La Chronique Agora

Les parias les plus privilégiés de la planète

** Aujourd’hui, nous commençons par les parias les plus privilégiés de la planète.

* "Autrefois enviés, les banquiers de Wall Street sont désormais moqués", titre le International Herald Tribune.

* Il y a tant de gens sur le dos des banquiers que nous commençons à avoir pitié de ces derniers. Après tout, qu’ont-ils fait de mal ?

* Eh bien… ils ont envoyé l’économie mondiale tout entière sur un océan de dette… accordant même des prêts à des gens dont ils savaient qu’ils allaient couler.

* Et ils se sont accordé des primes sur des profits qu’ils n’avaient pas vraiment gagnés.

* Et ils se sont payé avec le cash dont leurs banques ont si désespérément besoin maintenant.

* Et ils ont créé des torpilles de dettes de plusieurs milliers de milliards de dollars… qui explosent désormais partout sur la planète, menant à 32 000 milliards de dollars de pertes… jusqu’à présent.

* Et ils ont planté le décor pour un cycle de chômage de masse, de grèves, de dépression, de protectionnisme, d’émeutes, de révolutions, de pauvreté… et probablement même de famine.

* Et… ah oui … ils ont aussi fait sauter leurs propres banques.

* Mais à part ça, ce sont des gens plutôt sympathiques, non ?

** Pendant ce temps, en Espagne, le chômage a grimpé de 47% au cours des 12 derniers mois. 14% de la main-d’oeuvre est au chômage.

* En Irlande, "les fonctionnaires risquent des baisses de salaire", déclare le Financial Times. Le gouvernement irlandais est en train de se trouver à court de temps et d’argent.

* En Chine, 20 millions de personnes ont dû abandonner leur emploi en ville et revenir chercher du travail à la campagne.

* IBM a annoncé avoir baissé ses salaires de 15%. UPS déclare avoir gelé les siens.

* Les propriétaires immobiliers américains ont perdu 3 300 milliards de dollars l’an dernier, selon Bloomberg. Les maisons, à Las Vegas, ont vu leurs prix chuter de 41%. A Phoenix, la baisse était de 43%. Les propriétaires de Miami ont subi un déclin de 40%.

* Mais mardi, les investisseurs ont cru voir un peu de lumière à l’horizon… un bateau de sauvetage, peut-être ? Le nombre de ventes en cours, dans l’ancien, a augmenté en décembre.

* Nous pensons que la petite lueur que les investisseurs ont pensé voir se révélera être une autre torpille en train d’exploser. Des millions de propriétaires et d’investisseurs boursiers ont déjà coulé… mais beaucoup sont encore à flot. Et de nombreuses torpilles n’ont pas encore atteint leur cible.

* Au Japon, par exemple, les prix de l’immobilier ont commencé à chuter en 1991. Ils ont continué leur baisse durant 13 ans… atteignant en 2004 un plus bas égal à leur niveau de 1973 !

* Si ce schéma se répète aux Etats-Unis, le marché de l’immobilier n’atteindra pas son plancher avant 2020… date à laquelle les Américains pourront vendre leur maison ce qu’ils l’ont payée en 1989.

* Quant aux actions…

* "En dépit du sévère marché baissier que nous avons vécu en 2008", écrit notre vieil ami Marc Faber, "le Dow Jones, en termes réels, est toujours plus élevé qu’à ses sommets de 1929 et 1966".

* Marc admet que les chiffres d’ajustement à l’inflation… fournis par les personnes qui créent l’inflation… pourraient ne pas être tout à fait exacts. Mais même si l’on ajuste les chiffres à des niveaux d’inflation bien plus élevés depuis 1929, "les actions, en termes réels, seraient toujours bien loin de leurs planchers de 1932 ou 1982".

* On peut éviter le flou artistique de l’inflation en examinant le prix des actions en termes d’or. Sur le très très long terme, l’or garde sa valeur. Une once d’or achète à peu près autant maintenant que sous le règne de Jules César. Comment est-ce possible ? L’explication est simple : l’humanité augmente la quantité d’or extraite à peu près au même rythme qu’elle crée des biens et des services.

* Cela ne signifie pas que le prix de l’or est stable… bien loin de là. Le prix grimpe et baisse… selon ce qui se passe ailleurs. En général, plus les gens ont confiance dans le système financier, moins ils ont besoin d’or. Mais à long terme, l’or s’est révélé être la réserve de valeur la plus fiable et la plus universelle au monde.

* Le plancher boursier du début des années 80 a coïncidé avec une confiance dans le dollar et les obligations au creux de la vague. A un moment ou à un autre, le prix de l’or a dépassé les 800 $ l’once… tandis que le Dow chutait à 776. Ce ratio un-à-un a marqué un tournant. A partir de là, les actions ont grimpé en flèche tandis que l’or chutait.

* Le tournant suivant est arrivé 17 années plus tard… en 1999… lorsque l’or était de retour à 260 $ et que le Dow avait dépassé les 10 000. A son sommet, il fallait 43 onces d’or pour acheter les actions du Dow.

* Depuis, l’or est dans un marché haussier, tandis que les actions ont décliné. Mais même maintenant, il faut encore environ 10 onces d’or pour acheter le Dow. Ce qui nous fait penser que cette correction a encore de beaux jours devant elle. Attendez que le Dow et l’or atteignent le même chiffre… et alors, la lueur que vous verrez à l’horizon sera peut-être l’aube.

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