La Chronique Agora

Les "sept-cinq-trois" et l'alimentation mondiale

▪ Pas encore d’érables d’un rouge flamboyant ni de gingko aux feuilles d’or dans les jardins de Kyôto… mais un peu partout fleurissent les signes et les publicités pour le shichi-go-san — littéralement le "sept-cinq-trois".

Il ne s’agit ni d’un jeu de dés ni de la forme nippone de la sieste crapuleuse… mais d’une fête shintô destinée à honorer les enfants de sept, trois et cinq ans (les chiffres impairs portent bonheur, selon la religion shintô). Aux environs du 15 novembre, on voit ainsi se dandiner un peu partout des petits revêtus de somptueuses tenues traditionnelles, tout raides et intimidés en cette solennelle occasion.

Les enfants ont une importance particulière, au Japon — évidemment. Le pays du Soleil Levant est aussi considéré comme "la nation la plus vieille du monde"… et de la démographie à l’alimentation, il n’y a qu’un pas.

Car si les nations développées vieillissent, le reste du monde, lui, voit sa natalité exploser. Et tous ces petits nouveaux, il va bien falloir les nourrir ! Comme l’expliquait Eric Fry vendredi, "à mesure que les marchés émergents tels que le Brésil, l’Inde et la Chine continuent leur croissance pour passer de perdant chronique à celui de gagnant par intermittence, leur richesse nationale va augmenter. Et à mesure que cette richesse augmente, les bénéficiaires de cette croissance vont augmenter la quantité et/ou la qualité de leur alimentation".

"Même si la quantité n’augmente pas beaucoup, l’amélioration de la qualité de l’alimentation devrait suffire à faire grimper les prix de la nourriture", explique Eric. "Remplacer un plat de haricots et de riz, par exemple, par un plat de poulet et de riz, peut sembler insignifiant. Mais il faut 3 kg de céréales pour produire un 1 kg de viande de poulet, d’après l’USDA. Par conséquent, si des centaines de millions de personnes commencent à choisir du poulet plutôt que des haricots, les marchés céréaliers mondiaux vont sans doute en ressentir les effets… et ces effets pourraient ne pas se limiter aux marchés céréaliers".

Légumes, viande, fruits… préparez-vous à voir votre alimentation devenir bien plus chère dans les temps qui viennent.

Mais c’est là uniquement le côté "demande" de la situation… Du côté de l’offre aussi, les choses bougent au rayon alimentation, comme l’analysait Frédéric Laurent il y a quelques jours :

"Il faut continuer à aller de l’avant, à imaginer. Et la seule solution qui apparaît à courte échéance est l’augmentation de la productivité".

"La solution qui saute aux yeux est donc de pouvoir trouver une technologie qui aide l’homme à optimiser les rendements de l’agriculture et de l’élevage pour subvenir aux besoins futurs. Lorsque les prix des matières premières agricoles sont à la hausse, le pouvoir d’achat des agriculteurs augmente, et par ce biais, augmente ses achats et ses approvisionnements en semences commerciales génératrices de valeur ajoutée".

"Augmenter donc le rendement des semences. C’est désormais possible, vous le savez, grâce aux biotechnologies qui permettent de créer des organismes génétiquement modifiés (nos fameux OGM) dont le rendement est plus important. C’est bien sûr fortement critiqué par de nombreuses personnes, notamment dans les milieux écologiques. Mais quelle autre solution qui permettrait de répondre à cette brûlante équation ?"

En tout cas, tout ceci offre de véritables avenues de profit à l’investisseur qui saura bien se positionner…

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

 

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