La Chronique Agora

Les quatre atouts de la dette émergente

▪ Au lendemain du séisme grec, le terme "obligation souveraine" est bien rebutant. Mais l’investisseur que vous êtes, débarrassé de sa lorgnette européenne, sait que la bonne dette existe ailleurs : dans les pays émergents ! Las, vous n’êtes pas seuls à avoir repéré le filon. L’agenda était dernièrement rempli par les sociétés de gestion. Voilà leurs arguments.

▪ La croissance mondiale peut remercier les émergents
Les émergents ont sauvé la croissance en 2009. "C’est une affaire entendue, la croissance sera plus forte dans les émergents que dans le reste du monde", tranche Pierre-Yves Bareau, pilote de la dette souveraine de J.P. Morgan. Aujourd’hui, la locomotive chinoise tire les wagons émergents. Ensemble, ils seront à l’origine de 70 à 75% de la croissance mondiale d’ici à 2015.

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La crise les a forcés à évoluer. "Nombre de pays sont passés d’un modèle uniquement axé sur les exportations à un modèle hybride faisant la part belle à leur marché domestique", analyse ING IM. Ces mesures de soutien de la consommation d’une classe moyenne grandissante, illustrées par le colossal plan de relance chinois, fonctionnent. Les émergents sont "sur la voie d’une croissance durablement plus élevée", estime Invesco.

▪ Des pays vertueux à tous égards
Solidité des finances publiques, réserves de change abondantes, gestion prudente des politiques budgétaire et monétaire, systèmes bancaires solides : nos pays développés peuvent faire tête basse.

Prenons l’exemple de la dette rapportée au PIB. Ce ratio frôle les 100% dans nos économies avancées, contre 35% dans les principaux émergents. Soit bien en deçà de nos critères de Maastricht.

Or, "à partir de 90% de dette sur PIB, cela devient insoutenable et s’enclenche pour les pays développés un cercle vicieux. Ce seuil est de 60% pour les émergents. On en est loin", prévient Anne-Sophie Girault, spécialiste de la dette émergente chez Aviva Investors.

Cet écart ne peut que grandir, compte tenu de la dégradation de nos comptes publics et de l’amélioration de ceux des émergents.

Même l’inflation n’est plus un souci. "Leurs banques centrales gagnent en crédibilité en montrant qu’elles prennent au sérieux les pressions inflationnistes", ajoute Anne-Sophie Girault. Aujourd’hui, la moitié des émetteurs émergents est notée investment grade.

▪ Gagnez avec les devises
De plus en plus solides et crédibles, les Etats émergents peuvent privilégier les émissions obligataires en devises locales, plutôt qu’en monnaie forte (le dollar). Les investisseurs applaudissent, car la dette devient l’outil idéal pour jouer l’inéluctable appréciation des devises émergentes, notamment asiatiques.

Attention, toutes ne se valent pas. J.P. Morgan se méfie de celles liées aux matières premières, Pictet du dollar de Hongkong et du bolivar vénézuélien… Or, dans l’investissement en dette émergente, "25% de la valeur ajoutée vient de la gestion active sur les devises", explique Anne-Sophie Girault. Voilà, pour doper vos gains, qui milite en faveur de fonds activement gérés.

▪ Un marché à même de favoriser la demande
Fonds de pension américains, fonds souverains, fonds d’investissement japonais : de gros investisseurs arrivent peu à peu sur la dette locale, encore largement détenue par les acheteurs domestiques. Ils apprécient la profondeur (360 milliards de dollars selon Aviva Investors) et la liquidité nouvelles du marché, l’arrivée de contreparties pour l’animer et les signatures, qui gagnent en qualité. La dette émergente locale est enfin perçue comme une source de diversification.

Pour autant, son poids dans nos portefeuilles est largement déconnecté de la montée en puissance des émergents, regrettent beaucoup de gérants. Eux viennent chercher du rendement. Au cours des 10 dernières années, la performance des obligations souveraines émergentes a été de 10,27%, contre 6,29% pour les bons du Trésor américain, précise Franklin Templeton Investments. 2009 restera une année historique.

Les taux, quoique en légère baisse, restent appétissants. Aviva Investors attend un rendement annuel de 6,30% pour la prochaine décennie, sans compter le gain sur les devises.

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