La Chronique Agora

Les Etats-Unis entrent dans leur troisième et dernière phase

** "La politique, c’est ce qui marche", a déclaré Hillary Clinton. Enfin, nous pensons que c’était Hillary Clinton. Quelqu’un l’a dit. Quelqu’un qui est un imbécile.

* La politique, ce n’est pas ce qui marche, c’est ce qu’on réussit à commettre sans se faire prendre. Et souvent, c’est exactement ce qui ne marche pas du tout.

* Notre sujet, à la Chronique Agora, est l’argent. Nous nous spécialisons dans la fraude et les absurdités.

* Ce que les Etats-Unis essaient de commettre sans se faire prendre, d’un point de vue financier, c’est du vol pur et simple — en plus de la contrefaçon. Ils empruntent des milliers de milliards de dollars alors qu’ils n’ont aucun moyen de rembourser honnêtement cet argent.

* Nous sommes dans la Troisième et Dernière phase d’un grand pays — la phase politique. A ce stade, l’argent et le pouvoir passent de la communauté financière à la communauté politique. Les politiciens peuvent prélever des milliers de milliards sur l’économie productive et les dépenser pour leurs projets favoris et leurs corruptions privées.

* Warren Buffett a baptisé l’Amérique des années de bulle "Gaspiville". Les citoyens vivaient au-dessus de leurs moyens, a-t-il souligné. Mais il n’avait encore rien vu ! A présent, c’est le gouvernement qui se charge du gaspillage. Les politiciens dépensent des milliers de milliards de dollars qu’ils n’ont pas pour des projets que personne ne voulait financer même quand il y avait encore de l’argent disponible.

* Le gouvernement peut maintenant se livrer — sous couvert d’une crise financière — à une véritable mainmise sur l’argent et le pouvoir. Ca "marche" dans le sens où les autorités peuvent s’en tirer sans problèmes. Mais ça se révélera fatal pour le dollar… et l’économie américaine.

** Le billet vert a d’ailleurs récemment subi sa plus grande chute de ces dernières semaines, alors que les spéculateurs attendaient une déclaration de la Fed sur sa prochaine manoeuvre.

* La Fed cherche une "stratégie de sortie". Elle intervient sur les marchés comme jamais auparavant. Son bilan — mesurant la taille des interventions qu’elle a faites — a augmenté dans des proportions qui sont non seulement sans précédent, mais quasi-incroyables. Dans ses tentatives de fournir de la liquidité, elle a racheté le contenu de tous les réfrigérateurs de Wall Street. Toutes ces choses rances et moisies — dérivés "toxiques"… SIV… MBA… personne ne semble savoir de quoi il s’agit exactement — ont été entrées sur les comptes de la Fed en tant qu’actifs. En tout, si l’on inclut les détentions moins malodorantes de bons du Trésor américain, le bilan de la Fed montre plus de 2 700 milliards de dollars d’actifs.

* Que va-t-il se passer ensuite ?

* Nous n’en savons rien. Mais il est bien trop tôt pour s’en soucier. La Fed n’est pas en position de chercher la sortie. Elle devra rester sur sa voie pendant encore très longtemps.

* Pourquoi ? Parce que les "jeunes pousses" flétrissent. Il n’y a pas de vraie reprise économique. Et il ne peut y en avoir tant que les problèmes sous-jacents ne seront pas corrigés.

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