La Chronique Agora

L'or à 3 000 $ ?

** Pardonnez à votre correspondante : aujourd’hui, elle a la tête vide. Pas d’idées, pas d’inspiration : la dépression économique a sans doute atteint son cerveau (d’ailleurs n’est-ce pas un signe de maladie mentale que de parler de soi à la troisième personne ?) !

Mais voyons voir… les marchés ont dévissé vendredi matin, suite à des indicateurs montrant que la récession s’accélère dans la zone euro. Voilà qui me semble être un doux euphémisme s’agissant de ce dont Bill parlait hier avec pitié : "Pauvre vieille Europe", disait-il, "les nouvelles sont toutes moroses. Partout à la périphérie du Vieux Continent, les pays sont dans le pétrin. Alors que les Etats-Unis renflouent des banques… la France et l’Allemagne, au centre de l’Europe, pourraient devoir renflouer des pays entiers"…

Les signes d’effondrement et de faillites d’Etat se multiplient en effet de l’Espagne à l’Irlande en passant par de nombreux pays d’Europe de l’Est. "La France et l’Allemagne pourraient elles aussi se retrouver [dans le pétrin]. Elles ont accroché leurs wagons à tous ces pays marginaux aux franges du continent ; à présent, on dirait bien qu’elles vont devoir sortir… et pousser".

Pendant ce temps, le dollar se maintient… le pétrole hésite… et l’or, en revanche, est en pleine forme. Les 1 000 $ sont à portée de main… et Simone Wapler rapportait dans l’Investisseur Or & Matières Premières une petite information que les partisans du métal jaune devraient garder en mémoire.

Il s’agit de la Chine, qui pourrait bientôt se montrer moins enthousiasmée par les bons du Trésor US qu’elle achète pourtant par pleines brassées depuis des années.

"N’oublions pas que la Chine a deux bonnes raisons pour absorber moins de dette américaine", explique Simone :

"Elle doit financer son propre plan de relance à 600 milliards de dollars, [et] les entrées d’argent frais diminuent fortement puisqu’elle exporte moins".

"Le magazine américain Forbes évoquait l’or à 3 000 $. Il est très possible que ce chiffre soit rapidement atteint si la Banque centrale chinoise décidait de diversifier ses réserves monétaires et de gonfler le poste ‘or’. En effet, le premier détenteur mondial de réserves monétaires ne détient que 600 tonnes (soit 1% de ses réserves). Une somme ridicule comparée aux 7 000 tonnes des Etats-Unis.

"Selon un journal du sud de la Chine, la Banque du Peuple souhaiterait porter ses réserves à 4 000 tonnes. Ceci représenterait un énorme appel d’air pour le marché, c’est plus d’un an de demande mondiale. Un économiste chinois, Wang Ruixie interviewé dans le journal Xin Kuaibao, a indiqué que le cours de 3 000 $ l’once ne serait pas exclu si la Banque centrale chinoise passait à l’acte. Chiffre que reprenait Forbes…"

"Enfin, je viens de lire une étude de Morgan Stanley qui s’intitule Could Hyperinflation Happen Again ? ["L’hyperinflation pourrait-elle être de retour ?", ndlr.]. ‘Les gouvernements du monde entier appliquant des relances massives, prenant des formes conventionnelles et moins conventionnelles, à la fois fiscales et monétaires, nous pensons qu’il faut explorer l’événement improbable d’une très forte inflation ou même de l’hyper inflation", indique ce rapport".

"Avec toutes les précautions d’usage, le rapport conclu mi-figue mi-raisin : ‘nous croyons qu’acheter une assurance quelconque contre l’événement hautement improbable d’une inflation élevée ou même d’une hyperinflation est judicieux et est actuellement relativement bon marché’."

Bon marché, l’or à 3 000 $ ? Au regard des risques qui pèsent actuellement sur le système — et sur vos investissements — ça ne fait aucun doute. Mais je pense que les mois qui viennent nous démontreront rapidement si c’est le cas ou non…

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
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