La Chronique Agora

Les marchés filent à l'anglaise

** On ne peut pas dire que les choses s’arrangent sur les marchés — les espoirs de rebond commence à s’effacer, tandis que les investisseurs, nerveux, filent à l’anglaise.

– J’aime bien cette citation récente de David Merkel, commentateur sur RealMoney.com : "La volatilité aide à écarter ceux qui ne peuvent gérer les marchés à court terme, permettant aux joueurs de plus long terme de faire des profits, mais avec un délai".

– C’est très vrai. Tous les investisseurs et traders expérimentés ont des méthodes de travail permettant de gérer le court terme. En fait, si vous êtes un trader, le court terme est votre habitat naturel, ce qui vous facilite la tâche lorsqu’il s’agit d’effacer l’ardoise et de chercher de nouvelles pistes. [NDLR : C’est d’ailleurs exactement ce que fait tous les jours Martin Thamont, analyste en chef du service e-Trader… Et son système pourrait aider votre portefeuille à surmonter profitablement les conditions actuelles. Pour en savoir plus]

– Si vous êtes un investisseur avisé, le court terme n’est pas franchement votre milieu naturel — mais vous savez tout de même comment gérer la volatilité à court terme lorsqu’elle se présente.

** Je pense en tout cas que, tôt ou tard, la lutte à couteaux tirés qui se déroule sur les marchés de l’énergie et des métaux représentera une excellente opportunité de se repositionner à long terme, en reconstruisant des positions clé. Peut-être pas cette semaine, peut-être pas ce mois-ci, ni même le prochain, mais à moyen terme en tout cas.

– Et lorsque le moment sera venu de redevenir agressifs dans le secteur des métaux et de l’énergie, nous le ferons avec l’aide de nos amis. Réfléchissez à cette récente déclaration de Fareed Zakaria, du magazine Newsweek :

– "Seul cinq pays comptent vraiment dans le monde du pétrole : l’Arabie Saoudite, l’Iran, l’Irak, la Russie et le Venezuela. Et dans chacun de ces pays, le gouvernement a des compétence ou une légitimité douteuses. Ainsi, les dirigeants politiques utilisent l’argent du pétrole pour acheter le soutien politique ; ils subventionnent largement leur peuple afin de maintenir le calme".

– On annonçait cette semaine dans le Financial Times que Bush avait offert de rejoindre ses alliés européens dans le dialogue avec l’Iran, à condition que Téhéran cesse son programme d’enrichissement d’uranium. Il y a toutes les chances que cela ne se produise pas.

– Tous ces gens sont loin d’être des amis de l’Occident — par contre, ils apprécient l’idée de voir le pétrole à des prix perpétuellement élevés. Chavez, Poutine, Ahmadinedjad et al. engrangent des fortunes en pétrodollars, qu’ils utilisent ensuite pour soudoyer les pauvres et les marginaux afin de se maintenir au pouvoir.

– Ils attisent les tensions géopolitiques avec des discours enflammés d’un côté, tout en bâillonnant leur population avec des promesses populistes/nationalistes irréalisables. Un pétrole cher est un moyen tout trouvé d’y parvenir.

– Le problème, c’est que plus cela dure, moins il y a d’espoir de voir le développement et l’amélioration des technologies et des infrastructures dans les champs de pétrole existants. Et le fait est que l’incompétence et la corruption qui règnent dans les principaux pays exportateurs de pétrole vont probablement maintenir l’or noir au plus haut — à court terme comme à long terme. Nous sommes coincés dans cette situation jusqu’à ce qu’on mette en place des solutions d’énergie alternative viables. Les difficultés que nous rencontrerons entre maintenant et ce moment-là, voilà le moteur qui fera avancer les choses — et un facteur de pression à la hausse dans le secteur de l’énergie.

– De notre côté, nous observons. Et nous attendons.

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