Par Isabelle Mouilleseaux (*)
Rassurez-vous, je ne vais pas vous parler d’Obama. Je laisse aux autres le soin de le faire…
En revanche, je voudrais vous parler des énergies renouvelables et plus précisément des valeurs solaires. Et pour cela, il va falloir que nous fassions un point sur le plan écologie du nouveau président américain.
Un plan pour soutenir les énergies alternatives ?
Absolument.
Et force est de constater que les entreprises de ce secteur en ont besoin. Elles ont été non seulement laminées par le krach boursier (la bulle a explosé), mais en plus, elles sont les premières victimes du resserrement du crédit et du manque de liquidités sur les marchés. Difficile de financer son développement quand les capitaux font défaut. Surtout quand les actifs sont de la matière grise, intangible.
Prenons SunPower qui cotait 67 euros à Francfort fin août et qui a chuté jusqu’à un point bas de 24 euros fin octobre. Moins 67% en deux mois ! Cela dit, en dix jours le cours revenait à 40 euros, un rebond de 66% !
Autre exemple : First Solar qui a perdu sur la même période 66% (de 280 $ à 95 $), avant de rebondir de plus de 85% à 180 $ !
Et si cette violente reprise était partiellement expliquée par un "effet Obama"…
150 milliards de dollars pour les valeurs vertes…
L’idée ? Réduire la dépendance énergétique des Etats-Unis. Encore et toujours…
L’objectif ? Booster les énergies renouvelables, à commencer par le solaire et l’éolien. Et réduire les émissions de CO2.
Les moyens ? 150 milliards de dollars pour les valeurs vertes !
La question qui fâche ? Où va-t-il trouver l’argent ? Là, je sors mon joker !
Protocole de Kyoto/cleantech : même combat
L’attitude des Américains est très critiquée sur les questions l’écologie, de l’environnement et des émissions de CO2. Plus gros pollueurs mondiaux, ils refusent de signer le protocole de Kyoto, ce qui exaspère les défenseurs de la planète. Certes.
Mais il faut être honnête. Les Américains ont investi des milliards dans le développement des énergies alternatives et la captation/réduction des émissions du CO2 au travers de la cleantech. L’innovation technologique générée et les espoirs suscités sont énormes.
Sans compter qu’un état très avant-gardiste comme la Californie est bien plus ambitieux sur toutes ces questions que nous ne le sommes en France par exemple. Et il n’est pas le seul à montrer l’exemple. Une douzaine d’états américains ambitionnent de générer 20% de leur énergie grâce au renouvelable.
Alors oui, les Américains sont différents
Mais le point positif est que nous ramons finalement tous dans le même sens. Pas de doute, nous sommes bien dans le même bateau.
Cela dit, il faut être lucide. A l’image de feu le Titanic, la force d’inertie à laquelle nous sommes confrontés reste tout simplement gigantesque !
Mais revenons au programme…
Le plan ?
Générer 10% de l’électricité du pays grâce aux énergies renouvelables d’ici à 2012 (demain !). Et 25% pour 2025. Pour vous donner la mesure de l’ambition de ce plan, sachez que pour l’instant, hors électricité hydro-électrique, nous n’en sommes qu’à… 3%.
Voilà pourquoi on assiste dans ce secteur en ce moment à une effervescence. Les gros du secteur sont les premiers bénéficiaires. A l’image de First Solar et SunPower.
Pendant que j’y suis, sachez qu’Obama souhaite aussi développer l’automobile hybride. Il vise un million de voitures hybrides sur les routes américaines d’ici 2015. Objectif ? Réduire de 80% les émissions de CO2 d’ici à 2050.
Demain, je vous parlerai des valeurs solaires susceptibles de bénéficier de la "politique verte" d’Obama. Et surtout, je voudrais faire avec vous un petit point sur le marché du solaire et de ses perspectives… Intéressant, vous allez voir.
(*) Isabelle Mouilleseaux rédige chaque jour l’Edito Matières Premières & Devises (Publications Agora), une lettre internet gratuite consacrée au marché des matières premières. Passionnée depuis toujours par la Bourse et par tous les marchés financiers, Isabelle s’est spécialisée dans les matières premières et veut permettre à l’investisseur particulier de découvrir et de comprendre l’investissement sur ce marché des matières premières.
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