La Chronique Agora

Les marchés, de retour dans le meilleur des mondes ? (1)

Par Frédéric Laurent (*)

Depuis la mi-juillet, nous assistons à une amélioration des divers indices planétaires. Ainsi en ce qui concerne notre référence hexagonale, le CAC 40, il est passé de 4 040 à 4 400 points ce qui représente un rebond de 9%. Ne boudons pas notre plaisir mais regardons avec circonspection ce changement de situation.

En période estivale les transactions quotidiennes se font dans des volumes plus réduits qu’à l’accoutumée. Et cette année ne fait pas exception à la règle. Du coup, les faibles volumes qui accompagnent le rebond laissent à penser que c’est un simple rebond technique, et non un vrai retournement de tendance.

D’un point de vue d’analyse graphique, on constate que la moyenne mobile à 50 jours n’a été franchie à la hausse que rarement et quand cela s’est produit, la MM50 a été refranchie à la baisse quasi immédiatement.

Quant à la moyenne mobile à 150 jours, elle n’a pas été approchée, même de loin. Au contraire, les pentes baissières des deux moyennes mobiles évoquées ont augmenté, ce qui démontre bien que le marché reste à la merci d’une brutale déconvenue. Cette situation estivale ne constitue donc à nos yeux qu’une vague mineure haussière dans un mouvement de fond baissier. Seul le franchissement à la hausse des deux moyennes mobiles de 50 et 150 jours, qui ne pourrait se réaliser qu’après une phase d’accumulation, constituerait un  changement de tendance.

Il existe un support à 4 260 points qui, s’il se retrouvait cassé, entraînerait le CAC 40 vers ses plus bas annuels, voire au-delà. Aujourd’hui, nous en sommes tout proches !

Des dépréciations d’actifs entraînent de nouvelles inquiétudes à Wall Street sur les financières
Tout commence par JP Morgan qui déclare une forte dépréciation de ses obligations adossées à des prêts immobiliers, d’une valeur de 1,5 milliard de dollars. Cela fait suite à l’annonce des problèmes d’ARS évoqués la semaine dernière ce qui a provoqué une chute de 9,48% du titre. C’était en fin de semaine dernière, mais ce n’était que le début d’une nouvelle vague de mauvaises nouvelles frappant l’industrie financière américaine.

Je parle régulièrement de cette situation depuis le début de Protection & Rendements. Peut-être me trouvez-vous pessimiste. Mais mes conclusions sont le résultat des mes observations de la situation actuelle qui démontre l’imprudence et l’irresponsabilité des banques d’affaires et d’investissements, qui, à la recherche de juteux profits, ont investi sur des actifs bien trop risqués. Elles ont sciemment dépassé le ratio rendement/risque, supposé à tort bien maîtrisé par un établissement financier.

J’ai déjà évoqué que les agences de notation avaient une part de responsabilité dans cette crise financière en conservant des notes de qualité pour des établissements qui avaient outrepassé leur mode d’investissement. D’ailleurs dernièrement l’agence de notation Standard & Poor’s a abaissé des notes secondaires de trois crans de nos deux établissements compères américains de refinancement, Fannie Mae et Freddie Mac, estimant leur situation financière difficile.

Toutefois, la note de la dette senior (remboursée en priorité) est restée inchangée à AAA — la note maximale qui leur permet d’obtenir des coûts de financement réduits — avec une perspective "stable". Le maintien de dette dernière note reflète "le fort soutien explicite et implicite du gouvernement américain", a souligné S&P dans un communiqué.

Et quand tout va mal, tout va mal
De plus en plus de rumeurs se font entendre sur la possible recapitalisation de la part du Trésor américain (ministère des Finances) pour éviter une possible faillite de Fannie Mae et Freddie Mac, les deux principaux établissements de refinancement hypothécaire qui garantissent plus de 40% des prêts au logement aux Etats-Unis. L’augmentation de défauts de paiement des ménages et le déclin des prix de l’immobilier ont continué à plomber leurs comptes.

Fannie Mae a ainsi annoncé une perte nette de 2,3 millions de dollars et Freddie Mac a perdu 821 millions de dollars d’avril à juin. Du coup, les deux titres ont plongé, atteignant leurs plus bas niveaux depuis 18 ans. Crise des subprimes finie ?

Pas franchement, comme nous le verrons encore demain…

Meilleures salutations,

Frédéric Laurent
Pour la Chronique Agora

(*) Frédéric travaille depuis plus de 20 ans dans la gestion de patrimoine. Il a fait ses débuts dans une société d’assurance avant de s’intéresser de plus près à la finance et aux marchés. Il a alors travaillé pendant quelque temps pour Merrill Lynch, puis s’est exilé au Luxembourg, où il a appris jusqu’aux moindres détails de la gestion de fortune et de patrimoine.

Frédéric a ensuite fondé sa propre société de gestion de patrimoine. Cela lui permet de mener ce qu’il considère comme une véritable mission : aider les investisseurs comme vous à prendre réellement soin de leur patrimoine — le protéger, le faire croître quoi qu’il arrive… sans prendre de risques. C’est ce qu’il fait semaine après semaine dans le cadre du service Protection & Rendement : n’attendez pas pour profiter de ses conseils, vos finances  pourraient s’en trouver transformées !

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