La Chronique Agora

Les Etats-Unis en mode crise pourraient être en route vers une "Encore Plus Grande Récession"

** Au cours des semaines passées, il est devenu évident que l’effondrement financier auquel nous assistions n’avait rien d’habituel ou d’ordinaire. C’est une crise d’une ampleur inégalée. C’est réellement une crise globale, précairement perchée au sommet d’une montagne de dettes. D’après James Boughton, historien du FMI "ce qui rend cette crise différente des précédentes, c’est que les liens entre les institutions financières sont aujourd’hui bien plus importants qu’ils ne l’ont jamais été."

Les efforts quotidiens pour "dégeler les marchés du crédit," "approvisionner en liquidités," et "soutenir la stabilité financière" ne font qu’ajouter aux innombrables dispersions du marché. Et malgré ce qu’en disent les politiciens et les médias, la reprise n’est probablement pas "au coin de la rue."

La fête est réellement terminée. Nous faisons face à des temps difficiles. Et ce que feront les gouvernements mondiaux importe peu. S’ils continuent à soutenir des marchés financiers malades, ils ne feront que retarder et aggraver une inévitable profonde récession.

Donc, pour que nous, simples investisseurs, puissions survivre à la crise financière et au déclin économique qui l’accompagne, nous allons devoir prendre du recul et comprendre les ramifications de ce "soutien" gouvernemental.

** Casey Research a prédit avec précision les détails de la crise dans l’édition d’International Speculator de mars 2007 :
D’abord, quand la chute des prix conduira les propriétaires à avoir des emprunts immobiliers qui surpassent la valeur de leur maison, les taux adossés aux cessations de paiements vont monter en flèche. Cela va mettre en danger les sociétés de crédit qui détiennent un grand nombre de ces emprunts immobiliers, et peut-être compromettre la solvabilité de Fannie Mae et Freddie Mac, puisqu’ils sont garants de la plupart de ces emprunts. Si ces géants du crédit immobilier s’effondrent – et leurs ennuis sont déjà avérés – la mise en place d’une subvention gouvernementale impliquant des centaines de milliards de dollars sera probablement la prochaine étape.

La catastrophe imminente – saisies immobilières de masse, banques prises à défaut, Fannie Mae et Freddie Mac réduits en cendres, millions de faillites personnelles – est si terrible… que la plupart des gens ne peuvent même pas la concevoir. Et en effet, cette crise ne frappera peut-être pas cette année, mais une autocorrection des marchés a toujours lieu, et cette fois ne fera pas exception, tôt ou tard.

Je l’ai déjà dit auparavant, et je le répète: équipez-vous pour des temps orageux.

Aujourd’hui, l’équipe de Casey Research prévoit quelque chose qui va au-delà des frontières connues : une – Encore plus – Grande Dépression pourrait surgir à l’horizon.

Doug Casey a estampillé du terme "Encore Plus Grande Dépression" son livre best-seller Crisis Investing, publié en 1979. Aujourd’hui, il résonne à travers tout le pays ; même Glenn Beck de CNN l’a utilisé dans sa chronique. Et les signes qu’une dépression s’annonce se multiplient.

** Le 30 septembre 2008 (fin de l’année fiscale 2008), le bureau budgétaire au congrès a révélé un déficit annuel record de 455 milliards pour le budget fédéral, une augmentation de 293 milliards (ou 181%) par rapport à l’année fiscale 2007. Et cela n’inclut pas encore la subvention de la Fed pour les banques mises en échec, Fannie Mae et Freddie Mac, et autres "stimuli économiques" variés.

Le 3 octobre, le Président Bush a fait passer une loi de stabilisation économique d’urgence pour 2008. Le congrès et le président ont ainsi assuré un déficit gouvernemental galopant pour l’année prochaine… qui dépassera sûrement la somme d’1 trillion de dollars. S’il on prend en compte le remarquable endettement fédéral, déjà aux alentours des 10,3 trillions, des passifs non recouverts à hauteur de 50 trillions, beaucoup de nouveaux programmes et des remboursements d’impôts promis par les deux candidats à la présidence, c’est de mauvais augure pour les perspectives globales de l’économie. Aux Etats-Unis l’économie entre dans une phase de faillite, les déficits fédéraux massifs ont laissé le gouvernement avec une seule option – essayer d’accroître sa masse monétaire pour sortir de la crise, quelque soit l’impact sur la valeur du dollar.

Un approvisionnement rapide d’argent au moment même où frappe la plus grande crise du crédit depuis 25 ans pourrait produire une stagflation du type de celle des années 70 – une économie stagnante avec une forte inflation. En mars 1975, par exemple, la production industrielle a chuté de près de 13% alors que le taux d’inflation annuel a fait un bond de 12%. Il a fallu 7 ans et une seconde récession pour que les Etats-Unis soient capables de briser le cercle de la stagflation. Les gouvernements mondiaux espèrent éviter cette situation. Ils ne se préoccupent pas du tout de l’inflation, ils veulent simplement voir l’économie se relever. Malheureusement, l’histoire nous a montré que les stimuli gouvernementaux fonctionnaient rarement.

Comme une injection d’adrénaline administrée à un patient qui provoque une réanimation apparente, avant que le patient ne s’effondre aussitôt que les effets de l’injection se dissipent, les injections monétaires artificielles de la réserve fédérale n’auront pas l’effet escompté. Pour paraphraser l’ancien secrétaire de la Fed Paul Volker, "dès que vous avez eu peu d’inflation [monétaire], il vous en faut un peu plus encore." Comme tous les médicaments, ses effets se dissipent et deviennent de moins en moins puissant quand les injections se multiplient.

A ce stade, votre but premier devrait être la protection de vos actifs. Vous vous trouverez alors en meilleure position pour chasser les profits opportuns que l’on ne peut dénicher qu’en temps de crise.

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