La Chronique Agora

Les jeunes pousses n'éclosent pas

** Ha ha ! On commence à rire un peu jaune, sur les marchés… les "jeunes pousses" semblent mourir les unes après les autres avant même d’avoir eu le temps d’éclore… et les vacances s’annoncent chaudes pour l’économie mondiale.

Pas de quoi s’étonner, nous disait Bill jeudi : "le rebond boursier commence à se faire vieux… et a peut-être déjà dépassé son sommet. Le consommateur se retrouve à court de temps, d’argent et de crédit. Il n’a pas d’autre choix que de réduire ses dépenses. Les taux d’épargne grimpent rapidement — de zéro à 5% environ du crédit disponible".

"Naturellement, les entreprises ont du mal à faire des ventes. Les revenus s’effondrent… les dividendes boursiers baissent radicalement… et bien entendu, les entreprises essaient de réduire leurs dépenses en allégeant leur personnel".

Dans de telles conditions, comment voulez-vous relancer une machine économique si obstinément immobile qu’elle commence à s’enfoncer dans le sol ? "Qui n’avance pas recule", dit le proverbe chinois — et "qui recule, recule vraiment très vite", pourrions-nous ajouter dans le cas de l’économie mondiale actuelle.

** Isabelle Mouilleseaux, de l’Edito Matières Premières & Devises, apportait quelques pierres à l’édifice — et nous parlait notamment des consommateurs américains, le charbon qui faisait tourner la locomotive économique jusqu’à l’an dernier :

"Les ménages américains sont endettés jusqu’au cou et le chômage frappe dans des proportions considérables. Et il devrait persister. Nos amis étant cigales et leur taux d’épargne insignifiant, ils sont trop souvent pris à la gorge avec leurs échéances. Comble de malheur, leur portefeuille boursier est au plus mal et leur maison, qui a perdu 50% de a valeur, aurait bien du mal à trouver preneur. Les retraités ne sont pas mieux lotis : les économies d’une vie parties en fumée. Et ce qu’on ne leur à pas encore dit, c’est qu’il faudra payer les frasques des plans de relance à coups de taxes qui réduiront un peu plus encore leur pouvoir d’achat d’ici quelques mois".

"Alors avant de se ruer dans les boutiques pour dépenser sans compter et relancer la croissance planétaire, les Américains devront se désendetter… Ca peut prendre du temps".

"Quant au violent phénomène de déstockage auquel nous avons assisté, il serait fini, nous dit-on. Place donc au restockage qui va permettre de produire et de faire tourner les usines à l’arrêt. Certes. Encore faut-il qu’il y ait preneur. On en revient à notre consommateur final, celui qu’on licencie massivement mais dont on attend des miracles. Pas de consommation, pas de commandes, pas de ventes, pas de production, pas d’embauches, pas de croissance… Méfiez-vous du rebond magique orchestré par nos grands illusionnistes. En économie, les miracles sont rares. Scrutez plutôt l’évolution des ventes de détails et des dépenses de consommation une fois l’argent facile disparu… L’avenir est là".

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Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

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