La Chronique Agora

Les licornes au secours du secteur de la tech ? (2/2)

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Les mastodontes de la tech américains sont confrontés à la concurrence de plus ou moins 250 jeunes pousses fondées après 2000 et valorisées plus d’un milliard de dollars, qu’on appelle les licornes (comme BlaBlaCar, le seul représentant français de la catégorie).

Ces entreprises opèrent dans des secteurs aussi variés que le e-commerce, les réseaux sociaux, les logiciels, la fintech, la cybersécurité, les services à la demande, le big data, la santé, les médias, le hardware, la téléphonie, l’immobilier et bien d’autres encore…

Chaque année, elles rejoignent en nombre toujours plus important les membres de ce club encore très sélect.

Elles se concentrent essentiellement aux Etats-Unis et en Chine.

Si le passage de la naissance à l’âge adulte s’accélère avec l’essor fulgurant que ces entreprises connaissent, nombre d’entre elles finissent tout aussi rapidement entre quatre planches.

Plus généralement, comme le rapporte le site lesaffaires.com, l’espérance de vie des sociétés cotées est en chute libre :
« Selon une analyse réalisée par le cabinet Innosight en 2015, la durée des entreprises au sein de l’indice S&P 500 est passée de 33 ans en moyenne en 1965, à 20 ans en 1990. Elle ne sera plus que de 14 ans en 2026, prévoit la firme. […] Au rythme auquel s’effectue le roulement au sein du S&P 500, près de la moitié des membres de l’indice seront remplacés d’ici 10 ans. Innosight va même jusqu’à dire que les 10 prochaines années seront ‘les plus turbulentes de l’histoire moderne’. »

Les Américains, ultra-dominants dans les nouvelles technologies, ont tiré les conséquences de cette accélération de la création destructrice, en particulier au niveau de la menace chinoise (les fameux BATX) qui pourrait bouleverser jusqu’aux secteurs les plus établis.

Au mois d’avril, Robert Kapito, co-fondateur de BlackRock, la plus grosse société de gestion d’actifs au monde, alertait la communauté financière occidentale. Le Financial Times a relayé ses propos :
« C’est une histoire qui, je le pense, ne va pas très bien se terminer [pour les sociétés financières occidentales installées.] Apple n’était pas dans l’industrie de la musique, Google n’était pas dans l’industrie du téléphone mobile, Amazon n’était pas dans l’industrie des articles d’épicerie… jusqu’à ce qu’ils y soient. […] Les entreprises [chinoises] de la tech vont entrer sur le marché des services financiers de manière très, très agressive. »

[NDLR : A court terme, savez-vous que vous 2018 sera l’année de la grande collision technologique dans le domaine de la blockchain ? C’est la première fois depuis 1959, qu’un tel choc se produira et il sera source de plus-values de grande ampleur dans ce secteur qui promet de bouleverser les services financiers. Notre spécialiste vous explique ici comment y participer.]

Est-il encore temps de prendre position sur le secteur de la tech ?

Comme le rappelle avec une autodérision de bon goût Business Insider en twittant cette couverture de 1996, bien des prédictions au sujet des multinationales qui règneront sur le monde ne valent plus grand-chose ne serait-ce que quelques années plus tard.

Essayons tout de même de répondre à la question en termes de secteurs d’activité : les entreprises technologiques ont-elles vocation à occuper une part toujours plus importante des marchés actions et, par conséquent, faut-il prendre position sur le secteur ?

Le fait que ces sociétés aient effectivement vocation à diversifier leurs activités en menant une concurrence très rude à d’autres secteurs – comme nous le verrons bientôt avec le secteur bancaire – ne va-t-elle pas accélérer la rotation ?

Le poids de la tech vis-à-vis du secteur financier ou vis-à-vis du PIB n’est plus qu’à quelques encablures de son plus haut historique de 2000. Un retour à la moyenne occasionnerait d’énormes pertes pour les investisseurs.

De telles surpondérations sont-elles durables ?

Il ne me semble certainement pas le moment de rentrer sur les valeurs technologiques dans une optique de long terme. Ceux qui étaient placés en suivi de tendance sur Facebook fin juillet ont d’ailleurs essuyé une moins-value de plus de 20%.

Source : TradingView.com

La demande de protection contre la baisse du Nasdaq 100 a récemment explosé à un niveau record.

Les investisseurs semblent désormais estimer qu’il y a de plus en plus d’argent à perdre et de moins en moins d’argent à gagner sur ce marché.

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