La Chronique Agora

Les larmes de crocodile de la Banque mondiale

▪ Rien de neuf sous le soleil. La terrifiante inflation des prix, grâce à la monstrueuse inflation de la masse monétaire causée par la Réserve fédérale et sa création d’une Sacrée Quantité d’Argent (SQA) ces dernières décennies, m’a poussé à m’aventurer vers le dangereux précipice qui sépare le fait d’être simplement bizarre et odieux de celui d’être un fou furieux hurlant depuis le toit : « nous sommes tous foutus ! »

Bien entendu, je tonne également : « achetez de l’or et de l’argent ! Achetez de l’or et de l’argent ! Achetez de l’or et de l’argent ! » jusqu’à ce que ma voix s’éraille et que ma gorge me fasse mal — mais ces paroles de sagesse et de salut financier se perdent dans les rugissements de la foule assemblée, qui crie « vas-y, saute ! », et j’essaie de crier assez fort pour leur dire qu’ils se trompent entièrement et que « je n’ai pas la moindre intention de me jeter dans le vide, bande de crétins ! Mais si vous n’achetez pas d’or et d’argent-métal contre l’horrible inflation de prix déchaînée par la Réserve fédérale, alors, de manière assez ironique, c’est VOUS qui allez tout droit à la mort financière ! Hahaha ! Allez au diable, tous autant que vous êtes ! »

J’ai même jeté quelques exemplaires de l’essai A Vale of Dollars, par Joel Bowman, du Daily Reckoning, dans lequel il écrit : « selon des données publiées par la Banque mondiale, les prix de la nourriture ont grimpé de pas moins de 15% entre octobre et janvier. L’indice alimentaire de la Banque mondiale n’est plus qu’à 3% de son record de 2008 ».

Cette révélation a fini par causer des discussions parmi les quelques membres de la foule sachant lire, et les appels à me voir sauter ont commencé à s’affaiblir tandis que les gens commençaient à parler des coûts de l’alimentation et du carburant.

En ce qui me concerne, je me suis tu lorsque M. Bowman a noté que « ce pic des prix a poussé » le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, à sortir, je suppose, de la brume néo-keynésienne qui embrouille son apparente stupidité congénitale pour remarquer que « les prix mondiaux de l’alimentation grimpent à des niveaux dangereux et menacent des dizaines de millions de pauvres ».

Pour commencer, je dois dire que M. Zoellick fait une nouvelle fois preuve d’un manque total et stupéfiant du sens des réalités en estimant — c’est risible — que « des dizaines de millions » de personnes subiront la hausse des prix de l’immobilier, parce que ce chiffre sera en fait 10 fois plus élevé au moins, voire cent fois, ou même (plus probable) des centaines de fois plus élevé que cette estimation ridiculement basse, dans la mesure où tout le monde sur Cette Foutue Planète (CFP) sera, à un degré ou à un autre, affecté par l’inflation des prix de l’alimentation puisqu’il y a très très peu de gens sur la Foutue Planète sus-mentionnée n’étant absolument pas affectés par une montée en flèche des prix de l’alimentation.

Et donc, une fois encore, quel crétin ! Même si c’est ce qu’on peut attendre de lui, puisqu’il a allègrement participé à toute cette folie monétaire depuis le début, de manière à être une cause directe de la misère économique mondiale !

Dommage que M. Zoellick n’ait pas anticipé tout ça, comme l’avait fait la Théorie autrichienne des cycles économiques il y a des années de ça en disant quelque chose comme « les masse monétaires mondiales grimpent à des niveaux dangereux et menacent des dizaines de millions de pauvres », même si, même à l’époque, ça aurait été un grossier euphémisme, mais sur la bonne voie, quand même.

▪ Au cas où vous penseriez que j’ai une si mauvaise opinion de M. Zoellick parce que je suis de nature intrinsèquement haineuse, la lettre Daily Bell a demandé à John Perkins, auteur du best-seller Les confessions d’un assassin financier, son opinion sur la Banque mondiale.

A quoi il a répondu : « la Banque mondiale est l’outil d’assassins financiers, cela ne fait aucun doute. C’est l’outil des grandes corporations, du FMI et d’une bonne partie des services de renseignements américains, la CIA et la NSA. En gros, le travail de toutes ces organisations est d’aider ce qui n’étaient que des entreprises américaines — que nous appelons désormais des multinationales — à s’établir dans le reste du monde de manière à pouvoir exploiter les ressources planétaires — naturelles et humaines ».

Et voilà que M. Zoellick verse des larmes de crocodile sur les pauvres qui doivent payer des prix plus élevés après que lui, un éminent banquier, a encouragé et favorisé la création de tout l’excès monétaire permettant de financer la prise de contrôle des « ressources planétaires — naturelles et humaines » qui a fait grimper les prix ? Hahahaha ! Non, vraiment, c’est trop ! Hahahahaha !

M’essuyant les yeux, je note que cette sorte de traîtrise de la part des banques et des banquiers est ce qui, je suppose, a poussé George Bernard Shaw à dire : « il faut choisir entre faire confiance à la stabilité naturelle de l’or et à la stabilité naturelle de l’honnêteté et de l’intelligence des membres du gouvernement. Et, avec tout le respect que je dois à ces messieurs, je vous conseille, tant que dure le système capitaliste, de voter pour l’or ».

Et c’est aussi ce qui me pousse à dire : « achetez de l’or, de l’argent-métal et des actions pétrolières lorsque votre gouvernement stupide permet à la démoniaque Réserve fédérale de continuer à créer des quantités vertigineuses d’argent, semaine après semaine, mois après mois, année après année, décennie après décennie ! »

Et tandis que M. Shaw tout comme moi sommes d’accord pour dire qu’acheter de l’or est LA chose à faire, il n’y a hélas pas de preuve montrant M. Shaw disant : « youpi ! Investir c’est facile » — même si je pense qu’il serait au moins d’accord sur le fait que c’est facile ! Youpi !

 
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