteur, nous ne nous soucions pas de têtes couronnées, à la Chronique Agora. Ce qui a retenu notre attention cette semaine, c’est l’or — désormais bien installé au-dessus des 1 500 $, il bat record sur record, dans une configuration de marchés plutôt inhabituelle, comme l’expliquait Philippe Béchade hier :

« Demandez-vous seulement s’il s’est produit une seule fois au cours des 50 dernières années cette combinaison prodigieuse et totalement contre nature d’une once d’or qui pulvérise record sur record (1 539 $ jeudi soir) tandis que le VIX enfonce plancher sur plancher. Le VIX, c’est le baromètre de la sphère du virtuel carburant à la monnaie de singe. Le métal précieux, c’est exactement l’inverse. Devinez lequel préfigure la teneur des mois à venir ? »

Nous prendrions bien les paris… mais l’issue semble si certaine qu’ils ne seraient guère intéressants à suivre.

▪ Jean-Claude Périvier, rédacteur en chef de Défis & Profits, rapproche quant à lui la hausse de l’or aux phénomènes exceptionnels qui se sont produits ces dernières semaines.

« S’il y avait un prix Nobel de la catastrophe globale, nul doute qu’il pourrait être attribué à ce début d’année », explique-t-il. « Alors que les économies avancées relevaient péniblement la tête à grands coups d’artifices, le monde a assisté à une révolte sans précédent de populations exprimant leur détresse et leur soif de profiter des fruits de la croissance mondiale. Emeutes ici, guerres civiles ailleurs, des pays habitués aux seconds rôles sont sur le devant de la scène : Tunisie, Egypte, Libye, Syrie, Yémen, Côte d’Ivoire »…

« Puis, tandis que les Etats et les financiers se penchaient au chevet des pays endettés redoutant une réaction en chaîne de défauts de paiement dans l’Union européenne, la catastrophe japonaise ravageait une partie de la troisième économie mondiale. Conséquences : le prix de l’once d’or atteint un record historique à plus de 1 500 $ l’once et le prix du baril de pétrole est ramené sur des niveaux oubliés depuis près de trois ans, menaçant ainsi la timide reprise économique des pays industrialisés et l’expansion des émergents, en insufflant partout dans le monde une inflation que l’on croyait oubliée ».

Mais maintenant, le métal jaune commence à faire les gros titres dans la presse — je me rappelle avoir vu des articles à son sujet dans Les Echos et Le Monde, notamment. Existe-t-il encore vraiment des possibilités de hausse pour l’or ? Et pour nous qui nous sommes positionnés au tout début de l’envolée… est-ce le moment de vendre ?

Bill Bonner avait quelques éléments de réponse :

« Maintenant que l’économie se remet lentement et sûrement — c’est Bernanke qui l’a dit ! — de nombreux investisseurs commencent à se demander si l’or n’a pas lui aussi atteint (et dépassé) un sommet historique ».

« Espérons que les gens en soient convaincus. Plus ils seront nombreux à la penser, mieux nous nous porterons. Oui… qu’ils vendent l’or… s’il vous plaît ! Qu’ils le vendent lors d’une panique. Qu’ils le vendent bon marché. Qu’ils le vendent au rémouleur ! Qu’ils le mettent au clou ! Qu’ils le fourguent lors de soirées organisées par petites annonces ! Qu’ils le vendent sur eBay ! Vendez… vendez… vendez…

« Vous savez quoi faire dans ce cas, n’est-ce pas, cher lecteur ? »

Achetez !

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

 
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