A quoi sert de commenter les décisions et annonces des banques centrales, puisque toutes leurs actions ne font qu’aggraver une inflation de la pire espèce… et sapent le salaire du citoyen moyen ?
Les dernières annonces de la Fed ont fait beaucoup de bruit. Elle parle de resserrement de sa politique monétaire… de réduction de ses achats obligataires… et même de hausses de taux potentielles, en 2023.
Tout cela est vide de sens.
La Fed pourrait augmenter ses taux deux… trois… quatre… ou même dix fois, elle serait toujours bien au-dessous du niveau d’augmentation des prix à la consommation.
En d’autres termes, la Fed est désormais en retard : elle suit la tendance des événements au lieu de la mener… et elle est désespérément prisonnière du piège « l’inflation ou la mort ».
Tout cela pour dire que le « citoyen lambda » devrait se préparer dès maintenant : les prix à la consommation continueront probablement d’augmenter. Et si ce n’est pas pour tout de suite… ce sera pour plus tard.
Voyons cela de plus près.
Un crime perpétré sur les prix
La plupart des gens gagnent leurs revenus en vendant leur temps. Un homme aux commandes d’un bulldozer peut creuser une tranchée plus rapidement que 10 hommes équipés de pelles. C’est le capital – le bulldozer – qui augmente la valeur du temps de l’homme.
L’inflation, elle, supprime le bulldozer. Warren Buffett a une explication :
« Des taux d’inflation élevés créent une taxe sur le capital, laquelle rend peu judicieux une grande partie des investissements des entreprises – du moins tels que mesurés selon le critère d’un retour sur investissement positif pour les propriétaires. »
Rappelez-vous qu’il y a deux sources d’augmentation des prix.
L’une est naturelle, normale et honnête… causée par l’évolution des conditions économiques et signalant un vrai changement dans la valeur – comme l’invention du bulldozer.
L’autre est factice – produite par l’impression monétaire de la Fed.
Nous n’avons rien à reprocher à une hausse des prix – s’il s’agit du premier cas. Dans le second, on a affaire à une arnaque, destinée à tromper, embrouiller et, en fin de compte, escroquer.
C’est un crime perpétré par les autorités. Naturellement, il est au profit des autorités elles-mêmes et de l’élite – les 10% d’Américains qu’elles représentent. Tous ces gens ne vont pas se rouler eux-mêmes.
Ce sont les autres – les 90% de la population ayant moins de moyens – qui se font voler.
Les revenus prennent du retard
Cela dure depuis longtemps.
Les revenus des gens des secteurs de l’élite – éducation, médias grand public, défense, industrie financière et gouvernement même – ont tous largement augmenté ces 30 dernières années.
En revanche, les revenus des personnes travaillant dans l’industrie, la construction, le secteur minier, le secteur touristique/hôtelier et autres activités parfaitement ringardes – où on produit de vrais biens et services – stagnent en majeure partie.
A présent, à mesure que l’inflation augmente, il en ira de même pour l’escroquerie.
En effet, les augmentations de salaire ne suivent pas le rythme de l’augmentation des prix.
Ces derniers augmentent tous les jours… toutes les semaines… tous les mois. Les salaires sont généralement ajustés plus lentement – sur une base annuelle… et en réaction à l’inflation de l’année précédente.
Inévitablement, le salarié en souffre. Idem pour les gens qui touchent des allocations chômage : les ajustements sont en retard sur les dégâts.
Une hypothèse inexacte
Cela dit, l’idée même de l’inflation intentionnelle de la Fed était une escroquerie dès le départ…
Au milieu du XXème siècle, les économistes ont remarqué un phénomène qu’ils ont appelé courbe de Phillips. Elle prétendait révéler que, à mesure que l’inflation grimpait, les travailleurs touchaient des salaires plus élevés et subissaient moins de chômage.
Cette hypothèse s’est révélée fausse durant la stagflation des années 1970. Mais le fantasme du « stimulus » a survécu. Les autorités continuent d’affirmer qu’elles peuvent relancer l’économie en la gonflant de fausse monnaie.
Elles ont même fixé une cible annuelle d’inflation – à 2% – comme si elles savaient exactement à quel prix un savon devrait se vendre.
L’idée est risible… mais elle continue de guider la politique des banques centrales.