La Chronique Agora

Les Etats-Unis chutent, les matières premières grimpent

▪ Eh bien, la situation est grave — mais bizarrement, personne ne semble s’en soucier. Moody’s, Standard & Poor’s… la presse grand public…

De quoi s’agit-il ? Eh bien, à l’heure où j’écris ces lignes, le sort est encore incertain, mais il semblerait que le gouvernement américain est en faillite. Il va devoir commencer à chercher de la petite monnaie sous les coussins du canapé ; la cessation de paiement guette.

Et ce n’est pas anodin, comme nous l’expliquait Philippe Béchade hier :

« Comme il n’est pas question de ne pas rembourser ses créanciers, l’Etat choisira de ne plus payer ses fonctionnaires. 800 000 d’entre eux pourraient se retrouver au chômage technique. En 1995 et 1996, ce cas de figure s’était produit à deux reprises. Les Etats-Unis étaient à l’époque un pays prospère mais les républicains avaient juré de torpiller Bill Clinton en empêchant le vote du budget ».

« Quinze ans plus tard, les Etats-Unis sont un pays en quasi-faillite. L’argent pour boucler les fins de mois fait réellement défaut. Il y a 15 ans, le Congrès US ne parvenait pas à trouver un accord pour affecter les dépenses. Cette fois-ci, il s’agit de tomber d’accord sur les coupes et la suppression de programmes sociaux. Ce sera dans tous les cas frustrant pour la Maison Blanche et douloureux pour beaucoup d’Américains ».

Peu importe l’issue des débats ; le fait même que ce problème existe prouve que les Etats-Unis sont en mauvaise posture… et que les politiques appliquées par la Fed, loin d’améliorer le problème, ne font que l’aggraver.

▪ Pour l’instant, certains tirent leur épingle du jeu : les marchés boursiers grimpent, les matières premières grimpent, le pétrole grimpe… et l’or grimpe. Les 1 500 $ sont en ligne de mire — et en euro aussi, le cours du métal jaune augmente.

« Cependant », précise Simone Wapler dans L’Investisseur Or & Matières, « l’heure de vérité n’est pas pour maintenant. La hausse actuelle des marchés n’est due qu’aux brasseurs d’argent qui recyclent entre eux l’argent imprimé par les banques centrales. Les particuliers représentent moins de 40% des volumes traités et l’immense majorité de ces volumes sont de l’échange intraday, pas des achats d’investisseurs ».

Surtout, l’avenir pourrait se révéler agité pour notre actif préféré… parce qu’en juin, ce sera la fin du QE2. A ce moment-là, poursuit Simone, « la Fed et Ben Bernanke devront faire un choix crucial : poursuivre dans la voie de l’impression monétaire pour racheter des Bons du Trésor et maintenir les taux longs à un niveau acceptable, [ou] arrêter l’impression monétaire et relever les taux courts ».

« Le premier cas est bon pour l’or, pour les matières premières et pour les marchés actions qui continueront à monter en brassant de la fausse monnaie. Le deuxième cas entraînera un violent repli des marchés et de l’or qui sera vendu dans le sillage du reste : actions, obligations, matières premières ».

« Dans un deuxième temps, et dans les deux cas, l’inflation fera rage car il n’y a pas d’exemple de création monétaire sans hausse des prix. L’or (et peut-être l’argent-métal) sera alors vu comme le seul rempart digne de confiance. Gardez présent à l’esprit que depuis 2003, la masse monétaire a triplé en dollar et augmenté de 50% en euro. La croissance monétaire chinoise allant bon train, elle aussi ».

Hm… le gouvernement américain est aux abois, la Fed a le dos au mur ; le billet vert sera la première victime de leurs tactiques affolées. Et l’or a tout pour en sortir vainqueur. Positionnez-vous.

Meilleures salutations,

Françoise Garteiser
La Chronique Agora

 
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