La Chronique Agora

Les erreurs du passé seront celles de demain

▪ Mardi était une journée type à Wall Street. Le Dow Jones a un peu chuté. Le pétrole a un peu baissé. Le dollar s’est maintenu à 1,49 $ face à l’euro, là où il est depuis des mois. Et le cours de l’or est monté.

Peu importe ce qui se passe d’autre, l’or augmente. Mais faites attention. Ce marché de l’or est sur le point de subir une correction.

Comme nous l’avons déjà dit, un petit peu de gestion peut mener loin. On aurait pu croire que les décideurs avaient appris leur leçon. Leurs taux trop bas et les prêts hypothécaires subventionnés ont mené à la plus grande bulle de l’immobilier de l’histoire des Etats-Unis. Mais non, ils continuent à causer des problèmes.

Voici ce que nous apprend l’Independent Institute :

"La FHA encourage davantage de mauvais prêts hypothécaires."

"Sur le portefeuille de prêts hypothécaires d’un montant de 725 000 milliards de dollars de l’Agence Fédérale du Logement, 20% vont être en cessation de paiement ; c’est le résultat de la campagne récente de l’agence pour subventionner les primo acquéreurs avec un peu de liquidités et des crédits faibles. Cette prévision vient d’un initié du secteur qui a déjà vu cette situation auparavant. L’ancien cadre chargé du crédit chez Fannie Mae, Edward Pinto, qui a récemment témoigné devant un comité au sujet de l’ouragan à venir de cessation de paiements d’hypothèque à la FHA. C’est du déjà-vu, encore et encore. Mais pourquoi les décideurs du gouvernement autorisent-ils l’histoire à se répéter ?"

▪ "Ecouter nos glorieux dirigeants discuter de tels sujets c’est comprendre qu’ils ne savent pas vraiment de quoi il s’agit", écrit Robert Higgs, figure du Independent Institute, dans un article de The Beacon. "Ils voient l’effondrement du secteur de la construction immobilière qui a été artificiellement stimulé, et ils en arrivent à la conclusion suivante : le gouvernement doit subventionner plus de mises en chantier de maisons. Ils voient l’effondrement des prix de l’immobilier, et ils en arrivent à la conclusion suivante : le gouvernement doit stimuler la demande en immobilier pour faire monter les prix."

Si les décideurs avaient compris les raisons du boom de l’immobilier et son effondrement consécutif, ils auraient cessé de subventionner des emprunteurs non qualifiés, cessé d’essayer de faire monter le prix des maisons, et laisser le processus économique traverser de lui-même les processus du marché. Higgs continue : "Accumuler encore plus de ces mêmes politiques tordues qui ont engendré la crise peut, au mieux, retarder le jour du jugement, tout en aggravant les réglages qui devront de toute façon se faire."

▪ Dans un autre article, Eliot Spitzer tente de se réhabiliter. Il semble vouloir revenir en tant que champion du peuple. Alors, dans Slate Magazine, il s’en prend à l’opération de Tim Geithner pour sauver AIG. Il a dépouillé le contribuable américain, déclare-t-il.

"La disgrâce de Geithner", c’est ainsi qu’il l’a intitulé.

Mais n’était-ce pas là toute l’idée ? De renflouer Wall Street avec l’argent des contribuables ?

AIG a été sauvé…et a ainsi sauvé la peau de beaucoup de banquiers partout à Wall Street. Mais qu’en est-il des entreprises qui n’ont pas été sauvées ? Le New York Times rapporte qu’ils s’en sont plutôt bien sortis eux aussi :

"Chez Lehman, les cinq cadres les plus hauts placés ont reçu des bonus en liquide et des recettes de ventes d’actions pour un total de 1 milliard de dollars entre 2000 et 2008, et chez Bear, les cinq cadres les plus hauts placés ont reçu plus de 1,4 milliard de dollars, selon l’étude publiée dimanche soir sur le site Internet du Programme de Gestion d’Entreprise du Département de Droit de Harvard.

"L’argent a été distribué sous forme de bonus en liquide et de milliers de parts d’actions que les cadres ont vendu au moment où le cours de leur entreprise montait en flèche. La plupart des cadres ont vendu bien plus d’actions pendant cette période qu’ils n’en ont conservé pendant que leur entreprise était en mauvaise posture.

"Il n’y a aucun doute qu’ils auraient bien plus gagné si leur entreprise ne s’était pas effondrée, déclare Lucian Bebchuk, l’un des auteurs de cette étude". Mais la fortune de ces cadres n’a que très peu été touchée. L’idée qu’ils avaient été financièrement dévastés a un peu modifié l’image que les gens avaient des remboursements auxquels ils devaient faire face."

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