La Chronique Agora

Les marchés, de retour dans le meilleur des mondes ? (2)

Par Frédéric Laurent (*)

Coup de tabac sur la Côte est
La saison des tempêtes a commencé ; pour le moment, elle a relativement épargné le Golfe du Mexique et les Etats-Unis… mais c’est au-dessus de Wall Street que les nuages arrivent une fois de plus. La rumeur de recapitalisation de Fannie Mae et Freddie Mac est persistante et n’augure rien de bon. En effet, elle aurait pour conséquence directe une dilution très importante pour les actionnaires, la valeur des actions pouvant tomber à des niveaux extrêmement bas, voire quasi nuls d’après certains analystes. Du coup, les titres sont en très forte chute sur les places américaines.

A la baisse aussi, rien ne sert de courir, il faut partir à point
De son côté, Lehman Brothers entretient à ses dépens la rumeur de dépréciations considérables. Il se dit que la banque d’investissement serait sur le point d’annoncer une perte d’au moins 1,8 milliard de dollars pour le troisième trimestre et chercherait à céder, en partie ou en bloc, pour 40 milliards de dollars d’actifs immobiliers. La cession de son activité de gestion d’actifs serait directement visée.

Elle comprend notamment le gestionnaire Neuberger Berman, dont les analystes estiment la valeur du pôle à huit milliards de dollars — soit 5,3 milliards d’euros qui seraient bien utiles pour venir renflouer les fonds propres de la banque qui en ont visiblement bien besoin. Tout le monde — et notamment les financiers de Wall Street — a encore en mémoire la douloureuse conclusion pour l’établissement, alors rival, Bear Stearns.

Alors, quand on ajoute les rachats massifs d’obligation ARS consentis par Citigroup, Merrill Lynch ou encore Wachovia qui avaient déjà refroidi les marché, on comprend mieux les brutales baisses des financières des jours derniers. Plus vite, plus haut, plus fort ou veni, vidi, vici, peu importe la devise, il y aura des perdants

Par ailleurs, la volatilité est forte. Pour l’instant la palme revient à Lehman Brothers qui perd depuis le début de l’année 77%, mais Wachovia n’est pas loin avec une chute de 60%. Qui sait, d’ici la fin de l’année, il pourrait "rattraper son retard" ! En ces périodes olympiques, vive la glorieuse incertitude du sport…

En conclusion, les bilans du secteur financier sont au rouge ; ils demeurent extrêmement inquiétants, et restent absolument à éviter. Parallèlement, le secteur industriel se porte plutôt bien avec des résultats souvent en ligne avec les attentes, parfois supérieurs à ceux attendus.

De ce fait les marchés actions ne sont pas trop chers, surtout que les titres incluent maintenant une révision à la baisse significative des prévisions des analystes. Nous nous rapprochons donc du moment d’achat qui pourrait arriver lors d’une prochaine baisse de l’indice dans les semaines à venir.

Au niveau national, on ne peut malheureusement que déplorer une fois de plus la déclaration de nos instances politiques, niant farouchement toute récession, malgré les faits évidents. Alors qu’au même moment, notre rigoureux et inflexible président de la BCE, Jean-Claude Trichet, reconnaît que la croissance faiblit et s’inquiète du niveau de l’inflation, laissant le taux directeur inchangé à 4,25%.

Il devient urgent que nos dirigeants politiques acceptent les dures réalités économiques, les prennent en compte afin de les corriger, avant qu’il ne soit trop tard.

Meilleures salutations,

Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora

(*) Frédéric travaille depuis plus de 20 ans dans la gestion de patrimoine. Il a fait ses débuts dans une société d’assurance avant de s’intéresser de plus près à la finance et aux marchés. Il a alors travaillé pendant quelque temps pour Merrill Lynch, puis s’est exilé au Luxembourg, où il a appris jusqu’aux moindres détails de la gestion de fortune et de patrimoine.

Frédéric a ensuite fondé sa propre société de gestion de patrimoine. Cela lui permet de mener ce qu’il considère comme une véritable mission : aider les investisseurs comme vous à prendre réellement soin de leur patrimoine — le protéger, le faire croître quoi qu’il arrive… sans prendre de risques. C’est ce qu’il fait semaine après semaine dans le cadre du service Protection & Rendement : n’attendez pas pour profiter de ses conseils, vos finances  pourraient s’en trouver transformées !

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