La Chronique Agora

L'évidence paie…

** Fermez les yeux, cher lecteur… et imaginez le Canada. Imaginez Vancouver, plus précisément — où vous invite aujourd’hui ma collègue Nathalie Boneil, responsable éditoriale des Publications Agora et rédactrice en chef du Billet du Trader.

Nathalie a en effet assisté à la conférence sur l’investissement que les Publications Agora US donnent chaque année, en compagnie de nos meilleurs analystes et rédacteurs américains — et nous a retransmis son compte-rendu en direct, dont je vous livre quelques extraits :  

"’Quoi acheter ou quoi vendre devient de plus en plus évident’, nous explique Chris Mayer, pendant sa présentation.’Avec du recul, vous voudriez avoir été long sur les Beatles et short sur The Swinging Blue Jeans’. [L’exemple est parlant puisque a priori vous ne vous rappelez pas The Swinging Blue Jeans alors que les Beatles, eh bien… sont toujours les Beatles]. ‘Il en va de même aujourd’hui sur ce que nous devons acheter, et ce que nous devons vendre sur les marchés’."

"Oui, mais parfois, l’évidence est telle… que nous ne la voyons pas, que nous ne voulons pas la suivre. Dan Denning, venu tout droit des bureaux australiens pour l’occasion, revenait sur ce point : ‘Les gens ont tendance à ignorer l’évidence. […] Ils croient que ce qui est évident est acquis et ne vaut pas la peine de s’y intéresser. Ils ne perçoivent pas ce qui est évident comme une menace, et pensent que nous n’avons pas à nous en méfier puisque nous l’avons sous les yeux chaque jour. […] Il est souvent plus confortable de nier l’évidence, de garder ses oeillères. Car quand vous pointez l’évidence du doigt, vous pouvez passer pour quelqu’un de stupide ou de malpoli, et vous ne brillerez pas en soirée’."

"Oui", reprend Nathalie, "allez dire en face à votre banquier que vous ne voulez pas participer à l’augmentation de capital de votre banque ; dites-lui en face tout le bien que vous pensez du fonds de fonds ‘à capital garanti par une astérisque rédigée en police taille 5’ qu’il vous a vendu l’automne dernier, en vous assurant que les marchés allaient repartir. Vous passerez pour impoli, rustre… mais que lui dire d’autre ?"

"Allez briller en soirée en disant qu’il faut acheter du pétrole, des matières premières, des ressources de base. C’est évident. Vous ne brillerez sans doute pas ; mais peut-être serez-vous le seul à sortir riche de la décennie".

"Et si vous poussez un peu plus loin, comme le dit Dan ‘le futur grand marché baissier sera celui des monnaies-papier. Nous entrons dans une période de défiance de la confiance dans les monnaies papier (toutes les monnaies-papier, mais a fortiori le dollar). Cela n’augure rien de bon’."

"Faites le test : affirmez en soirée que le dollar ne sera bientôt plus la monnaie d’échange internationale qu’elle est, qu’il risque même de disparaître. C’est EVIDENT. Mais je vous préviens, vous ne brillerez pas (j’ai essayé en famille, je vous assure : ‘tu exagères ! C’est n’importe quoi. Le dollar, enfin ! Comment veux-tu que le monde s’en passe !‘)".

"Quelques tendances de long terme, qui vous paraîtront peut-être évidentes — mais peu importe, nous voulons vous les faire partager :
– vendez/restez à l’écart des financières ;
– vendez/restez à l’écart des services basés sur la consommation (ex : VISA), les services ;
– vendez/restez à l’écart des sociétés qui doivent investir énormément pour pouvoir rester compétitives ;
– vendez le dollar et toutes les monnaies ; épargnez en or ;
– achetez des ressources : pétrole (ouest africain), sables bitumineux, shales gas (les shales gas sont des gisements de type non conventionnel qui se présentent sous la forme d’accumulations continues de gaz naturel réparties sur de larges volumes rocheux s’étendant à une échelle régionale) ;
– achetez les (petites) sociétés qui extraient, produisent, exploitent, transforment, acheminent ces ressources ;
– achetez les infrastructures : il va falloir construire du nouveau, et reconstruire l’ancien".

"Bref, en deux mots, concluait Eric Fry : ‘Vendez le risque, achetez la prudence. Vendez ce que vous ne comprenez pas, la complexité, achetez l’évidence, et la simplicité’."

De notre côté de l’Atlantique, Jean-Claude Périvier applique déjà de nombreux principes développés lors de cette conférence : les infrastructures, les matières premières, l’énergie… font déjà partie de ses recommandations — il vous propose même 5 valeurs bien particulières à mettre dans votre portefeuille sans plus attendre.

Nathalie revient donc de Vancouver avec des idées plein sa valise… vous pouvez nous faire confiance pour continuer à explorer toutes ces pistes d’investissement ultra-prometteuses — et vous expliquer comment vous positionner pour en profiter au mieux.

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