Votre correspondante a trop fait la fête hier soir… et passe donc un samedi fort déconfit, entre aspirine et infusions de verveine.
Il en est de même pour les marchés boursiers. Après des années de fête débridée, l’excès de liquidités est en train de ruiner l’organisme boursier — et les autorités ont beau administrer force Alka-Seltzer monétaire, rien n’y fait, la nausée et les migraines persistent.
La notion de "cirrhose financière" me vient en tête… mais peut-être est-elle quelque peu tirée par les cheveux, tant du point de vue financier que médical.
En tout cas, le CAC 40 — et les places mondiales dans leur ensemble — ont passé une bien triste semaine, et un mois de juin encore plus triste, comme le rappelait Philippe Béchade hier :
"Le graphique du CAC 40 a très mauvaise allure, le marché semble techniquement au bord de la capitulation, l’indice a perdu 110 points et plus de 600 points par rapport au zénith du 30 mai (5 028 points)".
Mais faut-il vraiment s’en étonner ? Avec un pétrole qui a dépassé les 140 $ le baril… le séisme des subprime qui n’en finit plus de faire des "répliques" secouant brutalement les marchés à intervalles réguliers…
Frédéric Laurent, de Protection & Rendement, analysait la situation d’un peu plus près : "à partir du moment où la crise a éclaté, les banques ont restreint drastiquement leurs offres de crédit", expliquait-il. "Et sans crédit, notre monde moderne fait grise mine, car les entreprises comme les particuliers ne peuvent plus emprunter, et par conséquent, investir".
"Avec ce genre de phénomène, on voit clairement que les banques sont les garants de la croissance future. Alors vous pensez, quand elles ferment le robinet… Cette crise a déjà occasionné 400 milliards de dollars de provisions ou pertes au niveau des banques. Une étude de Goldman Sachs présentée cette semaine a jeté un froid sur New York. En effet, elle estime que les banques concurrentes vont devoir lever jusqu’à 65 milliards de dollars de capitaux pour faire face à de nouvelles dépréciations, qui vont continuer jusqu’en 2009".
Jusqu’en 2009… ou au-delà ? La crise actuelle est d’une ampleur sans précédent depuis des décennies, nous répètent les spécialistes : est-il vraiment possible de la résorber en deux ans seulement ?
Prenons les choses proportionnellement : quand je constate le peu d’amélioration de mon état général malgré le traitement de choc administré depuis ce matin… je me dis que les marchés en ont encore pour quelques années de mal aux cheveux…